Censure

Remaniement: Les ministres qui resteront infailliblement

Politiques et analystes politiques en prendront surement en pleine poire ! Eux qui promettent sous tous les tons un chamboulement, voire un chambardement mémorable avec en prime une chasse aux sorcières de 1ère classe lors du prochain remaniement ministériel. Tout ce beau monde pourrait se retrouver gros-jean comme devant. C’est que les uns et les autres n’y vont pas du dos de la cuillère, certains poussant le culot jusqu’à attribuer des portefeuilles ministériels sous le couvert de «confidences» de sources «sûres», comme s’il s’agissait plus pour eux de montrer qu’ils sont dans les secrets des dieux que d’informer l’opinion publique ou l’éclairer sur la base d’analyses ou d’opinions pleinement assumées. Une pratique qui relèverait beaucoup plus du charlatanisme et de l’arnaque intellectuelle que de l’analyse politique encore moins du journalisme. Mais il semble que c’est à qui mieux-mieux comme si on se disputait la palme de l’audace, voire de la témérité. Dans un tel contexte, foin des règles élémentaires de prudence, notamment du b-a-ba du métier qui exige la vérification des informations et le recoupement des sources. C’est comme si on se disait : «ils veulent des révélations ? Eh bien on va leur en servir !» Du coup, chacun y va à fond la caisse et sans retenue au risque de flirter avec le ridicule comme cette pauvre personne qui n’a pas peur de passer pour un vulgaire imbécile dans une analyse dans laquelle elle s’en prend à l’origine ethnique de probables ministres du futur gouvernement. C’est vrai qu’il faut du tout pour faire un monde, mais tout de même ! On a donc actuellement droit au pire et certains de s’interroger sur les raisons d’une telle dérive.

Spéculations, manipulations, mauvais calculs…, toujours est-il que le prochain remaniement viendra battre en brèche la kyrielle d’analyses et d’opinions émises dans la presse nationale, qui fort curieusement se contentera dans sa grande majorité de reconnaître le fait du bout des lèvres, si elle ne retombera sur ses pieds en accusant le président Alpha Condé et son futur Premier ministre de n’avoir pas compris que le peuple «réclamait» un changement total et en profondeur. C’est comme çà chez nous, chacun s’octroie le droit de parler au nom du peuple et d’exprimer ses sentiments. Il n’y aura point donc de mea-culpa, puisque ce seront Alpha Condé et son futur Premier ministre qui seront hors-jeu pour n’avoir pas fait le remaniement attendu par toute la nation. Si ce n’est pas ridicule ! Comment comprendre qu’on se pique de toujours parler au nom de «la plupart» des Guinéens qui attendraient on ne sait quoi ? Evidemment, il y a ce que eux, ils attendent, et ce que le président fera. Je ne sais pas encore quel Premier ministre il choisira. Ce que je sais par contre, c’est qu’il gardera dans l’équipe gouvernementale Cheick Sacko, ministre de la Justice, Albert Damantang Camara, porte-parole du Gouvernement et… Gassama Diaby, ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques. Pour le reste, on verra. Mais ces trois là seront infailliblement de la prochaine équipe gouvernementale. Pour les partants et la composition du cabinet présidentiel, attendons la semaine prochaine dans cette même rubrique. Que cela soit écrit et vérifié.

Béa Zézé

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