Après avoir été reçu au Palais Sekhoutoureyah par le président de la République, le chef de file de l’opposition, Elhaj Cellou Dalein Diallo, ce mardi 3 avril, s’est prêté aux questions de nos confrères des Grandes gueules de la radio Espace Fm.
Par rapport à la demande de l’accord politique d’octobre 2016, le comité de suivi doit veiller avec diligence à l’application des points contenus de cet accord, est-ce que cela est sincère ?
Ecoutez est-ce que je crois en la sincérité de cette demande ? Disons ça comme cela, non, j’attends de voir, avec M. Alpha Condé, il faut attendre de voir, tu ne peux pas, ne doit pas le juger sur parole, tu dois le juger sur l’acte. Est-ce qu’il est de bonne foi, lorsqu’il demande au comité de suivi d’examiner nos réclamations, nos recours liés aux élections locales, est-ce qu’il est sincère, est-ce qu’il est de bonne foi, on le verra, parce que rien ne se fera sans sa volonté. C’est cela le problème. C’est pour cela l’autre fois, comme je l’ai rappelé, on a exigé qu’il s’engage solennellement, parce qu’il est quand même chargé en tant que président de la République de veiller au bon fonctionnement de toutes les institutions.
Hier avez-vous senti une certaine évolution en ce qui concerne son engagement, sa volonté à enfin aller à l’application de vos engagements ?
Il a fait preuve d’une capacité d’écoute inhabituelle, parce qu’il m’a laissé prendre la parole, relire d’abord l’accord politique du 12 octobre et lui montrer que chaque action était associée à une date et il semble qu’on lui a dit qu’il n’y a pas d’échéance. Je lui ai montré qu’il y avait des échéances et j’ai pu mettre en évidence que pratiquement rien n’a été appliqué en dehors des élections locales qu’on vient d’organiser. Et ensuite j’ai eu des discussions et il a dit qu’il souhaite, qu’on soit dans une relation de confiance. Je lui ai dit, que bon cela dépendra de lui ; l’lorsque les engagements pris dans le cadre des accords ne sont pas respectés, naturellement c’est difficile de parler de confiance, mais je suis prêt, s’il d’engage, s’il est prêt à changer cette situation, à veiller, comme il l’avait promis à l’application des accords. Il n’y a pas de source de conflits. Il gouverne, moi je suis dans l’opposition, je critique et j’essaye d’exercer mes droits et mes libertés sans contrainte majeure, je ne me bats pas pour l’UFDG ou moi-même, je me bats pour les libertés et les droits.
Est-ce qu’on peut s’attendre demain à un rapprochement entre l’UFDG et le RPG arc en ciel, une manière de trouver la solution ? Concernant les alliances à l’issue des élections ?
Un rapprochement ? Nous devons avoir une relation civilisée dans une démocratie apaisée. Il gouverne, mais rapprochement au plan politique, nous sommes dans l’opposition. Je pense qu’Il y a le principal parti de l’opposition, c’est le principal parti de la mouvance, le parti qui est au pouvoir, donc je ne vois pas d’alliance politique possible.
Quel mot vous avez pour ceux de vos militants qui iront affirmer que vous avez été une fois de plus roulé dans la farine que vous les avez une fois roulé dans la farine ?
Les vrais militants de l’UFDG savent que je ne suis pas roulé dans la farine. Si le président de la République, premier magistrat du pays continue à se comporter comme il le fait, prendre des engagements solennels devant le peuple de Guinée, devant la communauté internationale, qu’il ne respecte pas et n’applique pas, c’est lui qui s’est fait rouler dans la farine c’est pas moi. Nous nous revendiquons que justice soit faite, que les citoyens à qui on a ôté arbitrairement la vie puissent bénéficier d’une justice. Mais le président c’est son rôle, s’il ne le fait pas envers son engagement, mais les militants comprendront que j’ai fait tout ce que je devais faire pour obtenir cette justice, mais on aura un Etat qui n’a pas le souci de la protection de la vie des citoyens. Mes militants comprennent, ils savent que je suis allé revendiquer encore une fois, rappeler au président de la République ses responsabilités.
Une synthèse de Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com
