Censure

Après le refus de l’installation d’un centre de traitement ébola, la tension reste toujours vive à Yimbaya Bougie (Conakry)

24 heures après l’échec de l’installation d’un centre de traitement Ebola de Médecin sans Frontière à Yimbaya Bougie dans la Commune de Matoto, banlieue est de Conakry, la tension reste toujours vive. Notre reporter s’y est rendu ce vendredi.

Ainsi sur le site situé où est prévu le centre de traitement Ebola, on constate la présence  des forces de l’ordre. On voit aussi que les activités sont au ralenti après les événements de la veille. Ibrahima Bangoura, un habitant du quartier revient sur ce qui s’est passé la veille en ces termes : « On était informé que les autorités devaient venir pour la pose de la première pierre de ce centre. Mais je dois avouer que nous les habitants de ce quartier nous ne sommes pas favorables à cela. La plupart des personnes qui vivent aux alentours font du commerce et installer un centre de traitement ce n’est pas bon pour les affaires. Je suis contre la violence. Mais les autorités ont une part de responsabilité dans ce qui s’est passé. Au départ, on avait entendu parler de la construction d’une gare routière ici et maintenant à la dernière minute, on nous a annoncé la pose de cette première pierre du centre de traitement. Il y a eu une confusion.»

Un des responsables de la jeunesse qui a préféré garder l’anonymat affirme qu’ils ne sont pas du tout d’accord avec la décision des autorités d’installer ce centre. Et prévient : « On avait rencontré certains responsables de notre quartier pour leur faire part de notre désaccord. Mais on n’a pas été entendu. Donc ce qui s’est passé hier ne nous surprend pas. Et je pense que les autorités  ont compris le message. De toute façon nous devons aller au gouvernorat tout à l’heure pour rencontrer le gouverneur et lui donner notre avis. »

Idrissa Camara, diplômé sans emploi, habite aussi dans ce quartier. Il  a sa lecture de ce qui s’est passé. Il déclare : « Les autorités ont choisi un mauvais endroit pour installer ce centre de traitement. Il y a la peur qui est là et les gens ne comprennent toujours pas la gravité de la situation. J’aurai préféré qu’on choisisse un lieu  loin de la ville. Les jeunes ne sont pas prêts à accepter l’installation de ce centre.»

Le chef de quartier de Yimbaya, M. Abdoulaye Oumou  regrette ce qui s’est passé et reconnait que lui-même est en insécurité. Et déclare : «depuis hier, j’ai reçu toutes sortes de menaces et j’ai transmis à l’autorité compétente. Ce que je peux c’est d’exécuter l’ordre de l’autorité. Mais il faut tenir compte de l’avis des populations. Et la plupart des citoyens ne veulent pas de l’installation de ce centre de traitement ici.»

A la Mairie de Matoto, un des Conseillers du maire de la Commune, M. Soumah nous a fait comprendre que la situation restait toujours tendue entre les responsables et la jeunesse de Yimbaya Bougie. Et a lancé:« Après ces événements, nous  avons rencontré  la jeunesse qui   reste sur sa position pour ne pas que ce centre soit installé. Mais nous avons décidé de continuer à les sensibiliser car c’est pour leur bien.»

El  Hadj M Koula Diallo

 

 

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