Censure

Pas de salaires pour travailleurs ? l’Assistante de Direction passe-t-elle des marchés ? Des questions au directeur du Fonds de Développement Social et de la Solidarité

Le Fonds de développement social et de la solidarité logé au ministère des Affaires sociales, serait mal géré. Les travailleurs se plaignent de n’avoir pas reçu de salaires depuis près d’un an. Et pourtant, la structure bénéficie des subventions de l’Etat, disent ceux qui accusent, par ailleurs le directeur du Fonds, M. Yassafrin Condé, d’utiliser sa secrétaire, comme agent chargée de passer les marchés. Ce qui est contraire à la bonne pratique. Pour en savoir plus, nous avons rencontré le directeur à son bureau. Interview.

Guinee7.com : C’est quoi exactement le Fonds de développement de social et de la solidarité ?

Yassafrin Condé : Le FDSS, pour vous donner le statut, est un instrument de promotion socioéconomique, chargé de promouvoir et d’améliorer les conditions de vie des personnes vulnérables dans notre pays. Et cela à travers la réalisation des infrastructures socioéconomiques de base et aussi faire des projets de filets sociaux productifs, la mise en place d’un programme de réintégration socioéconomique qui est d’ailleurs notre programme phare, mais aussi faire des cash transfert (transfert de fonds). Nous intervenons également dans l’humanitaire, des cas d’inondations, des catastrophes et des calamités naturelles.

Qu’avez vous concrètement fait sur le terrain depuis la création du FDSS?

Le FDSS a été créé à l’avènement de la troisième République, c’est-à-dire en 2011 à travers le décret 303 du 19 décembre 2011, un décret qui a été modifié par le 051 dans le cadre de la reforme au sein du FDSS. Donc on a réussi à mettre institutionnellement le FDSS. Au départ il fallait faire la restructuration parce que c’est un nouveau service, mettre toutes les structures en place. Ensuite nous avons mené des opérations de terrain, réalisé des infrastructures, par exemple notre siège ; mis des antennes dans toutes les préfectures et dans les 5 communes de Conakry, comme des agents chargés de réaliser les objectifs du FDSS. Aujourd’hui nous sommes en train d’évoluer positivement sur le terrain. A travers tous nos chefs d’antennes dans toutes les préfectures, sous-préfectures et districts de la Guinée, nous sommes en train d’enrôler les chefs de ménages vulnérables, par un ciblage qui sera bientôt validé afin d’avoir une base de données nationales. C’est-à-dire quand un bailleur de fonds vient pour intervenir, il n’a plus besoin d’aller chercher l’information, mais il se sert du registre national. Nous avons installé un serveur, qui va fonctionner de Conakry à Yomou. Il y a des activités que nous programmons chaque année à travers un plan stratégique. Par manque de ressources, nous n’arrivons pas à réaliser certaines de nos activités. A titre illustratif, depuis les événements de la Guinée forestière, les problèmes d’inondations qui ont lieu en Basse Côte, notamment à Kindia, nous avions fait des interventions quand Fria était en situation de détresse. Nous avons également fait plusieurs autres activités.

Quelques travailleurs se plaignent de n’avoir reçu depuis plus d’une année, ni salaire ni prime, qu’en dites-vous ?

C’est faux ! Je réponds que c’est faux. Tous les travailleurs qui sont avec moi actuellement, que je considère comme des loyaux, travaillent ici sous la base d’un engagement. Nous avions eu des difficultés, parce qu’on avait une dotation au niveau du budget national de développement et au moment de Ebola. D’une prévision de 7 milliards, nous avons eu une réduction drastique de 92 et quelques pourcent. Donc de 7 milliards, nous sommes venus à 500 millions de Francs guinéens, pour une masse salariale de 120 millions par mois. Donc on a fait deux ans d’arriérés sans les payer et les primes et les salaires. C’est à ce titre que nous avons fait un plaidoyer au ministre du Budget, le directeur national du Budget qui a eu l’oreille attentive. Exceptionnellement Il nous a demandés de prendre des dispositions idoines et c’est ce qui a été fait, ils nous ont accordés de payer ces arriérés, et on à payé tous les arriérés et les primes et les salaires. Après on a demandé, puisqu’on a plus de ressources, à ceux qui veulent rester, de rester et ceux qui veulent partir, ils n’ont qu’à partir, mais tout le monde d’office est en congé technique. C’est dans ce cadre que d’autres ont quitté, pour ceux qui voulaient rester, je leur ai dit de faire un engagement. Et j’ai la copie de tous ces engagements (il nous a montré les engagements, NDLR), dans lesquels il est écrit : “ Je suis prêt à rester sans salaire et sans condition, le jour que les conditions vont s’améliorer au Fonds, comme ça on va essayer de me prendre en charge. “ Donc c’est ce qui se passe et c’est pour cela j’ai dis en réponse, que c’est faux.

On vous accuse d’utiliser votre assistante de direction comme responsable changée des passations de marchés, ce qui s’apparente à un conflit d’intérêt qu’en dites-vous ?  

Ils n’ont tout simplement pas compris la structure ici. Notre structure est composée de services d’appui et des services techniques. Tout ce qui est service d’appui, appuie le directeur. Puisqu’ils sont rattachés à lui comme assistant ou ceci. Mais spécifiquement la passation de marchés est un service qui comprend, un responsable et son assistant. Donc actuellement je suis à court d’assistant, je veux lancer un avis d’offre pour recruter un assistant administratif. Je vous donnerais pour votre information la composition de l’équipe, du niveau central, jusqu’au niveau déconcentré. Nous sommes à trois nivaux de décision ; premièrement le niveau central, deuxièmement le niveau intermédiaire, ce sont les régions qui sont meublées à travers les coordinateurs généraux et le niveau préfectoral, qui est le plus exécutoire, où nous avons les chefs d’antennes, il y en a 33, plus ceux des 5 communes de Conakry.

Votre dernier mot ?

Je vous remercie de venir nous trouver ici, pour chercher l’information crédible à la source, et cela sans phagocyter aucune donnée. Mais je serais très ravi que les journalistes se comportent ainsi, c’est-à-dire venir à l’information au lieu de s’asseoir et de m’appeler. Si les gens faisaient comme ça, je serais prêt à tenir même des conférences de presse pour donner des informations.

Propos recueillis par Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

 

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