Censure

Débat/Moïse Sidibé à Amadou Djouldé Diallo (suite)

Le coup d’estoc. Quant à ses relations personnelles avec la famille d’Antonio Souaré, qu’il tient comme à la prunelle de ses yeux, c’est, pour lui, une question de survie ou de mort, on n’en a que faire, mais seulement, Antonio Souaré saura qu’un homme averti en vaut deux. Amadou Djouldé a été un inconditionné de Salifou Super-V et de Kader Sangaré. S’il les vilipende actuellement, parce qu’ils ne sont plus rien comme une peau d’orange complètement essorée et sucée, cela doit faire réfléchir Antonio Souaré, qu’on n’a jamais rencontré, à fortiori chercher à vouloir usurper la place douillette que Djouldé croit avoir à ses côtés.

Quand le chien est enragé, il ne reconnait plus son maître. Djouldé est un raton-laveur, qui peut laver ce qui est propre dans l’eau sale comme il peut laver ce qui est sale dans l’eau propre…

Sa diatribe sur Moïse Sidibé, attachez vos ceintures, dixit Amadou Djouldé Diallo : «c’est un Vietnamien qui ne connait pas ses origines ou qui a honte de les assumer, dans la mesure où il a trouvé un père de substitution dont il porte le nom, il s’agit d’un ancien combattant d’Indochine. Moïse Sidibé est arrivé dans les bagages de ce dernier. Je le revois encore professeur au Centre de Formation Professionnelle situé à un jet de pierre de mon domicile. Ivrogne, puant, crasseux et hideux au point que les enfants de notre cité pleuraient et fuyaient à sa vue.  Aujourd’hui à la retraite, il prostitue sa plume pour trouver de quoi se taper une bouteille de bière. Pour cela, il est prêt à pactiser avec le diable. »

Eh Wotan, Djouldé m’a eu ! Du moins, le croit-il, ne le réveillez pas, laissez-le dans ses satisfactions éphémères.

Qui peut ignorer ses origines ou avoir honte de les assumer, surtout quand ces origines ont une histoire aussi glorieuse que celle du Vietnam. En 1960, le président Sékou Touré était venu au Vietnam et avait demandé aux combattants guinéens épris de paix, qui n’avaient pas voulu continuer à suivre la France colonialiste et qui avaient fondé sur place foyers de revenir au pays. La Guinée nouvellement indépendante avait besoin de bras valides. Mon « père de substitution », comme dit Djouldé, je n’en connais pas d’autre que lui, et ma mère étaient dans un dilemme. Fallait-il abandonner la plantation de cannes à sucre, la basse-cour bondée, le potager abondant, le verger, les buffles… pour une aventure inconnue ?

« Mon père de substitution » nous racontait son enfance joyeuse et un tas de choses curieuses pour tenter d’émousser le chagrin de ma mère. J’avais déjà une sœur et un frère. A trois, on faisait poids, on a gagné et on a tout laissé derrière nous au district, sans vendre un seul poulet. Le sacrifice était considérable. Comme Djouldé, je vais raconter cela dans un livre. Il en sera amplement informé.

Amadou Djouldé Diallo dit qu’il me revoit encore, professeur au Centre de Formation Professionnelle de Ratoma, à un jet de pierre de son domicile, ivrogne, puant, crasseux et hideux au point que les enfants de sa cité pleuraient et fuyaient à ma vue.

Quand on est à court d’arguments, la calomnie et l’ignominie sont les armes du lâche. La preuve, Tous les élèves, enseignants et enseignantes du CFP de Ratoma sont témoins que j’étais le seul parmi eux à avoir une groupie inconditionnée. A chaque fois qu’ils voyaient la petite mignonne admiratrice de Moïse Sidibé, ils m’interpelaient : Monsieur Sidibé, ‘’ta femme’’ vient, et quand cette personne me voyait, elle n’avait pas de retenue : Tonton Sidibé ! s’écriait-elle à tue-tête. Elle avait à peu près le même âge que ma première fille, je la chérissais comme telle, lui payant tout ce qu’elle voulait dans la boutique de madame Diallo Poreka. Cette mignonne et adorable fillette s’appelle Bijou, c’est la première fille de amadou Djouldé Diallo. Son épouse Bokoum pourrait en témoigner. Elle aussi avait beaucoup de considération pour moi. Si j’avais été tout ce que Djouldé a dit…

Quand il dit qu’à ma vue, tous les enfants de sa cité fuyaient et pleuraient, il n’a pas tout dit, cet indigent intellectuel. Parlant de tous les enfants de sa cité, il ne parlait que de Papi. Ce Papi avait deux ou trois ans, quand un jour, venant de mon footing matinal de 5 km, de chez moi à l’école, je passai par la cité dont il parle, au milieu d’un groupe de chiens qui somnolaient, quelqu’un avait lancé un caillou.

Quand les chiens se réveillèrent, me prenant pour celui qui les avait dérangés dans leur ‘‘sieste matinale’’, ils se sont mis à aboyer bruyamment en me suivant de chez le capitaine Bah jusque devant le bungalow de Mr Bernard Kéita, de l’Assemblée Nationale.

Le chien le plus intrépide voulait me prendre au pied quand, d’une pichenette bien appuyée du talon, je tapai la gueule du chien, qui s’était renversé sur le côté en hurlant. C’était le chef de la meute. Je me retournai vers la meute et tapai de la semelle sur le goudron, la débandade fit peur à un petit garçon du nom de Papi. Depuis, la peur l’a habité. Comment pourrai-je m’en faire pardonner ?

Et comme Papi paraissait turbulent et capricieux à la maison, ne sachant comment éduquer son propre fils, c’est ce même pauvre hère de Djouldé qui, un jour, me l’amena à l’école pour lui faire la leçon de frayeur. Il me dit à l’occasion, M. Sidibé, il faut lui faire obéir.

Je dis alors à Papi de dire bonjour à l’arbre, et le petit salua l’arbre, et ça amusait ce clown de Djouldé. Il ne peut pas nier un seul de mes propos. Il y a trop de témoins. S’il dit que tous les enfants de sa cité fuyaient à ma vue, c’est trop bas. Relève ta tête, Djouldé, pour un peu de dignité, sinon, tes enfants t’en voudront !

Enfin, Moïse, aujourd’hui à la retraite, prostitue sa plume pour trouver de quoi se taper une bière. Je laisse cela à l’appréciation de tout un chacun…

Je prie Amadou Djouldé Diallo de transmettre mes meilleurs sentiments à son épouse, à Bijou, qui est devenue une grande fille et à mon cher petit ami, Papi.

Si, après tout, Djouldé arrive encore à se relever de ces coups, c’est moi qui serait K.O.

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Moïse Sidibé 

 

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