Censure

En France, la justice ordonne la destruction d’un palais estimé à 57 millions d’euros pour construction illégale

Le tribunal correctionnel de Grasse – département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d’Azur- a ordonné, jeudi 29 juin, la démolition des 3000 m2 de constructions illégales du château Diter. Cette immense demeure construite à partir des années 2000 à la limite de la commune d’Auribeau sur Siagne a été édifiée d’abord sans aucune autorisation d’urbanisme puis sur la base de permis jugés « entachés d’irrégularités ».

La propriété de style néoflorentin servait néanmoins de lieu de réception provoquant d’importantes nuisances pour les riverains. Ce sont eux qui ont porté l’affaire devant les tribunaux. Ils ont donc obtenu gain de cause.

Le site va devoir être remis en état. Ce qui pourrait contraindre Patrick Diter, le propriétaire, à se satisfaire d’une ancienne bastide de 200 m2 au lieu des 3.000 m2 de bâti qu’il a construit en plus.

Le parquet avait en outre requis l’amende maximale. Soit plus de 90 millions d’euros.
Cette peine financière a été ramenée à 1,2 million par le tribunal.

L’avocat de la famille Diter, Me Luciani, a immédiatement annoncé son intention de faire appel de ce jugement.

Le propriétaire du palais, Patrick Diter, un marchand, a fait construire une immense bâtisse de style neobaroque au mépris du voisinage, des autorités et de l’environnement, dénonce la presse française.

Selon le site de Europe1, il y a 20 ans, du ciel, on ne voyait dépasser que des arbres et quelques cabanons. Depuis, dans le vallon Saint-Jacques, la villa de Patrick Diter, 250 mètres carrés au sol, a poussé comme un champignon. Elle fait plus de 1.000 mètres carrés habitables aujourd’hui, s’est enrichie au fil des années d’une galerie couverte, d’une piscine, d’un cloître, de fresques. L’immense bâtisse est également dotée de deux héliports et même d’une route de 600 mètres au travers d’un bois protégé.

C’est beau, c’est chic. Mais c’est aussi un projet fou qui s’est fait quasiment sans le moindre permis de construire, et même en dépit des interdictions, reproche l’une des plaignantes, Caroline Butt.

« Ça défigure le paysage complètement. Des centaines d’arbres ont été arrachés. C’est une catastrophe pour l’environnement, pour le patrimoine grassois. C’est vraiment désolant », se lamente cette voisine.

« Depuis six ans, c’est devenu un centre événementiel avec des mariages jusqu’à 700 personnes, jusqu’à 5 heures du matin sur trois jours », décrit-elle encore. « Vous avez 135 haut-parleurs dans le jardin ! »

Un palais estimé à 57 millions d’euros. Le propriétaire Patrick Diter est un sexagénaire pour le moins fantasque qui admet tout au plus avoir fait preuve d’un peu d’impatience.

« Je me suis laissé emporter. Pendant cinq ans, je n’ai pas quitté ma propriété pour en faire, avec le cœur, ce qu’elle est aujourd’hui. Parce que je suis monté trop haut, on veut me couper les ailes », dit-il dans le journal Le Parisien. Lui dénonce la jalousie de ses voisins, se défend en expliquant avoir planté des arbres, ne faire que quelques mariages en coupant la musique « à 23h30 », estimant d’ailleurs que l’argument du bruit n’est qu’un « prétexte ».

Focus de guinee7.com

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