Censure

La présidente de la HAC au Tribunal, nie les griefs qui lui sont reprochés par un commissaire

Poursuivie pour les faits d’‘‘abus d’autorité, voies de fait et menaces’’, la présidente de la Haute autorité de communication (HAC), Martine Condé a comparu ce mercredi 14 juin devant le tribunal de première instance de Kaloum suite à une plainte de Baba Joachin Millimono, commissaire à la HAC. L’affaire a été renvoyée par le tribunal au 28 juin prochain pour la comparution des témoins du plaignant afin de prouver effectivement si Martine Condé avait empêché Baba Joachin Millimono d’exercer ses fonctions à la HAC.

Après l’ouverture de l’audience de ce mercredi, interrogée par l’avocat de la défense, Me Bea, sur les faits qui lui sont reprochés, la présidente de la HAC dit ne pas reconnaître avoir empêché son collaborateur d’accéder à l’institution qu’elle préside à plus forte raison l’empêcher de siéger aux différentes plénières. Martine Condé indique également qu’elle n’a jamais ordonné à qui que ce soit de bloquer le salaire de Joachin Millimono.

Me Doura Cherif, avocat de Martine Condé

‘‘C’est quand il s’est retrouvé dans les problèmes de faux et usage de faux qu’il a cessé de fréquenter les lieux’’

Mais, elle reconnait avoir « écrit une lettre au ministère de l’Economie et des Finances pour l’informer que Joachin est toujours dans les mains de la justice et il ne fréquentait pas son lieu de travail », a-t-elle rappelé. « Personne ne lui a interdit l’accès à la HAC. C’est quand il s’est retrouvé dans les problèmes de faux et usage de faux qu’il a cessé de fréquenter les lieux », insiste-t-elle.

Pour Joachin Millimono, le plaignant, Martine Condé doit faire preuve de bonne foi : ‘‘si je suis là, c’est pour que je sois rétabli dans mes droits. Mes problèmes avec elle, c’est qu’elle a gelé mes avantages et elle m’empêche de travailler. »

Me Bea (premier plan) et son client, M. Joachim

ils (les témoins) vont s’exprimer devant un tribunal qui sait chercher la vérité

Parlant de ses témoins, il assure qu’il ne ‘‘craint pas du tout de la comparution des témoins cités. Parce que de toute façon, ils vont s’exprimer devant un tribunal qui sait chercher la vérité. On ne leur fera pas le plaisir de venir simplement dire ce qu’ils veulent. On cherchera la vérité et je suis convaincu qu’on parviendra à la manifestation de la vérité ».

Pour Me Bea, son avocat, Martine Condé se sert de sa fonction de présidente pour infliger du tort à Joachin Millimono après que les commissaires aient constaté un dysfonctionnement à la HAC.

« Les commissaires ont constaté une gestion opaque de la subvention estimée à 6 milliards par an qui était gérée de façon floue, dix commissaires sur 11 se sont réunis pour demander une clarification. Parce que voilà des commissaires qui n’ont même pas de bons bureaux, qui s’assoient sur les bancs, ce qui n’est pas honorable » déplore-t-il, ajoutant que les 10 commissaires avaient alors ‘‘sollicité une gestion plus claire et c’est ce qui a poussé Martin Condé de prendre position ».

Les témoins cités par Joachin Millimono sont entre autres :  Hawa Camille Camara (commissaire à la HAC), Ibrahima Sory Sylla (commissaire à la HAC), Yomba kourouma (garde du corps de Martine), Ousmane Camara (commissaire à la HAC).

Ismaël Sylla pour Guinee7.com

 

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