Censure

Violences électorales/Dr Dansa Kourouma accuse…

Le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOSC), le Dr Dansa Kourouma et leader de la synergie du ‘’Regard Citoyen’’ d’observations domestiques lors du scrutin du dimanche dernier, s’est exprimé dans les colonnes de notre hebdomadaire, au lendemain du vote. L’activiste de la société civile s’est prononcé sur le déroulement de ces élections locales, les manquements enregistrés et les fraudes dénoncées par certains partis politiques pendant ces communales.

 Vous êtes le président de la synergie d’observations domestiques des organisations de la société civile dénommée ‘’Regard Citoyen’’, quelle lecture, faites-vous des manquements enregistrés et des fraudes massives dénoncées par certains partis politiques ?  

Le Dr Dansa Kourouma : Il y a eu beaucoup de bataille pour que ces élections se tiennent. Donc, on se félicite de  la tenue de ces élections et la CENI qui  a pris de bonnes dispositions techniques pour organiser ces communales  parce que techniquement, il y a eu des avancées contrairement aux élections passées.

Les manquements d’abord ont leur origine  dans ce point 2 du  code électoral. Il y a eu une incompréhension dans la révision de ce code électoral de telle sorte que ce sont les deux partis politiques majoritaires du pays qui ont élaboré ce principe électoral en dictant leur suprématie aux députés.

Ces défaillances, ces incohérences et anomalies du code ont beaucoup joué ce scrutin. Le socle d’une élection,  c’est la loi électorale, on n’invente pas les opérations électorales. Elles sont conformes aux dispositions du code. Et si le code est défaillant, imparfait et insuffisant, ça se répercute sur nos opérations électorales.

Les élections locales sont des élections citoyennes,  selon l’ancien code électoral où personne n’allait se présenter au compte d’un parti politique pour éviter la politisation des quartiers, des districts et communes rurales.

Aujourd’hui avec la polémique politique des acteurs,  ils ont parvenu à changer la nature de ce code pour que ça soit un code où les grands partis politiques continuent à dicter leurs suprématies de leurs opinions  sur les citoyens à la base.

A cet effet, en tirant des leçons, des manquements, le « Regard Citoyen » a déployé 3000 observateurs et 144 encadreurs. Les 3000 observateurs et encadreurs ont observé le scrutin. Ils sont en train maintenant d’observer la centralisation des résultats. A ce niveau, on a déjà fait trois déclarations.  En ce sens que les deux autres ont parlé de l’ouverture des bureaux de vote et de la fermeture et le début des opérations du comptage. Et enfin, la troisième est un appel à l’apaisement.

Donc,  en résumé sur le plan des manquements, il faut reconnaitre que le vote par procuration a été un outil qui a été utilisé par tous les candidats désireux de tenter de frauder le scrutin parce que dans la loi électorale la procuration était illimitée.

Et l’article rédigé était fait de manière si vague, on ne sait pas qui pouvait se posséder une procuration pendant ces élections. Les gens en ont fait bon usage en falsifiant des procurations dans des bureaux de vote à travers des cartes d’électeurs non distribués et qui n’ont pas été bien gérées.

Il faut reconnaitre qu’aussi, la CENI  devait sécuriser les cartes d’électeurs et ne pas les donner à n’importe qui. Donc,  les gens ont profité de cela pour tenter de voler ce cap là. Il y a beaucoup qui ont été déjoués et d’autres qui ont passé.

L’autre niveau qui a favorisé des manquements de ce scrutin, c’est la mobilisation à l’intérieur du pays, des ministres, des députés de l’opposition  et les candidats, des hauts cadres de l’Etat. Ils sont tous allés influencés le déroulement du vote dans plusieurs localités du pays.

Je me demande ce qu’un haut cadre fait à l’intérieur du pays le jour d’une élection locale. Ils ne votent pas là-bas et ils ne sont pas candidats.

Tout ça,  c’était pour préparer les fraudes mais grâce à la vigilance des observateurs de la société civile,  ils n’ont pas pu arriver à leur mission.

Il faut reconnaitre aussi que ces élections ont été très influencées par la campagne qui ressemblait à une campagne à une élection présidentielle pas locale. Ça a beaucoup affecté le déroulement de ce scrutin dans la sérénité parce qu’au lieu que les candidats battent campagne autour de leurs projets,  ce sont les états-majors qui battaient campagne pour eux comme si c’était des élections présidentielles.

Nous n’avons pas aimé ça, on ne peut pas laisser les élections présidentielles et législatives aux partis politiques et au niveau encore des communes, ils continuent encore à semer la graine de la discorde, de la division au sein de la population à travers des discours haineux.

Il faut que les acteurs politiques assument leur responsabilité les conséquences de ce scrutin. Le code électoral qui est là, c’est leur code électoral, ce n’est pas un code électoral du peuple parce qu’on ne peut pas rédiger une loi électorale à l’assemblée seulement. Il faut un débat, un débat national sur le code électoral.

Concernant ces violences post-électorales, je déplore entièrement ces actes de barbaries qui font rage dans la capitale et à l’intérieur du pays. Mais, j’incombe ces  graves fautes aux politiciens qui ne connaissent que leurs intérêts.

Surtout, quand j’ai appris qu’il y a eu plus de cinq personnes qui ont péri dans un incendie à Kalinko, une sous-préfecture de Dinguiraye je me suis dit où est-ce qu’on va dans ce pays.

Je demande immédiatement aux politiques d’appeler leurs militants à la retenue.

Propos recueillis par L. Kolié (Le Démocrate)  

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