Censure

Diaraye accuse Marcus : ‘‘je lui ai demandé s’il n’a pas de serviette, il m’a répondu que tous ses habits étaient sales ; il m’a pris pour me jeter dans son lit…’’

Ce lundi 19 juin 2017, Fatoumata Diaraye Barry, qui accuse l’artiste, Abdoulaye Aziz Bangoura alias Marcus de l’avoir violée et séquestrée, est revenue devant le tribunal de Dixinn sur les circonstances dans desquelles les faits se seraient déroulés.

Tout serait parti d’une amitié sur Facebook. Aux dires de la plaignante qui n’avait que 17 ans pendant les faits qui remontent à 2015. Cependant, elle n’a pas su révéler exactement par quel moyen a-t-elle passé pour être en contact avec l’artiste. Tantôt elle dit que c’était par le biais du réseau social (Facebook) tantôt elle dit que c’est par un numéro de téléphone.
Marcus, lui, relate que la jeune fille lui a dit que ‘‘c’est pendant son sommeil qu’elle a rêvé de mon numéro et qu’elle l’avait retenu à son réveil, elle en a parlé après à sa maman qui l’a encouragée à appeler le numéro et c’est ce qu’elle a fait’’.

La présumée victime aurait échangé des messages par téléphone avec Marcus pendant trois mois –ce que ce dernier ne nie pas-, mais les deux ne s’étaient jamais vus. C’est dans les échanges que l’artiste lui aurait dit vouloir la voir et qu’elle lui aurait répondu que son oncle chez qui elle vivait était exigeant et ce dernier veillait de près sur elle. Selon elle, c’est suite à la persistance de Marcus, qu’elle eut l’idée de mentir à son oncle en disant à ce dernier, qu’elle allait à l’école. Or, c’était d’aller rencontrer l’artiste.

La rencontre

Selon l’artiste, ils se sont rencontrés un jour à ‘‘Seven eleven’’ à Kipé aux alentours de 19h. Et il a mis l’occasion à profit pour présenter la petite à ses amis en leur disant ‘’voici ma petite femme’’ avant d’entamer les échanges avec cette dernière.

‘‘Moi je l’ai laissée sur place après et je suis rentré dans la boite‘’, précise l’artiste. Entre temps, dans les environs de 2h du matin, selon lui, quelqu’un est venu lui dire que la petite avec laquelle il était autour de la table, n’a pas bougé d’un seul pas. C’est ainsi qu’il est sorti brusquement trouver Fatoumata Diaraye Barry assise à sa place.

Les deux personnes auraient décidé de quitter les lieux, parce qu’il faisait tard. La jeune fille dans la voiture de Marcus, aurait dit à l’artiste qu’elle loge à Gombayah (à la sortie de Conakry). Parce que c’est loin, l’artiste aurait eu l’idée de lui proposer de passer la nuit avec elle. Ce que la fille accepte.

A Cobaya, chez l’artiste, l’artiste fait attendre la fille au salon. Que s’est-il passé après ? Explication de Fatoumata Diaraye : ‘‘Quand il est rentré dans sa chambre pour se changer, du coup il est ressorti au salon pour me dire de rentrer dans sa chambre. Je lui ai dit que je n’étais pas là pour rentrer dans une chambre. C’est ainsi qu’il m’a dit que si je ne rentre pas dans sa chambre que je ne bougerais pas d’ici. Et c’est lui-même qui m’a poussée dans sa toilette en me forçant de prendre un bain. Après, je lui ai demandé s’il n’a pas de serviette, il m’a répondu que tous ses habits étaient sales. C’est ainsi qu’il m’a pris pour me jeter dans son lit. Il s’est ensuite mis sur moi en me forçant’’, raconte-t-elle.

Pour des raisons de sécurité, je l’ai envoyée dans mon salon pour passer la nuit avec mes cousins

L’artiste rejette les accusations de la jeune fille. Il ne reconnait qu’avoir envoyé Fatoumata Diaraye chez lui pour les raisons de sécurité. Et qu’elle aurait d’ailleurs passé la nuit au salon avec ses cousins, qui seraient prêts à témoigner à la demande du tribunal.

Après tout, Me Ahmed Kourouma, avocat de la défense, estime que le ‘‘seul crime’’ qu’aurait commis son client, c’est d’avoir mis Fatoumata Diaraye à l’abri du danger : ‘‘elle dit qu’elle logeait jusqu’à Gomboyah, elle faisait tard, pour des raisons de sécurité, je l’ai envoyée dans mon salon pour passer la nuit avec mes cousins, où est le crime ? s’interroge l’avocat qui souligne que la fille tente de lier la réalité au faux. Voilà son problème. Sinon passé la nuit chez quelqu’un ne veut pas dire qu’il vous a violé. Moi, je ne vois pas de viol. Et ce qu’elle a dit aux policiers enquêteurs et au juge d’instruction, sont diamétralement opposés à ce qu’elle dit à la barre.’’

Après avoir écouté les deux parties, le tribunal a renvoyé l’affaire au 3 juillet pour la reprise des débats.

Ismaël Sylla pour Guinee7.com

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