Censure

Jean-Marc Telliano: ‘‘Dr Faya Millimono n’est pas à ses débuts’’

Après une tournée de prise de contact avec la base du côté de la préfecture de Gueckedou, le président du parti RDIG, Jean-Marc Telliano a accordé un entretien à notre reporter. Entretien au cours duquel, des sujets tels que les incidents survenus à Gueckedou, l’accord inter guinéen ont été abordés.

Vous étiez tout récemment à Gueckedou. Dites-nous comment s’est passé votre séjour et quel était l’objectif de votre déplacement?

Oui j’ai passé un très bon séjour à Gueckedou. Je suis juste venu pour assister à l’ouverture de la session des lois  et je me prépare dans les prochains jours à venir rejoindre Gueckedou.

L’objectif de ma visite à Gueckedou était d’aller présenter mes condoléances à la famille en douleur suite aux évènements tragiques qui se sont passés dans cette localité. Suivre le jugement  de M. Désiré et passer au chevet des malades à l’hôpital central de Gueckedou. En plus recueillir des informations parce que je n’étais pas sur les lieux. A nos jours M. Désiré étant  à la maison centrale de Kissidougou, l’avocat a interjeté appel à la Cour d’appel de Kankan. J’étais  la dernière fois à l’INIDH pour écouter ma version des faits, et nous suivons le cours normal de la procédure, parce qu’il faut que je le réitère il n’y a pas eu de soulèvement pour la sentence. Les gens se sont soulevés contre l’injustice qu’aujourd’hui M. Désiré paye à cause de son choix politique. Il a respecté son choix politique. Il est resté carré dans ses bottes, étant membre fondateur du RDIG et a refusé toutes les offres, toutes les propositions de la mouvance. C’est ce qui est en train de le suivre, mais nous sommes en train de prendre des dispositions utiles  pour qu’il recouvre sa liberté.

Ce qui veut dire que M. Désiré est toujours en prison du côté de Kissidougou…

Oui il est en prison. Vous savez nous sommes dans un pays d’injustice. C’est pourquoi j’aime le dire, qu’on n’a pas de justice. On ne peut pas parler de justice sans parler de la paix, partout où il n’y a pas la paix, il n’y a pas de justice. Il faudrait qu’il y ait la paix pour qu’il y ait la justice ou il faudrait qu’il y ait justice pour qu’il y ait la paix. Les deux choses vont ensemble. On ne peut pas parler de justice, s’il n’y a pas de paix  parce que les gens sont frustrés. Aujourd’hui, la justice est à la faveur de ceux qui sont positionnés, qui ont des moyens. Nous, nous sommes en train de se battre par rapport à ça. Il faudrait que les personnes déshéritées soient dans leurs droits, quels que soient les problèmes. Que la justice soit indépendante mais je ne peux pas comprendre que la justice de mon pays soit dirigée, c’est une désolation totale.

Qu’est-ce que nous pouvons retenir de votre passage à l’INIDH?

Oui j’ai été à  l’INIDH où on m’a interrogé sur ma version su les faits, et je leur ai expliqué ce que je connais. Parce qu’il y a des allégations de Monsieur le préfet qui manque d’argument qui m’accuse de l’avoir appelé et menacé si toutefois M. Désiré était condamné. Comme s’il savait que Désiré devait être jugé et condamné. Moi en tant que législateur, nous édifierons les lois. Est-ce qu’en tant que député de la république, en tant que leader, vous me voyez dire si la justice tranche en défaveur de mon responsable, de mon militant que j’allais demander à la population de se soulever, c’est du n’importe quoi, c’est parce qu’ils n’ont pas de pouvoir. Ils font un excès de zèle, un abus d’autorité mais le préfet n’a pas la qualité de porter plainte contre un maire, un élu local, nous avons l’agent judiciaire de l’Etat qui a son représentant dans toutes les préfectures du pays. C’est comme si vous prenez un notaire, les notaires dans les tribunaux sont représentés par les greffiers en chef. Mais, vous avez comme c’est un procès politisé pour son appartenance, nous allons ici nous battre avec les moyens de bord pour que vraiment qu’il recouvre sa liberté.

Où en sommes-nous avec la situation de la marche pacifique  qui était prévue à Kissidougou, Gueckedou et Conakry?

Oui, je repars encore pour la prise de contact mais la marche ce n’est pas pour la sentence mais plutôt pour lutter contre l’injustice et l’impunité. C’est ça. Vous avez vu les personnes, de nombreuses personnes qui sont mortes par les abus. Ceux qui ont fait ça, ne sont jamais jugés. Il n’y a aucune enquête. C’est à cause de ça que nous organisons les marches à Kissidougou et Gueckedou. Donc je repars encore pour continuer  à sensibiliser et interpeler toutes les sous-préfectures pour que cette marche soit une réussite.

Est-ce que lors de votre visite à Gueckedou, vous étiez accompagné d’autres leaders politiques de la place comme lors de votre conférence de presse à votre siège à Yimbaya?

Non, je suis seul, considérant que Gueckedou étant mon fief, d’abord chacun joue son rôle. Moi ma partition, je ne peux pas apprendre que le malheur frappe à la porte de ma ville et que je n’intervienne pas, je suis parti  à Gueckedou comme ce que je vous ai dit, présenter mes condoléances à la famille des différentes victimes  et aller au chevet des malades à l’hôpital central de Gueckedou.

Quelle analyse faites-vous de la politique actuelle de notre pays?

Je dis  aujourd’hui qu’il y a une mauvaise volonté politique de la part de l’exécutif pour organiser les élections. Regarder les pays qui nous entourent, ils sont à leur deuxième tour des élections locales. La Gambie qui vient de faire les élections présidentielles, aujourd’hui, vient encore de faire les élections législatives. Mais  la Guinée, nous, nous sommes toujours dans cette situation de transition depuis six ans. C’est une mauvaise volonté politique parce que le système aujourd’hui sait qu’il est désavoué, qu’il n’y a personne aujourd’hui sur le terrain. Donc il joue  la montre, et pour voir au moment où ça sera favorable à son avis pour organiser  ces élections. Mais ça ne marchera pas et les consultations nous édifieront tous.

A travers tout ce que nous voyons autour de cet accord qui a été signé le 12 octobre 2016 qui ne voit pas jour, est-ce qu’on peut donner raison au président du BL Dr Faya MILLIMONO de s’être démarqué de l’opposition républicaine?

Claquer la porte, Dr Faya Millimono n’est pas à ses débuts. Dr Faya n’est pas parti là-bas parce qu’il est du BL. C’est un choix de l’opposition. Ce n’est pas parce qu’il a claqué la porte que nous lui donnons raison. Le point deux sur l’accord dont  on faisait allusion a été voté à l’unanimité à l’assemblée nationale. Ce n’est pas dit parce qu’il a claqué la porte que nous allons lui donner raison non. Il peut ne pas claquer la porte s’il y a une mauvaise volonté politique du côté de l’exécutif, la Guinée n’aura jamais d’accalmie.

Est-ce qu’on peut dire que l’opposition a été bernée ?

C’est vous qui le dites, mais nous, nous n’avons pas été bernés. C’est vous les journalistes, si vous vous dites journalistes vraiment responsables, c’est vous qui le dites. Si on n’était pas parti encore au dialogue, vous alliez dire que cette opposition n’est pas une opposition responsable. Une fois, le président vient encore de tendre la main, ils ne sont pas partis. Vous allez monter sur tous les toits pour raconter tout ce qui est mauvais et  mettre sur le dos de cette opposition. Mais maintenant nous avons vu les réalités. Est-ce qu’Alpha Condé peut maintenant appeler cette opposition à un dialogue? Je vous direz non.

Votre mot de fin?

Non, c’est la mobilisation. Je demande à mes militants et sympathisants de se tenir prêts pour ces prochaines échéances électorales et les prochaines marches que nous envisageons.

L'indépendant

Entretien réalisé par Jean Tiby SANGARE     

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