Censure

Limogeage de Lappé Bangoura : « Je partage entièrement la décision prise par la fédération »

L’élimination précoce du syli local au CHAN au Maroc; le limogeage de l’entraîneur Lappé; le verdict de Tribunal arbitral sport entre la Feguifoot et l’ancien président salifou super V; mais également le processus de l’organisation de la coupe d’Afrique en Guinée en 2023, sont entre autres les questions que nous avons posé au chroniqueur sportif Thierno Saïdou Diakité. L’interview.                         

Quelle lecture faites-vous de l’élimination du syli local au CHAN au Maroc, dès le premier tour ?

Thierno Saïdou Diakité : Un sentiment de déception dans la mesure où nous avons été dans le carré d’as à la cinquième édition organisée au Rwanda. Nous nous attendions au moins à la même performance cette année au Maroc.

Pourtant lors de la précédente compétition, il s’était bien comporté. Qu’est-ce qui n’a pas marché cette fois-ci, à votre avis ?

C’est la question fondamentale que tout le monde se pose aujourd’hui. Au regard de la prestation de notre équipe, des lacunes et faiblesses ont été décelées : il s’agit entre autres du choix des joueurs par l’entraîneur, des conditions de préparation et de l’intendance des footballeurs au Maroc. Après trois matches test disputés lors du regroupement, personnellement je pensais que l’entraîneur allait nous sortir une équipe combative et prête à mouiller le maillot pour rééditer le parcours de 2016. Bien au contraire, surtout contre le Maroc, notre équipe a renoncé au combat en seconde période.

Certains estiment aussi que le retard qu’à accusé le démarrage du  championnat serait l’une des causes. Partagez-vous cette idée ?

Le championnat n’est nullement en cause pour la forme de nos joueurs. Ils ont bénéficié d’un stage bloqué avec une série de trois rencontres, qui devaient permettre à l’entraîneur de corriger les lacunes et faiblesses constatées. Le problème ayant sous la main des joueurs pas très en forme, son plan de jeu a lamentablement échoué face au Soudan et au Maroc.

Le manque de résultats de l’entraîneur Lappé Bangoura a amené à la fédération guinéenne de football à le limoger. Avez-vous un commentaire à propos?

Je partage entièrement la décision prise par la fédération. Je reproche seulement la forme. J’aurais souhaité qu’on laisse Lappé terminer la compétition avec l’équipe. A son retour, on lui demanderait de produire un rapport technique à l’adresse de la direction technique. Et sur la base des observations et recommandations de la direction technique, une décision serait prise.

Dans les conditions normales un appel d’offre doit être lancé, pour le poste de manager du l’équipe nationale. A votre avis quel pourrait être le portrait-robot du nouvel entraineur?

Sur cette question mon approche n’a guère changé. Si vous rappelez dans vos colonnes, à la faveur de la démission de Luiz Fernandez, j’avais affirmé que nous avions beaucoup plus besoin d’un entraîneur de haut niveau avec un profil de formateur. Pourquoi ? Durant son mandat, nos techniciens et encadreurs locaux allaient bénéficier de son expertise. Et progressivement la relève serait assurée par un technicien local.

Autre sujet l’ancien président de la Féguifoot Salifou super V Camara vient d’être débouté par le Tribunal arbitral sport. Pouvez-vous revenir sur cette affaire ?

C’est avec une certaine gêne que j’évoque cette affaire, qui n’honore guère le pays. A la place de l’ex président, j’aurais adopté le profil bas après les élections du 28 février 2017. Il allait se faire oublier, et revenir quatre ans après le mandant de son successeur. Vous savez que les décisions du Tribunal arbitral du sport sont sans appel. En bon perdant et en bon gagnant, les deux protagonistes devraient maintenant fumer le calumet de la paix dans l’intérêt du football national.

Pour finir, vous êtes un des rares guinéens qui milite pour l’organisation de la coupe d’Afrique des Nations en Guinée en 2023. Pour beaucoup la Guinée risque de perdre l’organisation de cette CAN. Qu’en dites-vous ?

Vous faites bien de revenir sur la candidature de notre pays à abriter l’édition 2023 des phases finales de la CAN sénior de football. Au rythme de l’agenda des préparatifs, il est loisible d’émettre des inquiétudes. Pratiquement depuis l’attribution de cette édition à notre pays le 14 septembre 2014, nous avons pratiquement perdu trois ans. Figurez-vous, des trois prochains pays qui vont organiser cette compétition continentale, à savoir le Cameroun en 2019, la Côte d’Ivoire en 2021, et la Guinée en 2023, nous sommes pratiquement le seul pays qui n’a pas encore donné le premier coup de pioche. Si rien n’est entrepris au cours de cette année, l’irréparable pourrait se produire. Une situation qu’il ne faudrait surtout pas souhaiter pour nous.

Nos décideurs semblent l’oublier, la CAN est la seule opportunité qui nous est offerte pour doter la capitale et plusieurs régions de l’intérieur d’infrastructures diverses. C’est un projet transversal, qui concerne tous les secteurs d’activité du pays. Tel est donc son véritable enjeu. Les retombées sont aussi bien sportives, qu’économiques et financières.

A propos de ce dossier, qu’est-ce qui est fait et qu’est-ce qui reste à faire par le COCAN?

Pour permettre aux treize commissions spécialisées de travailler, l’immeuble Siguiri sis à la cité chemin de fer, que le chef de l’Etat a bien voulu offrir pour servir de siège du COCAN, attend d’être réhabilité et équipé. Au titre des actes posés, le comité de pilotage est installé depuis quelques semaines au sixième étage de l’immeuble Kakandé à Coronthie. Pour le reste, c’est une attente qui se prolonge encore.         

Entretien réalisé par  Richard TAMONE          

Facebook Comments

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.