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Organisation, objectifs, nouveautés… Dr Binko Mamady Touré dit tout sur la 3è édition du Forum de l’Etudiant

En prélude à la troisième édition du Forum de l’Etudiant Guinéen (FEG), grand rendez-vous académique dédié aux apprenants de Guinée, programmée du 17 au 19 avril prochain, au Palais du peuple de Conakry, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Dr Binko Mamady Touré, a répondu, ce mercredi 3 avril, aux questions des journalistes, sur l’organisation dudit évènement.

Conjointement organisé par les trois départements en charge de l’éducation nationale, enseignement supérieur, éducation nationale et alphabétisation et enseignement technique, formation professionnelle, emploi et travail, cette troisième édition est placée sous le thème « Bien préparer son orientation post-Bac ».

Guinee7.com : C’est quoi le Forum de l’étudiant et pourquoi existe-t-il ?

Dr Binko Mamady Touré : Il a fallu que quelqu’un imagine le scénario. Pourquoi ne pas convoquer les jeunes pour échanger autour de leur avenir ? C’est comme cela que la FEG est né. Quand nous avons fait  la première édition en 2017, nous nous sommes rendus compte que nous avons pris trop de temps  sans organiser cet évènement.

Le FEG, c’est  un espace, où les jeunes viennent se rencontrer, rencontrer aussi  le milieu professionnel, pour s’informer. Pour les lycéens, s’informer sur les opportunités offertes à l’enseignement supérieur ; pour les étudiants,  s’informer sur les opportunités que le monde du travail leur réserve.

Si on dit l’étudiant, il faut voir cela au sens large, depuis le primaire, jusqu’à l’université, en passant par le collège, le lycée et l’enseignement, c’est l’élève avec grand « E », l’apprenant. Le forum est aussi dédié aux entreprises. Nous allons essayer de mettre une équipe en marge du forum auprès de la vingtaine d’entreprises qui nous accompagnent, pour savoir est-ce qu’il y en a parmi elles qui ont pu donner des stages à certains de nos sortants, que ce soient des universités ou des écoles professionnelles. Parce que l’un des objectifs du forum, c’est cela. La mise en relation de nos jeunes avec le milieu professionnel. Mais aussi, l’autre objectif phare du FEG, c’est montrer l’enseignement supérieur aux lycéens.

Quelles sont les innovations auxquelles on peut s’attendre ?

Cette année, les 17, 18 et 19, nous allons faire la troisième édition du Forum de l’étudiant guinéen avec assez d’innovations. Parce qu’à chaque fois qu’on critique, c’est l’occasion pour nous de nous améliorer. La première innovation, c’est qu’il y aura un concours d’éloquence en marge du FEG ; nous allons  essayer d’habituer nos jeunes à l’éloquence, depuis le lycée jusque dans les universités. Deuxième particularité, il y aura dans l’espace orientation, un site qui a été conçu par des jeunes diplômés guinéens, qui ramasse toute la panoplie d’opportunités ou d’offres de formations à l’enseignement supérieur, en rapport avec les filières du lycée. Je veux dire quoi ? Quand on fait sciences mathématiques, telles sont les filières qui peuvent vous accueillir à l’enseignement supérieur. De la même façon, quand vous êtes en sciences sociales ou  en sciences expérimentales. Troisième chose que nous allons faire et qui ne se faisait pas, c’est qu’en marge du forum, il y aura la remise des prix aux filles et femmes qui se sont fait distinguer en 2018 à l’enseignement supérieur, aussi bien des enseignantes, des chercheuses, que des étudiantes, qui se sont distinguées dans le domaine des sciences et techniques. Nous avons l’habitude de faire cette remise à part et cette année, nous avons décidé de faire coïncider cette remise avec le Forum de l’étudiant guinéen.

Voici quelques particularités, sans compter le nombre que nous espérons de visiteurs, qui va augmenter, qui va dépasser sûrement les 3 000. Déjà, il y a une quinzaine d’universités étrangères qui se sont manifestées et qui doivent venir. 18 institutions d’enseignement supérieur public annoncées, 30 centres de recherche et près de 30 instituts et universités privés sont annoncés ; une vingtaine d’entreprises ayant manifesté le désir de participer activement et d’accompagner le Forum de l’étudiant guinéen.

Le FEG n’exclut personne. C’est pour cette raison que nous avons mis un site (www.letudiantguinéen.com ndlr) Qui devrait commencer à fonctionner dans les 72h qui suivent. Ainsi de Koundara à Lola, n’importe qui se connecte sur le site peut voir, peut-être pas le FEG en direct, on va voir comment cela va être possible, mais toutes les opportunités que l’enseignement supérieur offre.

Où en sommes-nous avec les préparatifs ?

A date,  je ne dirais pas à 100%, mais nous sommes fin prêts pour les 17, 18 et 19 avril prochains. Les préparatifs vont bon train.

Le thème c’est « Bien préparer son orientation post-Bac ». Pourquoi avoir choisi ce thème ?

C’est parce que les jeunes, quand ils viennent du Bac, ils ne savent pas trop ce qu’ils doivent faire. Si vous prenez 100 jeunes détenteurs du Bac en sciences expérimentales, pour chacun d’eux, dès que j’ai le Bac, je rentre en fac de médecine. Alors qu’ils peuvent aller ailleurs, sans faire la médecine et être utile dans le processus de développement du pays. Mais cette année, nous mettons l’accent sur les filières généralistes et les filières techniques et professionnelles. Pour que nos  jeunes, depuis le lycée, aient en tête que faire les humanités c’est bon, mais si vous voulez rapidement trouver du travail, il faut aller dans les sciences techniques. Les sciences sociales emploient, mais pas comme la technique, le marché est déjà saturé.

Vous avez parlez de difficultés corrigées plus haut ; dites-nous quelles sont-elles ?

Nous avons organisé en 2017 la première édition, nous avons tiré des leçons, nous avons amélioré les erreurs, nous avons essayé de les corriger autant que possible.  Dans cette dynamique-là, l’édition 2018 est née, qui a connu des ratés, que nous avons corrigés.

Vous êtes d’accord avec moi, qu’une telle organisation ne va pas sans difficultés. La première, c’est la logistique, c’est le transport. Parce que tous les jeunes qui viennent, nous avons l’obligation de les transporter. Mais cela n’a toujours pas été facile. Pour la première édition, nous avons voulu avoir un très grand nombre de personnes, il y a eu assez de débordement, il faisait très chaud dans la salle des spectacles du Palais du peuple, jusqu’à ce que certains sont tombés. Mais après, je crois que la climatisation a été corrigée, peut-être pour nous accompagner. Nous aussi, nous nous sommes dits, au lieu d’inviter tout le monde, il faut cibler des personnes. Nous avons donné un quota à chaque école, pour qu’il n’y ait pas de débordement ou de bousculade à l’entrée.

Interview  réalisée par Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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