Censure

Banque Islamique de Guinée : Bras de fer entre syndicat et direction autour des licenciements abusifs

Depuis trois jours, un bras de fer est engagé entre le syndicat de la Banque Islamique de Guinée (BIG) soutenu par la Fesabag (fédération syndicale des banques, assurances et microfinances de Guinée) et la direction de ladite banque. Ce jeudi matin, le travail a partiellement repris, les gendarmes postés à l’entrée de la banque. Quelles sont les raisons de ce bras de fer ? ‘‘Notre direction refuse de se soumettre aux lois de la République. La direction a porté plainte au tribunal contre Elhadj Lamarana Diallo et M. Pivi ont été trimballés en Justice. Elle envoie au Tribunal des problèmes que l’on peut résoudre à l’interne. Mais nous respectons leur décision et quand une affaire est au Tribunal, nous syndicat on ne s’immisce pas. Le seul problème c’est quand la direction ne respecte pas les décisions du Tribunal’’, nous indique un syndicaliste avant d’ajouter. ‘‘Elhadj Lamarana Diallo et M. Pivi ont fait 30 mois sans salaires. Ils ont été blanchis par la justice dans une affaire qui les opposait à la direction. Et jusqu’à date, ils n’ont pas été réintégrés, leurs salaires ne sont pas payés’’, détaille-t-il.

‘‘La Fesabag va passer à la vitesse supérieure’’

La Fesabag aurait, depuis janvier dernier, entamé les négociations avec la direction de la BIG en vue de régler le problème. En vain. ‘‘Du moment que la direction a saisi la justice pour un problème, je crois qu’elle doit se soumettre aux décisions de cette justice. Cependant la direction dit que la justice qu’elle-même a saisie est infâme et fallacieuse. Il faut donc se remettre en question. La Fesabag en tant que Fédération responsable, soutient les employés qui sont à la merci de la discrimination, de l’ethnocentrisme, pire, la direction fait une entrave à la liberté syndicale en menaçant de licencier des travailleurs pour faits de grève. Utile les parents pour dire que c’est une affaire entre ethnies, je crois que la Guinée a dépassé ce stade. La direction doit prendre ses responsabilités en acceptant de se soumettre aux lois de la République, respecter les décisions de la justice’’, nous a expliqué ce matin au siège de la BIG, un membre de la Fesabag, avant d’ajouter que ‘‘la Fesabag va passer à la vitesse supérieure’’.

Par ailleurs, l’inspection générale du travail a, elle aussi demandé à la direction de la BIG de respecter la décision de justice en réintégrant dans les effectifs les travailleurs licenciés et en leur payant les salaires impayés. Sans succès.

Ne pas respecter les décisions de justice concernant les travailleurs semble être une marque de fabrique de la Banque islamique de Guinée.

On se rappelle qu’il y a quelques mois, deux femmes avaient été blanchies par les juridictions supérieures de la République des accusations du vol après la découverte du vrai auteur de cette infraction. Hadja Khadija Sylla et Fatoumata Savané, peinent à reprendre le travail à cause du refus catégorique de la direction de la même banque de céder aux décisions de justice. Pour les défendre, le syndicat sans succès avait déclenché une grève.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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