Censure

Mamou / Un citoyen menacé pour avoir refusé de participer à une manifestation de rue

Le 1er Juillet 2018, le gouvernement guinéen a augmenté le prix du litre de carburant à la pompe. Conséquence, l’inter centrale Syndicale CNTG-USTG avait déclenché une grève perlée pour un temps et puis une grève générale illimitée dans un second temps. Dans la préfecture de Mamou, les citoyens étaient sortis dans les rues pour exprimer leur désaccord suite à l’augmentation du prix du carburant. Refusant de prendre part à cette manifestation, Albert Blaise Balamou qui s’est confié à Guinee7.com dit être menacé depuis lors par son voisinage.

Après l’augmentation du prix du carburant à la pompe, diverses manifestations avaient eu lieu dans plusieurs préfectures du pays. A Mamou, les citoyens étaient sortis pour exprimer leur désaccord. Ce jour, les forces de sécurité sont sorties pour rétablir l’ordre et ont procédé à plusieurs arrestations. Certaines personnes qui ont été arrêtées au cours de ces manifestations, ont été conduites devant le tribunal de première instance de Mamou où elles ont été jugées et condamnées.

j’ai décidé de ne plus participer à la marche

Depuis, le jeune Albert Blaise Balamou qui s’est confié à la rédaction de Guinee7.com, dit être victime de toute sorte de menace. A l’en croire, il fut obligé de quitter la ville de Mamou
« Dans le quartier, nous étions mobilisés autour du thé avec des amis, de là nous avions décidé de participer à la marche organisée par les syndicalistes de Mamou. Mais la nuit, vu l’ampleur que prenaient les choses, finalement j’ai décidé de ne plus participer à la marche. Le matin je me suis enfermé dans ma chambre et j’ai éteint mon téléphone. Le soir j’ai entendu dire qu’il y a eu accrochage entre les forces de l’ordre et les manifestants et que certains de mes amis ont été arrêtés et ceux qui n’ont pas été arrêtés sont venus à la maison pour me menacer. Ma mère leurs a dit que je suis sorti, ils sont repartis en laissant entendre que partout où ils me verront qu’ils me bruleront vif. Ils disent que j’ai trahi puisque mon papa est militaire. Et depuis lors, puisque les menaces se multipliaient, mon Papa a décidé de m’envoyer à Nzérekoré. Etant là-bas aussi je reçois des appels et des messages de menace fréquemment. Je crains beaucoup pour ma sécurité. »

De son coté le père du jeune qui est actuellement le régisseur de la prison civile de Labé, nous a également contacté et s’est dit très inquiet et compte porter plainte dans les prochains jours.

Mohamed Samoura pour Guinee7.com

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