Censure

Négociations/ ‘‘Les verrous ont sauté ; nous sommes en train de discuter des mesures d’accompagnement’’, se réjouit l’inspecteur du Travail

C’est dans les locaux du ministère de la Fonction publique que la concertation tripartite engagée il y a maintenant un mois entre l’inter-centrale CNTG-USTG, le gouvernement et le patronat, s’est poursuivie, ce jeudi 9 août. Au menu du jour, la discussion autour des mesures d’accompagnement, au compte desquelles l’inter-centrale a demandé, qu’à défaut de la baisse du prix de 10.000 GNF à 8.000 GNF, de procéder à l’augmentation des salaires, des pensions ainsi que du SMIC.

A la fin de la concertation, le camarade Mamadou Mansaré a martelé : « Nous demandons pour tous les secteurs, c’est-à-dire public, privé, mixte, 10 millions sur le salaire de chaque travailleur. C’est-à-dire que toi, si tu as 440 mille  à Espace, Espace doit pouvoir te payer à 10 millions 440 mille francs pour que tu puisses vivre aujourd’hui décemment. Le patronat était représenté, le gouvernement représenté ». Les syndicalistes exigent également « la multiplication à 100% des pensions civiles et militaires, y compris les pensionnés qui sont au niveau de la Caisse nationale de prévoyance sociale, ainsi que les pensionnés de la Caisse nationale de sécurité sociale ».

Il a poursuivi en demandant : « Ensuite, que le Salaire Minimum de Croissance  (SMIC) qui était de 440 mille soit multiplié par 3, pour permettre au citoyen lambda de vivre décemment. On nous a dit que nous sommes sortis de notre rôle régalien qui est l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, nous sommes revenus sur ces conditions. Et enfin, on a demandé que ce pouvoir d’achat-là soit maintenu, c’est-à-dire les 10 millions GNF, qu’il ait l’homologation  des denrées de première nécessité : riz, sucre, huile, tomate etc. ainsi que les matériels stratégiques : tôles, ciment, peinture etc. Voilà la nouvelle donne ».

Enfin, Mansaré a donné un éclaircissement sur l’orientation du mouvement : « La  nouvelle directive,  c’est d’amener à ce que tous les travailleurs adhérent au mouvement de grève. C’est-à-dire chaque fois qu’on parle de 8.000 GNF le prix du litre, le travailleur ne sait pas ce que c’est que 8.000 GNF le litre, parce que tout le monde n’a pas de véhicule. Mais une fois que tu dis à quelqu’un  que sur son salaire, il faut 10 millions pour qu’il puisse vivre, je crois que chacun va sentir. C’est pourquoi le mouvement syndical a demandé que si le gouvernement tient  à ses 10.000 GNF, on demande à notre tour, et cela est non négociable, la grève aussi est non plus suspendue, il faut qu’on soit très clair : la grève reste maintenue ».

Modérateur de ladite concertation, l’inspecteur général du travail, Alya Camara, au sortir de cette dernière, a déclaré : « J’avoue qu’on sort de cette réunion content, vu qu’il y a eu une petite avancée. Notamment, au niveau des positions des uns et des autres. Donc, ce matin, nos partenaires syndicats ont finalement accepté de discuter des mesures d’accompagnement. Quelques propositions dans ce sens ont été faites, notamment en termes d’amélioration des conditions salariales, tous secteurs confondus ; en termes d’amélioration notamment des pensions de retraite ; en termes d’amélioration également du SMIC. Ce sont ces trois éléments qui ont été soulevés par la partie syndicale. Le gouvernement a pris bonne note de cette nouvelle avancée. Jusqu’ici, nous étions bloqués au niveau des préalables, le syndicat avait toujours sollicité que le gouvernement revienne à 8.000 GNF. Donc aujourd’hui, les verrous ont sauté ; nous sommes en train de discuter des mesures d’accompagnement ».

Il a souligné par ailleurs que « le gouvernement a pris bonne note des nouvelles propositions du syndicat. La partie gouvernementale a donc demandé 48h ; le temps pour elle de se référer et de revenir autour de cette table, le mardi prochain ».

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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