Censure

Poitiers (France) : La Guinéenne accusée d’avoir tué la salariée de son foyer d’accueil reconnait les faits

Poitiers. La jeune mère, interpellée samedi après l’agression mortelle d’une salariée, devrait être mise en examen ce matin pour assassinat et écrouée.

Douleur et incrédulité. On se demande encore pourquoi une jeune mère isolée, admise vendredi avec sa petite fille au lieu de vie « Cécile et Marie-Anne », aurait pu tuer à l’arme blanche dès le lendemain matin la salariée de son foyer d’accueil (lire notre édition NRD du 29 octobre). La suspecte, interpellée juste après la découverte du corps sans vie de Marina Fuseau, samedi à 8h30 dans l’immeuble du 16, de la rue Riffault, à Poitiers, a reconnu les faits lors de sa garde à vue prolongée. La femme d’origine guinéenne devrait être présentée ce matin au palais de justice avant une probable mise en examen pour homicide volontaire.

Conférence de presse du procureur aujourd’hui

Compte tenu des éléments en sa possession, le parquet, qui demandera le placement en détention provisoire, n’exclut pas absolument l’acte prémédité. La suspecte, âgée de 19 ans, serait alors poursuivie pour assassinat passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Le procureur de la République de Poitiers, Michel Garrandaux, doit tenir ce lundi une conférence de presse très attendue tant de nombreuses zones d’ombre obscurcissent les circonstances de cette affaire.
Les services du Département, en charge du lieu de vie via sa délégation en matière de protection de l’enfance, se demandent aujourd’hui pourquoi le signalement de l’instabilité inquiétante de la jeune femme n’a pas obtenu d’écho de la justice. C’est ce que révélait Rose-Marie Bertaud, vice-présidente du Département, dans le communiqué révélant ce drame diffusé samedi après-midi.

Un acte prémédité?

« Nos services de l’Aide sociale à l’enfance ont effectué vendredi un signalement de cette personne pour mise en danger de sa fille. Le juge a maintenu la jeune femme et sa fille dans le lieu de vie « Cécile et Marie-Anne«  à Poitiers. » Hier Bruno Belin, grave, confirmait. « Nos services avaient identifié la dangerosité de cette jeune femme. Pourtant, elle est restée admise au foyer… » Les services ad hoc du Département ont dû reloger en urgence les cinq mères avec enfant (les trois présentes lors du drame et les deux absentes pour le week-end) et placer le bébé de la suspecte dont aucun proche ne s’est jusqu’alors fait connaître.
L’enquête devra également éclaircir le mobile de ce terrible crime et l’heure à laquelle il a été commis. Les résidents n’ont, semble-t-il, rien entendu. Il est probable que le meurtre a été perpétré au petit matin voire au coeur de la nuit.
Ce drame effroyable plonge les Poitevins dans la compassion émue, le monde de l’aide sociale à l’enfance dans une grande stupeur et une famille dans un deuil cruellement injuste.

La victime vivait à Poitiers depuis 1998

Originaire de Charente, Marina Fuseau vivait depuis 1998 à Poitiers où elle a effectué toute sa formation jusqu’à l’obtention de son diplôme en 2007. Sans enfant, elle coulait des jours heureux avec son compagnon père de deux enfants. Elle retournait régulièrement voir sa famille à Champniers, près d’Angoulême. Ses parents, en déplacement en Martinique pour visiter leur fils, n’ont appris que samedi soir la terrible nouvelle. Ils doivent rentrer ce début de semaine en urgence.

Source : Centre Presse

 

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