Censure

UFDG: Un discours de Dalein loin de faire l’unanimité

Lors de la cérémonie funèbre de Mamadou Saidou Bah, membre de la garde rapprochée   de Cellou Dalein Diallo, décédé récemment dans des conditions qui continuent d’alimenter la polémique, le président de l’UFDG avait du mal à contenir la fureur de ses militants, qui sollicitaient en venir à la confrontation avec les pouvoirs publics. Ces militants qui se sentent dans la peau d’exclus de la République, donnent ainsi l’impression de se sentir dans un Etat partial. Une attitude qui tranche avec le discours de leur leader qui, lui, n’a pas l’étoffe d’un va-t-en-guerre.

Les obsèques de Mamadou Saidou Bah, membre de la garde rapprochée   du chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, décédé récemment après avoir été admis au CHU d’Ignace Deen, après un séjour carcéral, ont donné lieu à une forte mobilisation le jeudi dernier, dans la banlieue de la capitale. De nombreux militants et sympathisants venus de divers secteurs de Conakry ont accompagné ce membre de la garde rapprochée de l’opposant à sa dernière demeure. Mamadou Saidou Bah repose dorénavant au cimetière de Bambeto, situé dans la banlieue de Conakry.

Cellou Dalein Diallo a mis cette cérémonie funèbre à profit pour appeler ses militants à la mobilisation pour la construction d’un Etat de droit en Guinée. Pour des besoins de justice et d’équité.

L’opposant dit avoir déjà perdu 73 de ses partisans depuis l’avènement d’Alpha Condé au pouvoir en décembre 2010. Des militants tués pour la plupart lors de manifestations de rue qui ont dégénéré en affrontements avec les forces de sécurité.

Un discours que ne semblaient pas partager certains jeunes militants, qui criaient plutôt à la « vengeance»…

Il faut rappeler que suite à une enquête engagée suite à la mort par balle d’un reporter de la presse indépendante le 5 février dernier devant le siège de l’UFDG, le principal parti d’opposition, 20 membres de la garde rapprochée de Cellou Dalein Diallo, dont Mamadou Saidou Diallo ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt.

C’est en prison que le défunt est tombé malade, ainsi que trois de ses camarades. Leurs avocats ont dû batailler dur, pour parvenir à les envoyer dans l’un des CHU de la capitale, où Saidou Diallo est finalement décédé.

Vu la réaction hostile suscitée par le discours de leur leader, lors de cette cérémonie d’inhumation, on se rend bien compte qu’entre Dalein et ses militants, il ya de moins en moins d’harmonie, dans la manière d’appréhender les problèmes qui se posent au niveau de la structure. Car si le président de l’UFDG passe pour un adepte de la « Satyagraha », il n’en est pas de même pour la plupart de ceux qui gonflent les rangs du parti. Ceux-ci souhaiteraient certes en découdre avec le pouvoir, même en sachant que cela ôterait tout caractère légal à leur démarche. Ce que ne voudrait en aucun cas le président de l’UFDG, qui a compris qu’il vaut mieux être dans les justes limites du respect des lois de la République. Même si dans la pratique courante, on a l’impression d’être parfois des « parias » de la République.

Aliou Sow

 

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