Censure

Le correspondant de RFI en Guinée, reconnait devant les régulateurs n’avoir pas de preuves d’un de ses câbles

La présidente de la Haute autorité de la communication (HAC), Martine Condé, a rencontré le mardi 13 novembre, les patrons des associations des médias publics et privés, à la grande maison commune des médias, au Palais du 25-Août, pour échanger sur la situation sociopolitique de la Guinée, mais surtout sur le rôle occupé par les médias pendant cette période de crise.

Dans une situation marquée par la grève des enseignants, des manifestations politiques, des violences dans certaines parties de la capitale et même à l’intérieur du pays, que connait la Guinée et le rôle important que jouent les médias dans le traitement et la diffusion de ces informations, la présidente de la HAC a tenu à rencontrer les patrons des associations de presse, afin de trouver une solution aux multiples dérapages actuellement constatés dans la presse guinéenne.

Appelant les médias guinéens à plus de responsabilités et d’esprit patriotique dans le traitement de l’information, Martine Condé a tenu à rappeler l’intérêt qu’ont les médias dans le processus de paix et de stabilité, mais aussi le renforcement de la démocratie dans le pays ; elle ne doit pas, selon la loi organique, s’identifier à un parti politique ou autre : « Ce contexte de crise oblige le professionnel des médias que vous êtes, à plus de responsabilité, car votre rôle est essentiel dans le renforcement de la démocratie, la préservation de la paix et de la stabilité dans le pays. Le Mois sur la liberté de la presse vous donne le droit de permettre à tous les courants de pensée et d’opinion de s’exprimer. Cependant, cela doit se faire avec responsabilité et l’esprit patriotique. Dans la loi organique L002 portant liberté de la presse qui dispose en son article 30 alinéa 2 et 3, « aucune station de radiodiffusion et de télévision privée ou communautaire ne doit, ni directement, ni indirectement, s’identifier à un parti politique, à une religion, à une région ou encore à une ethnie » ».

Par ailleurs, Martine Condé reconnait que certains médias ne suivent pas les règles de l’éthique et de la déontologie du journalisme, ce qui explique les nombreux dérapages constatés à leur niveau : «Nous devons ensemble reconnaitre aussi, que parmi les médias guinéens, il y en a qui ont un traitement tendancieux de l’information et qui commettent des dérapages. Ces derniers vont à l’encontre des dispositions de la loi L002 portant liberté de la presse et de la charte déontologique des médias. Il y a assez de dérapages que nous constatons dans certains contenus. Cette façon de faire, dessert, avant tout, la cause des médias et la liberté de la presse ; cela doit changer. Il faut que les associations de presse s’impliquent davantage dans la qualification du travail dans les médias.

Lors de cette rencontre, il était question de faire la point sur le cas de Mouctar Bah, correspondant de RFI en Guinée, qui avait donné des informations erronées sur la mort des deux jeunes tombés lors de la dernière manifestation de l’opposition, qui selon Martine Condé, n’en est pas à son premier dérapage et reste incapable de présenter des preuves pouvant le disculper de toutes accusations : « Ce n’est pas la première fois que Mouctar Bah tombe dans les mêmes problèmes. Hier, Mouctar Bah ne nous a pas fourni de preuves palpables, de preuves qui puissent nous permettre de le défendre. Mouctar a reconnu qu’il n’a pas de preuve, il dit que c’est les journalistes qui l’ont informé, il était 23 heures. Et il a joint les témoins. Puis toute de suite, lui il s’est assis jusqu’à 2 heures du matin, il a travaillé. Et dès 06 heures, il a balancé sur la radio mondiale (…) »

D’ailleurs, Martine Condé a dénoncé le militantisme de Mouctar Bah qui, selon elle, oublie la déontologie du métier du journalisme : « A chaque fois qu’il y a des problèmes, a fulminé Martine, le militantisme de Mouctar Bah remonte à la surface, il oublie la déontologie du métier, parce que quand il parle, on sent le militant, on sent l’ethno. Moi, j’appelle un chat, un chat, et puis, il n’y a rien. On lui a dit ça hier, parce que c’est le manque flagrant du professionnalisme. RFI qui a publié aussi, pourtant on les avait avertis, parce qu’ils publient du n’importe comment (…)» Dans la même lancée, la présidente de la HAC indique : « On lui a dit à Mouctar, quand ton élément est passé, c’est le lendemain que le policier a été tué aussi. Il faut réfléchir à ça, parce que tu as allumé le feu quelque part, tu as alimenté ce qui s’est passé à Wanindara, parce que tu n’as pas recoupé l’information ».

Martine Condé appelle les médias à contribuer à apaiser la tension, à consolider l’unité nationale, et souhaite que ce 4ème pouvoir soit exercé au service de la consolidation de la paix, de la démocratie, du renforcement de l’Etat du droit et du développement socioéconomique de la Guinée.

Fatoumata Kaba pour guinee7.com

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