Censure

Présence présumée de bérets rouges chez Sidya : Le pyromane dévoile son jeu (opinion)

Sidya Touré, député de l’UFR commence à nous taper sur les nerfs. Depuis quelques jours, il se dit être menacé par des patrouilles militaires nocturnes au niveau de son domicile de la Minière. Et selon un de ses acolytes, Baïdy Aribot, le domicile de Sidya Touré aurait été investi par des bérets rouges à la recherche d’un des leurs, déserteur. Bien avant Sidya Touré, c’est un autre député de l’UFDG, Aboubacar Soumah, qui criait sous les toits qu’il craignait pour sa vie et que le pouvoir avait un plan d’élimination des acteurs de l’opposition.

Pure propagande politicienne, information plausible, simple spéculation, plaisanterie d’un goût douteux, désinformation ; cette affaire de menaces de mort qui pèseraient sur des hommes politiques de l’opposition radicale et certains personnages de leur univers fait tout sauf l’unanimité.

Car, quel intérêt le pouvoir a-t-il aujourd’hui à voir disparaître un opposant et saper du même coup la stabilité du pays ? Bien sûr que non d’autant plus que, tout porte à croire que ceux qui sont menacés aujourd’hui de mort sont en perte de vitesse. Comme dirait l’autre, on ne tire pas sur un cadavre, et le président Alpha Condé n’a aucun intérêt, pas même son entourage, à commanditer une telle ignominie qui rendra difficile la gestion du prochain quinquennat. Si donc la menace contre nos opposants est vraie et sérieuse, elle provient sans doute de l’intérieur même de l’opposition qui peut habiller des quidams en tenue militaire.

Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’ici, il y a des gens qui souhaitent que la Guinée sombre dans des troubles sociopolitiques voire dans le chaos. Ces gens ne sont ni contents ni à l’aise lorsque la paix sociale règne. Ils ne trouvent leur plaisir voire l’essence de leur existence que dans la chienlit sociopolitique. Ils sont donc capables de tout, même du pire pour atteindre leur objectif. Comme ce maître qui ne trouvait son plaisir qu’en regardant le sang couler sur le dos de ses esclaves qu’on fouettait sous ses yeux, il y a des gens ici en Guinée qui trouvent leur plaisir dans les marches, les casses, les actes de vandalisme et la mort de leurs militants, même si ces décès ne sont nullement liés à une manifestation politique donnée. Bref, ils ne sont heureux que «quand c’est chaud» pour parler comme l’autre. On se rappelle que certains se délectaient aux heures chaudes de la crise politique et ne souhaitaient même pas que celle-ci prenne fin, quand Ebola est passé par là. Avec ces gens tout est donc possible. C’est pourquoi, à un an de la présidentielle, tout doit être pris au sérieux, même les rumeurs.

Car, un opposant candidat à la présidentielle, convaincu que son échec est certain, peut soit se faire «hara kiri» ou commanditer un meurtre pour mettre le pays dans le chaos, convaincu qu’on accusera le pouvoir en place.

D’autant que sur l’origine de ces menaces, on n’est guère situé. Une véritable bouteille d’encre qui permet toutes les interprétations et qui fait la part belle aux pêcheurs en eaux troubles lesquels ne se sont pas fait prier pour donner du cor, tant et si bien qu’on ne s’entend plus parler. La seule certitude est que pour ubuesque que soit la situation, puisqu’il s’agit de vie d’homme et que la situation nationale de pré campagne électorale donne des dimensions extraordinaires à tout événement, il faut la prendre au sérieux, ou en tout cas ne rien négliger ou faire qui pourrait ajouter de l’eau au moulin de ceux qui accusent tout le monde de tout.

Pour éviter que les opposants qui peinent à trouver un candidat unique ne se flinguent entre eux pour rejeter la responsabilité au pouvoir et entrainer une insurrection populaire comme ils le voudraient, il faut traiter cette question avec tout le professionnalisme dont les services habilités sont capables et la démêler au plus vite. En attendant de voir clair, l’évidence commande d’assurer la protection totale et entière des personnes qui se sentent menacées et de prendre en charge toutes les informations relatives à cette affaire jusqu’aux plus farfelues. Nous n’avons pas la prétention de faire la leçon aux professionnels qui sont commis à cette tâche, loin s’en faut. Mais parce que ce sujet est éminemment politique et qu’on a tendance à un peu trop mettre cet aspect en avant au détriment des normes techniques, rien ne peut être de trop pour inciter à le traiter dans les règles de l’art.

En tout cas, l’opposition avec ses divisions actuelles fait la part si belle au pouvoir que celui-ci ne se risquerait pas à des manouvres susceptibles de la réunifier.

Même les observateurs les plus partisans ne peuvent pas soutenir sans se ridiculiser qu’elle est présentement dans de bonnes dispositions et qu’en l’état actuel elle peut un tant soit peu inquiéter de quelque manière que ce soit Alpha Condé. L’opposition, et celle radicale plus que les autres, en est consciente ; ce qui expliquerait que certains de ses membres seraient prêts à tenter le diable s’il peut les aider à inverser l’ordre des choses. Il n’est pas exclu que ne réussissant pas à trouver un candidat unique et à défaut de trouver solution au problème, l’opposition supprime tout simplement le problème à travers l’élimination de l’un des deux candidats (Sidya ou Dalein). Ceux-ci ont pu également concocter cette affaire (pas forcément en mettant tous les membres au courant) pour créer la psychose, toute chose qui raffermirait les rangs et susciterait la compassion des populations. Dans un tel scénario, on verrait bien Sidya Touré à la baguette. Intrigant et versatile jusqu’à la moelle, il a déjà fait parler son talent par le passé. Il peut tout aussi bien avoir monté cette cabale pour étendre à tous ses camarades des menaces réelles qu’il sentirait peser sur sa petite (dans tous les sens) et modeste personne. Lui qui ne représente plus rien sur la scène politique et qui veut s’offrir un coup de publicité. Depuis l’arrivée du professeur Alpha Condé au pouvoir aucun béret rouge n’a procédé à l’arrestation d’un citoyen à plus forte raison d’un député qui jouit de l’immunité parlementaire. Et cela, même le plus petit OPJ le sait. Arrête Karamba, on a découvert ton jeu.

 

Karamba Diakhabi

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