Censure

Alpha Condé devant la presse : « Il est plus facile dans la gestion d’une épidémie, de passer de 100 à 10 que de passer de 10 à 0 »

Sékhoutouréya, 17 mars 2015 Le Président de la République, le Professeur Alpha Condé, a aminé ce mardi 17 mars 2015 au Palais Sékhoutouréya, une conférence de presse consacrée à la stratégie de riposte et la relance économique post-Ebola. En cette phase de lutte où la Guinée tend vers la fin de l’épidémie, le chef de l’Etat a jugé nécessaire d’impliquer davantage les médias pour une forte sensibilisation afin d’arriver à zéro Ebola d’ici le 15 avril prochain, date fixée par les trois pays touchés, pour en finir avec le virus. Ce qui permettra à la Guinée, avec l’appui des bailleurs de fonds et autres partenaires au développement, de relancer ses activités socioéconomiques pour le bonheur de tous les Guinéens.

Cette rencontre entre le Président Alpha Condé et la presse a mobilisé les journalistes des médias publics et privés, la Coordination nationale de lutte contre Ebola et les structures intervenant dans la lutte contre cette épidémie.

Tout a commencé par l’observation d’une minute de silence en la mémoire de Mamadou Salifou Sylla, cameraman de Gangan TV accrédité auprès du Bureau de Presse de la Présidence, décédé ce  mardi par suite d’un accident de la circulation. Ce qui a été suivie par la préparation et l’essai du vaccin contre Ebola sur 12 personnes venues du CHU de Donka.

Dans son intervention, le Président de la République, le Pr Alpha Condé, a précisé que nous sommes à une étape difficile de la gestion de cette épidémie : « Il est plus facile dans la gestion d’une épidémie, de passer de 100 à 10 que de passer de 10 à 0 », a indiqué le Président de la République qui a salué les efforts des populations, des partenaires et des services de santé qui ont permis de réduire fortement l’épidémie en Guinée Forestière où il a précisé qu’il n’y a plus de cas d’Ebola.

Pour cela, le conférencier a fait savoir que les inquiétudes sont maintenant à Conakry (Matoto et Ratoma) et ses environs à savoir, Forécariah, Coyah, Boffa et Kindia où les réticences ont fait perdre beaucoup de temps et de vie dans ces zones. De ce fait, le chef de l’Etat a demandé que la Coordination nationale de lutte contre Ebola et les partenaires multiplient les efforts pour cerner la situation de ces zones.

Le Président Alpha Condé a rappelé que l’épidémie Ebola est une maladie très grave, mais qui peut être guérie si le malade est pris en charge à temps. Dans cette démarche, le Président de la République a souligné qu’il est extrêmement important de mettre rapidement fin à Ebola qui, d’après lui, a entravé les activités socioéconomiques du pays tels que le pèlerinage, le commerce, l’agriculture etc.

Au regard de ces réalités, le Président de la République a signalé que pour en finir avec Ebola, « nous avons besoin de 10 fois plus d’efforts que lorsque l’épidémie était très grave ». C’est pourquoi, il a invité les populations à déclarer les malades et toute personne morte dans un quartier. Il est ainsi demandé à la Croix rouge de faire le prélèvement sanguin, examiner le malade avant son enterrement. Le Pr Alpha Condé a annoncé qu’il y a deux vaccins contre Ebola, mais qu’à cela ne tienne, le conférencier a affirmé que la bataille porte sur ceux qui son infectés et ceux qui ont eu des contacts avec eux. C’est pour cette raison qu’il a invité la presse à une forte mobilisation pour sensibiliser les populations afin de vaincre cette épidémie dans un mois. En tout état de cause, le Président Alpha Condé a signalé qu’il faut mettre fin à Ebola au plus tard à la mi-avril. Car, selon le conférencier, la réunion des bailleurs se tiendra le 17 avril où le programme de relance économique après Ebola va être évoqué.

cette perspective d’arriver à Ebola zéro d’ici le 15 avril prochain, le Coordinateur national de lutte contre Ebola, le Dr. Sakoba Kéita, a énuméré certaines décisions prises par sa structure. Il s’agit entre autres de revoir la gestion des corps au niveau des familles ; tout corps en déplacement intercepté sans un certificat, sera inhumé par les services compétents ; tout agent de santé qui laisse passer un malade atteint d’Ebola sera poursuivi. Dans ce processus, le Dr Sakoba Kéita a indiqué que la Coordination a décentralisé sa structure pour réaliser ces mesures.

Sur la même lancée, le Pr René Migliany, conseiller auprès de la Coordination, a attiré l’attention des uns et des autres sur le fait que l’épidémie flambe à Forécariah et qu’il y a encore des cas à Conakry. Pour les deux vaccins, il a souligné que ces produits sont en essai vaccinal pour savoir s’ils peuvent guérir définitivement d’Ebola. Pour toutes ces raisons, il a invité les populations à poursuivre l’application des règles d’hygiène et maintenir la vigilance.

De son côté, Benjamin Dall, de CDC Atlanta, a surtout apprécié les méthodes qui ont permis de vaincre Ebola en Forêt et plusieurs Préfectures du pays et insiste que les mêmes efforts soient appliqués partout où il y a encore des foyers de résistance comme en Basse Guinée.

Répondant à la question sur la gestion des fonds alloués pour la lutte contre Ebola, le Président Condé a déclaré que la Coordination ne reçoit pas d’argent, mais plutôt, elle exprime ses besoins à l’Unicef qui fait le nécessaire et présente la facture à la Banque mondiale par exemple. Pour ainsi dire, aucun dollar n’est perçu par la Coordination, tout se jouant entre les donateurs et les ONG.

En ce concerne la réunion des bailleurs sur Ebola qui s’est tenue le 3 mars dernier à Bruxelles, le chef de l’Etat a indiqué que la Guinée, le Libéria et la Sierra ont demandé l’annulation de leurs dettes ainsi que la proposition d’un plan Marshal pour relancer l’économie des trois pays touchés.

Dans la politique d’éradication d’Ebola, le conférencier a rassuré que le gouvernement va augmenter le nombre de radios rurales pour sensibiliser les populations. Après avoir réitéré que le gouvernement n’utilisera par l’armée dans l’offensive contre les réticences, le Président Condé a toutefois précisé que toute personne qui cache un malade sera poursuivie.

Par rapport à la polémique concernant le chronogramme des élections présidentielle et communales fixé par la CENI, le chef de l’Etat a indiqué que la CENI est un organe autonome à qui il revient de s’exprimer sur le chronogramme des élections et au gouvernement de l’entériner.

Concernant les manifestations que compte organiser l’opposition, le chef de l’Etat a répondu qu’il y a un pacte où chaque parti politique a signé et que cela dénote qu’en cette phase de lutte contre Ebola, il n’y aura pas de manifestations.

A la fin de la cérémonie, les responsables des médias publics et privés se sont succédés à la tribune pour présenter au Président de la République, les efforts déjà fournis par leurs organes dans le combat contre Ebola avant de rassurer que ces efforts seront multipliés jusqu’à l’éradication totale de l’épidémie.

Le Bureau de Presse de la Présidence

 

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