Censure

Etudiants fictifs dans les universités : l’Agence de la lutte contre la corruption crie à la ‘‘haute trahison’’

Ce jeudi 9 mars 2017, dans un réceptif hôtelier de Conakry, Sekou Mohamed Sylla, Secrétaire exécutif adjoint de l’Agence Nationale de lutte contre la corruption et de la promotion de la bonne gouvernance (ANLC) a réagi suite à la publication du rapport portant sur l’opération de recensement des étudiants, par le ministère en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique.

On se rappelle que M. Abdoulaye Yéro Baldé, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique avait révélé au cours du mois dernier le contenu d’un rapport, indiquant que sur un effectif de 85.585 mille étudiants inscrits dans des Universités privée et publique à Conakry, plus de 50% sont des fictifs.

‘‘Les fausses inscriptions dans nos universités jusqu’à hauteur de 50 mille fictifs sont considérées comme une trahison, c’est une haute trahison. Le chef de l’Etat est responsable de la nomination de ses collaborateurs. Mais ce que les bénéficiaires font de cette nomination, c’est autre chose. Près de 50 mille inscriptions, c’est trop. Ces fonds doivent être récupérés pour être investis dans l’amélioration du cadre de l’enseignement supérieur. Il faut aller très loin pour pouvoir évaluer le préjudice que l’Etat a subi dans cette affaire’’, a réagi Sekou Mohamed Sylla, Secrétaire exécutif adjoint de l’Agence Nationale de lutte contre la corruption et de la promotion de la bonne gouvernance.

Non sans rappeler que ‘‘les véritables propriétaires d’1/3 des universités privées sont dans l’administration publique. Les moyens de l’Etat sont gérés par ceux qui bénéficient de sa confiance, mais qui les utilisent pour servir leur intérêt personnel. Il faut nécessairement que la lutte anticorruption soit mise en avant. Sinon, on risque de perdre les efforts’’.

Pour tout dire, il conseille de ‘‘ne pas s’arrêter seulement qu’au renvoi, mais il faut aller à la sanction disciplinaire ou pénale à pour servir d’exemple. Toute la communauté internationale est d’accord et tous nos partenaires financiers sont unanimes pour lutter contre de la corruption. Et pour éradiquer ce fléau, il faut commencer à taper les tigres comme le dit souvent Madame Christine Lagarde (patronne du FMI, NDLR). Une fois que les tigres sont inquiétés, automatiquement les mouches vont baisser. Et ce sont des exemples de faits de corruption qui doivent attirer l’attention de la plus haute autorité de la justice face à ses engagements. Le président de République doit se rendre compte qu’il est le seul engagé devant Dieu et le peuple de Guinée. Tous ceux qui bénéficient de sa confiance et ne jouent pas une bonne partition, sincèrement il doit les remercier’’.

Ismaël Sylla pour Guinee7.com

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