Censure

Les « péchés » d’Antonio Souaré, selon Amadou Dioudé Diallo

Amadou Diouldé Diallo, journaliste et historien, est sorti de réserve, après avoir rendu le tablier, à la Fédération guinéenne de football (Feguifoot), où il occupait les fonctions de directeur de chef du département médias. Diouldé qui ne crache pas sur sa proximité avec Mamadou Antonio Souaré, le président de la Feguifoot, reproche cependant à celui-ci de s’être fourvoyé, en se laissant porter à la tête de cette instance du football guinéen. Dans cet entretien accordé à la radio Lynx Fm, le chroniqueur sportif, qui n’a pas sa langue dans la poche, tance l’entourage du président de la Féguifoot, qu’il qualifie à la limite d’opportunistes.

Pourquoi avez-vous quitté vos fonctions de chef du département médias de la fédération guinéenne de football. Qu’est-ce qui a motivé votre départ ?

Ecoutez ! Je n’étais pas pour le principe qu’Antonio Souaré prenne la Fédération guinéenne de football, et je le lui avais dit. Et une personne plus proche de lui, plus que n’importe qui. Lorsque j’ai échangé avec cette personne, elle était du même avis que moi, elle avait émis la même réserve. Moi, j’étais dans la posture de bâtir un grand club, le HOROYA athlétique club de Conakry avec un support médiatique existant qui est CIS média. Que le HOROYA aille à la conquête de l’Afrique.

Comme les Moise Katoumbi l’ont fait avec le TP Mazembé, comme avec l’espérance de Tunis, comme les frères François Ouegnin l’ont fait pour l’ASEC d’Abidjan. Ceux-là n’ont jamais cherché à prendre la tête de la fédération de leurs pays. Ils sont restés au niveau des clubs. Donc moi, j’étais dans la position du HOROYA, pas de la fédération, je vous le dis aujourd’hui, et il le sait. C’est pour cette raison par exemple que je suis venu le harceler dans son bureau, pendant un mois.

J’ai dit, Antonio, il faut prendre le frère Kader Sangaré tu l’envoies au HOROYA. Il est né dans le football depuis que son père était gouverneur à Guékedou. Il a été président de club, l’ASK Kaloum qu’il a bâti ici qui a fait une renommée extraordinaire. Il a été ministre des Sports, il vit le football, son père l’a été, il l’a été, il ne fait rien, il est à la maison, donc il a une expérience, prends-le, tu l’amènes au Horoya.

Vous venez de dire que vous n’avez jamais voulu être à  ce poste, alors pourquoi être resté tout ce temps sans démissionner, d’autant plus que vous n’avez jamais aimé?

Bon, j’étais sur le cas d’Antonio par rapport à la fédération, je n’étais pas d’accord. Et je le lui avais dit parce que j’ai été quand même attaché de la presse auprès de la fédération, j’ai été attaché de la presse au niveau du ministère des Sports en 85, avec Amadou Binani Diallo. Après, attaché de presse  de Dr Baba Sacko en 90, quand il était président de la fédération, après avec Bruno, et tout. Donc je connaissais un peu le milieu, je n’étais pas d’accord. Moi, je voulais le grand club en  vérité. Et Dieu merci après que d’autres comme Dominique Traoré qui est un grand commis de l’Etat est venu s’ajouter à Kader Sangaré, pour constituer si vous voulez une sorte d’articulation importante pour le HOROYA. Et le président Antonio Souaré lui-même avait fait rentrer son fils Soufiane qui a fait des brillantes études en France et aux États-Unis pour être vice-président du HOROYA. Les deux autres étaient présidents délégués du HOROYA.

Il y en avait quand même qui étaient là qui pouvaient propulser le club. Malheureusement, Antonio était entre deux feux. Le premier, c’est des revanchards qui se sont dit jusque-là  nous ne pardonnerons pas à Super V ce qui s’est passé entre nous. Nous avons aujourd’hui quelqu’un qu’on peut utiliser comme fouet pour régler nos comptes avec Super V, c’est Antonio Souaré, trouvé.

Le deuxième groupe, c’est ceux qui cherchent à s’affirmer  et qui se sont dit qu’avec Salifou qui n’est pas social, qui se réveille à midi, 13h, qui ne va pas à un baptême, qui ne va pas à un mariage, qu’on ne retrouve nulle part, qui prend l’avion, qui s’en va. Là, ils ne peuvent pas s’affirmer mais avec Antonio qui a l’esprit d’ouverture, qui est un peu si vous voulez le touche à tout, ou l’homme à tout faire, et qui ne dit jamais non à quelqu’un. Qui dit toujours d’accord, d’accord. Ils peuvent s’affirmer, eux aussi. Ils avaient besoin d’Antonio à la fédération.

Voilà donc les gens qui ont mis la pression,  on est allé à l’aventure, je dis à l’aventure parce que finalement j’ai été un lieutenant clé de la bataille parce que moi, je ne sais pas faire du 50%. Ou je suis  dedans, ou je suis dehors. Donc on est allé à l’aventure parce que c’est lui le chef du groupe, c’est lui si vous voulez le ‘’Sèrè Kounty’’, donc on se bat pour lui. A partir du moment où je n’ai pas été écouté, maintenant je ne peux pas faire marche arrière. Je suis allé au front mais je savais que les conséquences, n’allaient pas être bonnes. En fait, ce que j’ai toujours souhaité avec Antonio Souaré, c’est de préserver notre amitié cinquantenaire, moins d’ailleurs pour lui que pour sa femme, avec qui j’ai partagé le banc de l’école à Dalaba.

Je savais qu’en arrivant à la fédération avec les contingences que j’ai expliqué, il va avoir des problèmes. Pourquoi ? Parce que je suis un peu si vous voulez, j’étais un peu devenu dérangeant parce que moi, je ne porte pas des gants et Antonio ne me refuse rien.  Si je viens, je dis c’est ça ; ce que je dis et c’est ça. Vous pouvez écouter la première réunion que j’ai eue avec les journalistes sportifs, quand j’ai pris le poste. Je leur ai dit ici, ce n’est pas Antonio Souaré qui est le président de la fédération, c’est moi, Amadou Diouldé Diallo. Donc, tous vos problèmes seront réglés ici.

Je vous dis quand j’ai été nommé, je sortais d’une grosse opération en France. J’étais convalescent quand j’ai vu la nomination, j’ai réagi pour dire que je n’étais pas d’accord. J’ai dit pourquoi, je n’étais pas d’accord. C’est d’abord pas un chalenge pour moi, je suis à la CAF même si maintenant je ne suis plus à la CAF, je suis à l’AIPS mais directeur du département d’une fédération, ce n’est pas taillé. Aujourd’hui, ce n’est pas un chalenge pour moi, je n’en veux pas. Vous savez que les malinkés disent «Allayé korokê dalalé Affana di dokê da

Donc chez les malinkés, le grand Frère est plus que le père et la mère, c’est sacré. Donc on m’a imposé  Kader Sangaré et Antonio Souaré, je cite leurs noms qui sont mes frères, ils m’ont imposé le veto de la traduction malinké, pour me dire que je suis leurs petits frères ; ils vont faire de moi l’usage qu’ils veulent et donc le poste. Et donc, je suis rentré, j’ai pris le poste. Un mois, deux mois, quand je me suis rendu compte que ça n’allait pas, j’ai démissionné.

Si tu dis à quelqu’un que tu as démissionné, tu auras à faire à moi 

Il y a aussi des observateurs qui estiment aussi que vous avez été limogé à la veille même de votre démission ?

Non, j’ai démissionné à 23 heures. Il y a aucune lettre qui me limoge. Pourquoi  j’ai démissionné ?  La première fois que j’ai démissionné,  j’ai encore les copies, j’ai envoyé le courrier directement au secrétariat général, le secrétaire général Ibrahima Blasco Barry a pris le courrier. Il est allé montrer à Antonio dans son bureau. Ils m’ont appelé au téléphone, il m’a dit, tu veux m’humilier ? J’ai dit non ! J’ai dit ; je ne peux pas continuer la collaboration parce qu’on ne s’entend pas. Je préfère partir, j’avais dit que je ne prenais pas le poste.

Il a déchiré la démission et il a dit après « Si tu dis à quelqu’un que tu as démissionné, tu auras à faire à moi ».

On a classé le dossier. Mais je n’étais pas dans ma peau parce que je ne suis pas d’accord mais j’ai l’influence. La force de droit d’ainesse sur moi, j’ai des pressions sur moi. Cette dernière fois, j’ai démissionné à 23heures, je l’ai mis sur mon mur (page Face book) vendredi à 23h. Pourquoi je l’ai fait ? C’est parce que je savais que si je déposais une lettre là-bas, la même chose allait se passer et on allait peut-être régler le problème à l’amiable. Donc j’ai anticipé, j’ai pris mes dispositions, j’ai annoncé ma démission. Je n’ai jamais été limogé.

Antonio ne m’a  rien refusé de la vie, quelle que soit la nature du problème

Et le lundi, puisque Facebook, ce n’est pas administratif, j’ai fait mon courrier, ma lettre officielle plus les clés de mon bureau, j’ai remis à mon petit frère. Je lui ai dit, va déposer à la fédération. Il a déposé les clés, on n’a pas pris les clés et j’ai dit, tu récupères mes affaires qui sont dans le bureau. Il n’a pas pu ce jour-là récupérer. J’étais à Kindia, je partais faire le ‘’Maouloud’’ chez mon grand frère, quand la gendarmerie m’a appelé pour me dire M. Diallo où êtes-vous ? On a besoin des clés de votre bureau. J’ai dit mais je les avais déposées, vous ne les avez pas prises ?

Maintenant là, je suis à Kindia à mon retour, je vais déposer les clés. Et effectivement, je suis rentré dimanche, lundi matin j’ai envoyé un message au commandant de la gendarmerie à 7H, il ne m’a répondu qu’à 17h. Je lui ai dit, mon petit frère est là, il arrive tout de suite, il vous dépose la clé. Il a déposé les clés, donc personne ne peut dire que j’ai été limogé. Je n’ai pas été limogé, j’ai démissionné. Je dis encore une fois, Antonio ne m’a  rien refusé de la vie, quelle que soit la nature du problème, quand je lui fais part, il fait ce que je veux. Je vous donne un exemple.

Il était en Chine, des gens de son entourage, notamment au HOROYA, on fait arrêter un Monsieur ici, un certain Tall qui aurait détourné 8millions de FCFA dans le transfert d’un joueur  du HOROYA  au Sénégal, lui, il est rentré. Quand il est rentré, sur le coup de la nervosité, il a ordonné de mettre le gars aux arrêts, on a mis Tall aux arrêts. Lorsqu’on l’a mis aux arrêts, on l’a amené à la gendarmerie, Antonio était rentré. Moi, c’est une dame qui m’appelle presqu’en larme. Elle dit, qu’elle est madame Tall, comme ma femme est Bokoum de Dinguiraye. Je connais les interconnections familiales là-bas. J’ai dit finalement, c’est une parente à mon épouse. Elle m’a dit, j’ai un problème ; j’ai dit lequel ? Elle dit, Mon mari est arrêté, il est à la gendarmerie dans une affaire d’argent, d’un joueur qu’il a transféré à Dakar, c’est avec le HOROYA.

J’ai dit comment vous avez eu le numéro ? Elle dit c’est un commandant de la gendarmerie qui est de Télémilé qui est votre frère qui m’a dit, ‘’la situation dans laquelle se trouve ton mari, la seule personne qui peut le sortir de là, c’est Amadou Diouldé Diallo’’. Voici son numéro mais ne lui dit pas que c’est moi qui t’ai donné son numéro. Si lui, il parle à Antonio, le problème est réglé. J’ai lui ai dit, je vais voir ce que je peux faire. Je suis rentré dans le bureau d’Antonio, tout l’état-major était dans le bureau d’Antonio en train de le pomper, et tout. Je lui ai dit, que la Guinée apprenne que tu as mis quelqu’un en prison pour dix millions et que la Guinée apprenne que tu as laissé quelqu’un qui t’a mangé 10 millions de FCFA, les deux où est ton mérite ? 10 millions de FCFA, tu donnes au moins aux guinéens ici par jour au bas mot. 10 millions de FCFA, c’est quoi pour toi ? Il n’ira pas en prison.

J’ai composé le numéro du commandant de la gendarmerie, j’ai donné le téléphone à Antonio. J’ai dit parle au commandant et ordonne de libérer le Monsieur. Il a ordonné le commandant de libérer le Monsieur. La veille, il y a un dirigeant de HOROYA qui m’avait appelé pour me dire qu’est-ce que tu veux nous faire ? Tu te mêles de cette affaire, nous allons perdre de l’argent ainsi de suite. J’ai dit puisque ce n’est pas toi Antonio, ce n’est pas toi le président de Club, tu te retires. Quand on est sorti du bureau d’Antonio, les gens ont failli me manger. Pour dire comment tu peux venir te mêler d’une affaire qui ne te regarde pas au point de nous faire perdre cette affaire.

J’ai dit non, moi mon problème ce n’est pas l’argent, moi mon problème c’est l’image d’Antonio. Après ils ont fait rebondir l’affaire pour dire que le gars va payer par échéance. Je suis revenu voir  Antonio, j’ai dit il n’y a pas d’échéance, tu fais libérer le Monsieur. 10 millions de FCFA, c’est perdu pour toi mais ce n’est rien par rapport à ce que Dieu t’as donné. On a classé l’affaire comme ça. Donc pour dire contrairement à tout ce qu’on pense.

Une fois encore, c’était KPC. Il avait envoyé un soit-transmis à la fédération pour les stades à l’intérieur du pays. Il est vice-président de la fédération guinéenne de football. Le seul problème pour lui, c’était de transmettre sa lettre au ministère des Sports. La lettre est restée là-bas trois jours. Antonio n’était pas là, il était à Paris, ils n’ont pas transmis la lettre de KPC au ministère des Sports. J’étais au niveau d’Ignace Deen quand KPC m’a appelé. Il m’a dit, ‘’ je sais que tu es l’un des rares qui a le courage de dire à Antonio ce que tu penses. Voilà ce qu’on me fait à la fédé alors que je suis le vice-présidente de la fédé.’’

Normalement quand le président et le vice-président sont absents, c’est moi KPC qui suis le président de la fédération par intérim mais, même ça. On ne me consulte pas. J’ai dit attends moi, j’ai appelé Antonio séance tenante. J’ai dit, ça fait trois jours que le soit transmis de KPC traine au secrétariat général de la fédération pour une transmission et on dit non, non ! Il faut attendre ton retour. Il m’a dit non, non ! Science tenante tu me rappelles dans cinq minutes, il a ordonné.      On a fait le soit transmis. J’ai voulu dans cette fédération puisque je voyais la prise en otage d’Antonio. J’ai voulu encercler. Et je suis allé voir KPC, il peut témoigner, il est ici. Je lui dis, tu es le seul aujourd’hui à servir de contre poids dans la fédération pour aider ton frère Antonio.

Antonio c’est ton frère, tu dis d’ailleurs que c’est ton oncle. Donc je te demande soit là, si tu ne viens pas aux réunions tu es empêché et tout, il y a personne pour dire non ! Même quand Antonio n’a pas raison tout le monde croise les bras pour dire, oui. Il dit, et puis on se tait parce que si on dit non, il se fâche, le « nèm nèm »  (l’argent) auquel tu t’attends, tu ne l’auras plus. KPC est mon témoin j’ai été, je l’ai démarché, il est venu.

La première rencontre qu’il a eue dans le bureau d’Antonio, Isto Kéira est témoin, il était là avec Amadou Diaby, ça a crié dedans. Ça a crié parce que KPC aussi il dit ce qu’il pense. J’étais assis au secrétariat sauf que je jubilais ; j’étais content. J’ai dit, si ça crie dedans, c’est qu’il y a contradiction, donc KPC, ce que j’attends de lui, il est en train de le faire, ils sont sortis. J’ai été le premier à poster. Après Antonio s’est déplacé, il est allé jusqu’à chez KPC un dimanche matin ou un samedi matin, ils ont échangé parce que c’est eux qui financent le foot ici. Donc moi je n’étais pas d’accord parce que je connais aussi entre le ministère et la fédération, il y a tout un problème ; pour le ministère, c’est l’officine. C’est le football qui fait vivre le ministère, hors aujourd’hui, là où nous sommes, à chaque déplacement de l’équipe nationale, Antonio est obligé de débourser 30mille euros, 40mille euros, 50mille euros pour les équipements. S’il mettait ça dans le HOROYA, c’était une plus-value. C’était une valeur ajoutée.

pour le moment Antonio n’a pas la chance d’avoir une grande équipe comme celle de TiTi Camara et de Colovati, de Salam Sow, à une époque

Est-ce que vous regrettez cette candidature à la tête de la  FEGUIFOOT ?

Je ne regrette pas parce que c’est un grand frère, c’est un ami. Il a voulu de quelque chose, parce qu’il a été embarqué dedans. Et aujourd’hui là où nous sommes, on n’a pas une grande équipe tout ce qu’on dit là, ceux qui organisent de MAMAYA, vont prendre des femmes à Kaloum, prendre de l’argent, organiser des trucs pour dire, on vient soutenir Antonio. Mais ça c’est quel soutien ? Ce n’est pas   les femmes qui jouent le football ? Tout ça les gens passent la nuit à réfléchir pour dire comment je vais faire prendre de l’argent avec Antonio ? Il y a que ça. Il n’est pas le plus charmant, il n’est pas le plus beau. Il fait partie des plus généreux du pays. Les gens profitent pour se faire de l’argent.

Je dis que, je ne regrette pas ; parce que j’avais dit que ; je n’en voulais pas. Le football c’est le résultat, c’est sur le terrain, ce n’est pas toute cette MAMAYA qu’on organise pour sortir de l’argent, c’est sur le terrain qu’il y a le football. Et, ce football-là, pour le moment Antonio n’a pas la chance d’avoir une grande équipe comme celle de TiTi Camara et de Colovati, de Salam Sow, à une époque.

Aujourd’hui, on n’a pas de grands joueurs, or il faut des résultats sur le terrain, et le résultat là ce n’est pas vous qui jouez, ce n’est ni le ministre des Sports qui joue, ce n’est pas le président de la fédération qui joue. Il faut avoir la chance d’avoir une grande équipe au moment où vous êtes aux commandes, c’est tout.

M. Diallo, à cinq ans de la CAN 2023 en Guinée, est-ce que vous avez le sentiment que la Guinée sera à ce rendez-vous continental ?

Là aussi je vous dis que j’étais opposé à la nomination d’Antonio comme président du COCAN.

Décidemment vous êtes opposé à tout, mais après vous vous embarquez ?

Non ! J’étais opposé, vous savez je suis un Guinéen qui connais tout le pays, qui a toutes les cultures du pays, qui connais à peu près comment fonctionner avec les gens.  Et je sais qu’en pays malinké, le droit d’ainesse est sacré. Malheureusement à ce niveau-là, Antonio et Kader Sangaré ont une influence terrible sur moi. Il me plie comme le roseau, comme leurs petits frères et je marche. Mais là aussi, j’étais opposé. Pourquoi ? Et lorsque j’ai réagi, je crois que c’était à Koba, j’étais allé me recueillir sur la tombe de ma mère quand le téléphone a sonné. Tous les numéros d’Antonio que je connais, je n’ai pas voulu les décrocher parce que je savais que, puisque j’ai réagi, il n’est pas d’accord. Il m’a appelé par un numéro américain. Quand je l’ai vu, j’ai décroché tout de suite. C’était lui, il m’a dit ‘’ Mais ! Mais ! Mais !’’ En réalité, je voulais quoi ? Que ce soit Souleymane Chérif parce que c’est le ballon d’or. La coupe du monde 98, c’était Michel Platini, le président du comité d’organisation, ce n’est pas le plus beau des Français, mais c’est l’un des plus méritants des Français sur le plan du Football.

En 2006, c’était Franz Beckenbauer,  président du comité d’organisation de la coupe du monde. Moi, j’ai vu, aux jeux olympiques 2012 à Londres, qui est venu défiler avec le drapeau quand il fallait faire la passation des drapeaux de Londres à Rio, c’était le roi Pelé. Donc, c’est ce que je voulais aussi. Là aussi je n’ai pas été compris. J’ai dit d’accord, donc voilà un peu mon problème.

Est-ce que la Guinée sera au rendez-vous de 2023 ?

Oui, on attend, c’est les infrastructures puisque nous sommes en partenariat avec les Chinois. Il y a déjà une enveloppe de 1 milliard, j’ai entendu parler mais j’ai entendu parler d’autoroute de Conakry à Mamou. Je n’ai pas entendu parler de stade ; j’ai entendu dans l’enveloppe décaissable, que des stades sont prévus dedans. Donc aujourd’hui, je sais que le gouvernement a donné un siège à la cité chemin de fer, c’est tout ce que je sais, le reste je ne suis pas. Mais je vous dis encore une fois moi, tout ce que je fais, il est transparent, il y a un officier média par pays, reconnu dans le système de la CAF et de la FIFA, pour la Guinée, c’est Mamadouba Blaise Camara, il n’est pas question que ce soit un officier média tournant, ça n’existe nulle part, il y a un officier média et c’est lui qui va voyager avec l’équipe nationale A. Et c’est ce qu’on a fait dans le bureau d’Antonio. Directement, il a dit au second membre du comité qui voulait voyager c’était en Tunisie, il dit bon, je te donne le billet, mais c’est Blaise qui part depuis ce moment, c’est l’officier média qui est sur la  liste qu’on envoie au ministère de la Jeunesse et des Sports.

Moi, je n’ai pas besoin de voyager ça fait 35 ans, je suis dans l’avion, je n’ai pas besoin de prendre le truc de voyage de la fédé. Il y en a qui disent que je suis payé à 12 millions… Depuis que je suis arrivé à la fédération, moi, je n’ai jamais été payé, je ne suis pas en état de salaire ni moi, ni quelqu’un d’autre même le cabinet. Vous pouvez appeler les Dominique, tous ceux qui travaillent là, travaillent par amitié et par fraternité pour Antonio. Si Antonio me donne de l’argent, Antonio et moi ont n’a pas à affaire de papier, il n’y a pas ça entre nous. Il y a un problème, je viens, je dis c’est ça, le problème est réglé, là je suis parti. C’est pourquoi d’ailleurs il m’a dit fait en sorte que tous les matins que 9heures te trouve à mon bureau. Tout ce qu’il y a comme instance entre toi et moi ou d’autres personnes donc tu viens défendre le dossier chez moi parce que Dieu seul sait que je le fais. Mais je n’ai pas besoin aussi de claironner pour dire que je suis venu voir Antonio pour régler des problèmes de tel ou de tel.

ma proximité avec Antonio était devenue dérangeante

Depuis votre démission, est-ce que vous êtes rentrez en contact avec lui ?

Quand il y a la cicatrice émotionnelle, il faut laisser le temps au temps, tout ce que les gens racontent-là, c’est des histoires. Son épouse m’a appelé quand il y a eu la crise. J’étais à Kindia, elle m’a blâmé, elle m’a dit, c’est pourquoi je ne voulais pas parler parce qu’elle m’a dit, ‘’je t’interdis en tant que grande sœur, je lui dis grande sœur parce qu’elle a été à la Mecque avant moi. Elle m’a dit, ‘’pas un mot, pas un I’’.  ‘’Moi, je ne sacrifierai pas une

Amadou Diouldé Diallo

amitié de 50 ans. Là où je te vois Max, c’est mon petit nom d’école. Entre la résidence, le camp de garde et le collège de Dalaba, c’est là où on se voit. Les autres qui tournent et retournent autour de mon mari pour son argent, ce n’est pas ma préoccupation, je ne sacrifierai pas une amitié de 50 ans pour quelqu’un mais je ne sacrifierai pas aussi mon mari, le père de mes enfants pour toi. Donc il faut que vous compreniez que je suis à vous tous les deux.’’ On a fini le contact téléphonique en larmes.

Je crois que ma proximité avec Antonio était devenue dérangeante pour certains, d’aucuns ont pensé que les privilèges si j’en ai avec lui, c’est parce que je suis à la fédération. Non ! Ils se trompent, moi je dis toujours quand j’arrive à Guinée Games, je dis, moi c’est vous qui êtes M. Souaré ici. Moi, je suis madame Souaré, donc c’est de moi qu’on s’occupe avant de s’occuper de quelqu’un.

Une synthèse d’Alpha Amadou Diallo (Le Démocrate)                    

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