Censure

« Journée ville morte », un mort par balle et 17 blessés (photo de la victime)

Un jeune a été tué par balle et au moins dix-sept civils blessés lundi à Conakry, en marge d’une « journée ville morte » à l’appel de l’opposition pour protester contre « le hold-up du pouvoir » aux législatives, a appris l’AFP de sources médicales et auprès de témoins.

Un jeune de 19 ans a été tué d’une « balle au cou tiré par un policier » à Bambéto, un quartier de la banlieue de Conakry, a indiqué le père de la victime, Mamdou Dian Barry, un commerçant.

L’information sur la mort du jeune homme et ses circonstances a été confirmée par le directeur de la polyclinique de Dixinn, dans la banlieue de Conakry, le docteur Abdoulaye Barry.

« Le corps est dans mon ambulance. Je vais le déposer à la morgue. Depuis le matin, je tourne dans les quartiers +chauds+ de la capitale pour évacuer les blessés parmi les civils et les forces de l’ordre. Il y a eu beaucoup de blessés dans les deux camps », à la suite de heurts entre jeunes opposants et forces de l’ordre, a dit M. Barry.

« Au moins dix-sept civils ont été blessés dont quatre par balle » dans ces heurts, avait auparavant indiqué Alimou Souaré, médecin dans une clinique de la banlieue de Conakry.

Parmi ces blessés, un a eu « une côte cassée » alors que d’autres souffrent notamment de coups « de matraques ou de pieds dans le dos », avait M. Souaré.

Un « policier a tiré à bout portant sur mon neveu à Hamdallaye », dans la banlieue, a déclaré, en larmes, un commerçant Mamadou Lamarana Bah.

Deux gendarmes avaient auparavant été blessés dans la banlieue dans ces heurts avec des opposants, avait indiqué à l’AFP le chef de la gendarmerie nationale, le général Ibrahima Baldé.

Ces deux gendarmes portent le nombre de personnes blessées lundi à 19, selon un décompte fait par l’AFP.

Cinq véhicules appartenant à des particuliers ont en outre été endommagés par des militants en banlieue.

Ces incidents sont survenus en marge d’une « journée ville morte » à Conakry, à l’appel de l’opposition.

La victime (photo prise avec un téléphone portable d’un jeune se déclarant témoin de l’acte)

A Conakry, les écoles et les commerces des grands marchés de la capitale sont restés fermés lundi. La circulation était au ralenti dans les quartiers nord et est et en banlieue, mais normale dans le sud de la ville et à Kaloum, le quartier administratif et des affaires où les administrations étaient ouvertes, a constaté un journaliste de l’AFP.

L’opposition guinéenne avait appelé à une « journée ville morte » à Conakry pour protester contre ce qu’elle appelle le « hold-up » du pouvoir aux élections législatives du 28 septembre remportées par le parti du président Alpha Condé et ses alliés.

Selon les résultats définitifs publiés le 15 novembre par la Cour suprême, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, au pouvoir) est arrivé en tête avec 53 députés et, avec de petits partis alliés, le pouvoir a obtenu la majorité absolue (fixée à 58 sièges) à l’Assemblée nationale, comprenant au total 114 élus.

Selon les mêmes chiffres, les partis d’opposition ont obtenu 53 députés.

AFP

 

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