Censure

Pour la première fois depuis la réouverture de la frontière, la gare vers le Sénégal fait le plein

Depuis l’annonce de la réouverture de la frontière guinéo-sénégalaise, il y a une semaine, c’est seulement dans la matinée du lundi 12 mai que la gare routière de Diawbhè a connu une forte affluence. C’est le jour indiqué pour partir au marché hebdomadaire de Daiwbhè au Sénégal qui se tient tous les mardis et mercredis.

Il est 9heures. La ligne Labé/Diawbhè  qui avait perdu son ambiance habituelle depuis la fermeture de la frontière grouille de monde ce lundi matin.

Maitre Boubacar horè hollandè est sur le point de bouger : ‘‘ça fait plus de 2 mois depuis que j’ai cessé d’aller à Diawbhè, c’est à dire un mois avant la fermeture de la frontière. Aujourd’hui tout le monde veut aller. Depuis 7heures  une trentaine de véhicules sont déjà sortis de Labé, moi aussi je bouge d’un moment à l’autre, nous prions Dieu pour ne pas qu’une telle situation se répète. Parce qu’elle ne profite à personne. Je pense qu’on peut placer ce qui s’est passé dans le registre des mauvais souvenirs.’’

Un passager, Elhadj Mamadou Dian Sannoun, habitué de l’axe est comblé de joie : ‘‘Tout se passe bien ce matin. En voyant ce beau monde on remercie le bon Dieu. Moi j’y vais pour récupérer l’argent que j’avais donné à crédit à mes collaborateurs du Sénégal dans le cadre du commerce de denrées, d’ailleurs ils sont tous informés que je suis en route. Comme vous le voyez vous-mêmes les véhicules sortent  à tour de rôle les autres chargent, le trafic reprend en fin.’’

Un autre transporteur, Maitre Haidara, estime que même si le trafic a repris, les séquelles de la fermeture frappent toujours certains citoyens qui manquent de tout maintenant: ‘‘c’est vrai les habitués de l’axe marquent une forte mobilisation pour le départ. Mais il faut reconnaitre aussi beaucoup ont tout perdu. Si certains véhicules tardent à sortir, c’est parce que beaucoup de passagers n’ont plus rien. Ils attendent un transfert d’argent pour  se mouvoir. Ils ont dépensé leur fonds de commerce lorsque la frontière a été fermée. Donc pour boucher les trous il faut une longue période encore.’’

Ici, plus que jamais de nombreux passagers et transporteurs  accusent encore le Sénégal de manque de solidarité à l’égard de la Guinée en lui fermant sa frontière pendant l’épidémie d’ébola.

Alpha Ousmane Bah, correspondant à Labé

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