Censure

Justice/Pour l’activiste des droits de l’homme, Aliou Barry, ‘‘Sékou Resco n’a jamais été malade’’

Le procès des officiers de l’armée guinéenne s’est ouvert au tribunal de première instance de Dixinn. Au cours de ce procès, l’absence du Commandant Sékou Resco Camara a été très fortement constatée.

Selon son avocat, l’absence de l’ancien gouverneur de la ville de Conakry est due à sa présence à Paris pour des raisons de santé. Une réponse qui a irrité la colère de l’activiste des droits de l’homme, M. Aliou  Barry, président de l’Observatoire guinéen des droits de l’Homme (OGDH), qui a été l’une des victimes de tortures en 2010.

« Je rentre de Paris, tout le monde sait que monsieur Resco Camara se promène à Chartres (près de Paris, ndlr). Plusieurs de nos compatriotes l’ont rencontré là-bas, il se porte comme un charme. Alors je suis étonné qu’on me dise ici aussi bien le procureur que le juge que M. Resco Camara est malade. Il n’a jamais été malade. Même s’il était malade, il est déjà inculpé dans le dossier. Comment se fait-il qu’on ne sait pas où il est ? La France est vaste. Mais là n’est pas le problème », a déclaré Aliou Barry.

Pour lui, le problème ce sont « les conditions d’organisation de ce procès. Comment on peut organiser ce procès dans cet état-là ? Le lieu que j’ai vu, c’est un dépotoir, ce n’est pas un tribunal. Ça, il faut qu’on ouvre les yeux. On ne peut pas parler d’État de droit dans ce pays, dans ces conditions de la justice guinéenne. Une justice pauvre, c’est ça le problème ; c’est-à-dire on ne peut pas parler de construction d’un État de droit. Il faut qu’on ouvre les yeux et ça appartient à moi, les activistes, la presse », a laissé entendre l’activiste des droits de l’homme.

Par ailleurs, Aliou Barry a invité la société civile à rester vigilante, car selon lui, « on est loin de la construction d’un Etat de droit dans ce pays. Si on avait un doute, on a eu aujourd’hui la preuve que ce pays n’est pas en mesure d’organiser un procès. Je demande aux victimes du 28 septembre d’être vigilantes. Parce que si on n’a pas pu organiser un procès comme celui-là, comment peut-on organiser celui du 28 septembre ? Aujourd’hui, on est prévenu qu’il y a un véritable problème dans la justice guinéenne, aussi bien en termes d’infrastructures qu’en termes de personnels. Et là, c’est pathétique et même poignant, je suis vraiment révolté », conclut l’activiste des droits de l’homme.

Bhoye Barry pour guinee7.com

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