Censure

Baidy Aribot: ‘‘La position à géométrie variable de l’UFDG commence à agacer les gens’’

Nous avons rencontré Baidy Aribot, secrétaire exécutif de l’UFR, pour parler de l’actualité…à bâton rompu !

Votre parti, l’UFR, était contre le nouveau code électoral tel que l’a voulu l’UFDG et le projet n’a finalement pas été soumis au vote, peut-on dire que c’est une victoire pour l’UFR ?

Nous ne sommes ni contre le nouveau code ni opposés à l’UFDG. Et telle ne peut être la position de l’UFR. Le nouveau code a été mis à discussion au niveau de l’Assemblée Nationale. C’est-à-dire la commission des lois. Elle a reçu le projet de textes venant du gouvernement. Là où il y a un blocage et qui a fait que les discussions autour du texte n’ont pas évolué, c’est quand on a voulu insérer le point 2 de l’accord signé entre l’UFDG et le RPG sur le mode de désignation des conseils des quartiers. Certains souhaitent que la désignation soit au prorata des résultats aux élections communales et que la liste majoritaire désigne son chef de quartier, ce qui n’est pas conforme à la constitution.

s’ils descendent dans la rue, j’appellerai à manifester au nom du peuple de Guinée et je n’écouterai personne

Alors que dans notre position, il fallait faire en sorte que le nouveau code ne viole pas les dispositions de la constitution concernant le mode de désignation des conseils de quartiers, comme il a été dit dans la constitution.

Là est notre position, qui est une position républicaine et qui est conforme à la volonté de la plupart des députés à l’Assemblée.  Donc, il ne s’agit pas de la victoire de X ou Y mais plutôt d’une question de bon sens ou de respect de la volonté des citoyens qui nous ont élus afin qu’on les représente à l’hémicycle.

L’UFDG menace de descendre dans la rue. Est-ce que vous comptez faire une contre-manifestation comme vous l’avez dit ?

L’UFDG manifestera contre qui ? Le gouvernement a respecté ses engagements ainsi que le président de la République. Dans l’accord signé entre l’UFDG et le RPG, il a été dit que les dispositions de l’accord, qui ont des implications juridiques au niveau des lois, doivent être amenées à l’hémicycle. Justement, c’est ça que le gouvernement a fait en étant plus indulgent. Puisque la première mouture de ce projet qui était erronée a été envoyée et l’UFDG s’est imposée et le gouvernement s’est retiré, ce qui ne se fait pas dans un pays.

Ça veut dire que le gouvernement est allé dans le sens souhaité par l’UFDG. Maintenant que le document est en face des élus du peuple qui décident de cette disposition qui fait couler beaucoup d’encre, celle-ci ne peut prospérer parce qu’elle n’est pas conforme à la constitution. Et je pense que si les gens de UFDG avaient le bon sens et qu’ils comprenaient un peu le jeu de la démocratie comme ils aiment à le dire, ils devraient respecter la volonté de la majorité des élus du peuple. Donc, quand ils menacent de descendre dans la rue, j’aimerais savoir ce sera contre qui ? Parce que si c’est à l’Assemblée qu’ils sont opposés, ça veut dire quelque part qu’ils sont contre le peuple de Guinée dans sa majorité. Et pour ça, comme je l’ai dit, s’ils descendent dans la rue, j’appellerai à manifester au nom du peuple de Guinée et je n’écouterai personne.

Pourtant, l’UFDG accuse la mouvance de ne pas avoir la volonté d’en finir avec ce projet de code ?

La mouvance n’a rien fait puisqu’elle avait sa position. Aussi, l’UFDG avait sa position et l’UFR, qui a un groupe parlementaire et certains députés avaient leur position. Donc ces différentes postions au niveau de la commission des lois devraient être débattues pour trouver un compromis. Mais qu’est ce qui a fait que la loi n’a pas passé ? On est arrivé à une date limite de la session budgétaire qui était prévue dans les 90 jours.

Cette date limite ne pouvait pas nous permettre de continuer de débattre sur la question. En dehors de cette période, qui n’était plus dans la légalité, on ne pouvait pas continuer les discussions. Par contre, on peut profiter de ce petit temps pour discuter de la chose autour d’une table en convoquant une session extraordinaire. Je me demande pourquoi ils menacent de descendre dans la rue ? Alors, qu’ils sachent qu’on ne menace ni la démocratie ni les institutions de ce pays. Parce que quelque part, il y a des gens qui souhaitent que ce pays aille de l’avant dans l’accalmie et dans la paix.

Donc, je dis et je le répète, on ne donne pas d’injonction aux députés que nous sommes. Cependant, si l’UFDG n’est pas contente, il y a un cadre de dialogue à l’Assemblée où elle peut aller ! Mais s’ils descendent dans la rue aujourd’hui, demain je descendrai aussi et peu importe ce qui adviendra.

il ne faut pas qu’il réveille le lion qui dort. Ce lion c’est l’UFR !

Avec ce manque de compromis entre l’opposition et la mouvance autour du nouveau code concernant le mode de désignation des conseils communaux, est-ce qu’on peut espérer aller aux élections en 2017 ?

C’est l’UFDG à travers son porte-parole de l’opposition républicaine qui a demandé un report. Parce que la CENI n’était pas dans la disponibilité d’organiser les élections communales et communautaires. Alors pourquoi aujourd’hui le même parti menace de reprendre la rue s’il n’y aura pas les élections en février ? Cela veut dire quoi ? Il réclame une chose et son contraire à la fois. Et puis leur position à géométrie variable commence à agacer les gens. Il faut qu’ils réfléchissent et qu’ils acceptent de discuter avec les gens. Honnêtement, si UFDG décide de descendre dans la rue il ne le fait ni contre Alpha Condé ni son gouvernement mais il manifeste contre l’Assemblée nationale dont il fait partie et contre le peuple. Et ça l’UFR ne va pas se laisser faire.

Et là vous allez répondre ?

Sérieusement ! J’ai dit une fois à ces gens-là il ne faut pas qu’il réveille le lion qui dort. Ce lion c’est l’UFR ! Parce que quand le chasseur est mal formé ou équipé le lion l’assassine. C’est ça la vérité.

Quelle est la position de UFR dans l’adoption de ce nouveau code ?

L’UFR a une position républicaine contrairement à l’UFDG. Et la plupart des gens acceptent cette position aujourd’hui à l’assemblée ; que ce soit la société civile et l’ensemble des partis qui ne sont pas représentés à l’hémicycle mais qui s’opposent à l’application du point 2 du nouveau code. L’UFR ne suit ni la position du RPG ni celle de l’UFDG. Il est dans l’opposition plurielle et intelligente, qui veut que ce pays aille de l’avant. Et il prend en compte l’aspiration profonde du peuple de Guinée. Si maintenant on pense que cette position est mal choisie, que les gens aillent chercher une autre position à donner à l’UFR.

Ismaël Sylla pour Guinee7.com

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