Censure

Hôtel ONOMO (Conakry) : Les ouvriers dénoncent ‘‘de mauvaises conditions de vie’’ et exigent le payement de leurs collègues licenciés

Les ouvriers chargés de la construction du nouvel hôtel « ONOMO », sur la corniche sud de Conakry, bloquaient, ce mardi 03 octobre, la rentrée de l’établissement, pour réclamer « le règlement de leurs collègues licenciés, l’augmentation de leurs salaires et des conditions de vie (meilleures, ndlr) ».

Travaillant pour des entreprises de construction étrangères, entre autres HITEC, qui est turque, ALBEDO et d’autres, ces ouvriers bloquaient l’accès pour ainsi empêcher les autres travailleurs (notamment les expatriés), de se rendre sur les lieux, afin de finaliser les deux autres blocs B et C.

Représentant ces travailleurs, licenciés ou en fonction, Mory Camara nous a expliqué les raisons de ce soulèvement pacifique, qui ressemblait plus à un sit-in : « Nous revendiquons aujourd’hui le droit des travailleurs ; certains des travailleurs ont été licenciés verbalement et on ne les a pas réglés, et ils disent comme réponse qu’ils ne reconnaissent pas certains d’entre eux. Pourtant, nous le savons, aucune personne ne pourra aller s’arrêter devant une société pour leur réclamer quelque chose, alors qu’il n’y a pas travaillé. Alors que parmi nous, d’aucuns ont fait un an et d’autres d’un à 6 mois ; ils nous ont également promis une augmentation de salaire lors des négociations. Nous revendiquons aujourd’hui, puisque si nos collègues ont été licenciés sans règlement, il y a lieu que nous ayons peur pour nous-mêmes. Donc, il est important d’arrêter le travail totalement, jusqu’à ce que nous puissions voir qu’ils veulent sincèrement régler ceux qui sont licenciés et prennent l’engagement de régler ceux qui continuent à travailler. »

Expliquant plus loin les démarches menées et qui n’ont pas abouti, « nous sommes ce matin devant cet hôtel, ce n’est pas pour autre chose, juste pour revendiquer nos droits, nous avons fait toutes les démarches possibles, nous avons déposé des courriers partout, aux responsables de l’entreprise, à l’inspection générale et même au ministère de  M. Albert Damantang,  où nous étions premièrement le mercredi ; nous y sommes restés jusqu’à 19h, il était bloqué à l’intérieur, et ne nous a pas donné l’opportunité de le rencontrer. C’est l’un des gardes qui est venu à notre rencontre, pour savoir ce qui se passait ; nous lui avons expliqué notre situation, tout en appelant notre syndicat qui disait qu’il était en ville et allait nous rejoindre. Nous avons ensuite vu que le ministre Damantang a appelé 5 pick-up de policiers, auxquels nous avons expliqué ce qui se passait sur le site. »

Concernant leurs conditions de vie, il a déploré enfin : « En Guinée, aujourd’hui, nous les ouvriers, on nous considère comme des animaux, les expatriés sont plus priorisés que nous. C’est ce que nous avons vu et aujourd’hui mains dans les mains, nous nous encourageons, afin que tous les ouvriers guinéens puissent avoir une bonne condition de vie, et à dire d’une seule voix : ‘’A bas la corruption’’. On en a marre. Ces entrepreneurs nous traitent comme ils veulent, soi-disant que nous ne connaissons pas le code guinéen du travail ; mais nous savons que quelle que soit la situation, quand tu travailles avec un entrepreneur, il doit te donner ton dû à la fin du contrat. »

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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