Censure

Kiridi Bangoura à propos des audits: ‘‘Il est tout à fait normal que les hauts fonctionnaires que nous sommes soient interrogés sur leurs gestions’’

Plusieurs anciens et actuels commis de l’Etat sont cités dans les rapports d’audits, en cours de publication par l’Inspection générale d’Etat. Parmi eux, l’actuel ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République, Naby Youssouf Kiridi Bangoura. A l’époque des faits, M. Bangoura était ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Après la publication de l’audit sur le bradage du Chemin de Fer Conakry – Niger, les langues se sont déliées pour lui trouver un rôle dans ce bradage. Le ministre donne ‘‘sa’’ version des faits. Exclusivité.

Guinee7.com : Votre nom a été cité dans le rapport d’audit, concernant le démantèlement du Chemin de Fer Conakry – Niger. Qu’en dites-vous ?

Naby Youssouf Kiridi Bangoura : En 2005, alors ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, j’ai été informé par les préfets et les gouverneurs, notamment le gouverneur de Kankan d’alors, que les rails étaient démantelés ici et là sur le territoire national. J’ai informé le gouvernement en Conseil interministériel. J’ai donné des instructions aux préfets et gouverneurs de saisir les rails enlevés. J’ai également donné instruction à l’Inspecteur général de l’administration du territoire de l’époque de suivre l’application de ces mesures données et de procéder à une évaluation de la situation sur le terrain. La plupart des préfets et gouverneurs sont vivants, l’inspecteur général de l’administration du territoire est encore en service, même s’il n’occupe plus la même fonction. En 2009, au cours de la transition militaire, j’ai témoigné devant le Comité d’audit et je crois que les éléments étaient suffisants pour me mettre hors de cause.

Pensez-vous que quelqu’un a un intérêt à ce que votre nom soit cité dans cette affaire ?

Je ne crois pas. Par contre, il est tout à fait normal que les hauts fonctionnaires que nous sommes soient interrogés sur leurs gestions. Et je reste à la disposition de toute institution administrative ou judiciaire qui a besoin de mon témoignage pour la manifestation de la vérité.

Que pensez-vous, pour avoir été ministre et vous l’êtes encore, de la publication de ces audits, en général ?

Je crois qu’il est important, pour améliorer la gouvernance, que la reddition de comptes soit au cœur de la gestion des biens publics. La publication de ces rapports permet de situer les faits et d’établir les responsabilités.

Interview réalisée par I.S. Traoré

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