Censure

Respect de la constitution/ La pression s’accentue sur Conakry

D’abord la Côte d’Ivoire d’Alhassane Ouattara il y’a 48h, et cet après-midi la République Démocratique du Congo de Jospeh Kabila ont sonné la fin de la récréation. Les deux chefs d’Etat de ces deux pays, viennent de lancer des messages forts sur le continent africain. Désormais, le virus de la violation de la constitution est sous une menace forte d’extinction venant d’Hommes décidés à rentrer dans l’histoire par la grande porte.

« Nous devons laisser la place aux jeunes, qui ont reçu une bonne formation, comme nous auprès de nos aînés », Alhassane Ouattara, à l’occasion de son traditionnel discours de la fête de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Après un suspense qui n’aura que trop duré, et des sorties parfois qui laissaient croire qu’ADO aurait des intentions de briguer un troisième mandat, qui aurait été inconstitutionnel, le président Ouattara ne sera pas candidat en 2020.

En RDC, c’est au dernier jour du dépôt de candidature pour la présidentielle de décembre, que le porte-parole de la majorité présidentielle Lambert Mendé a annoncé la grande nouvelle : le nom du candidat du pouvoir aux élections et ce n’est évidemment pas Kabila. « Il s’agit du camarade Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD, né en 1960 à Kabambare, dans la province du Maniema, secrétaire général adjoint, puis actuellement secrétaire permanent du PPRD… »  A-t-il fait savoir à la presse locale et internationale, à l’issue de plusieurs jours de concertations.

Deux actes majeurs, d’abord pour la réconciliation dans ces deux pays, mais aussi pour l’exemplarité dans le respect des principes démocratiques. Si Blaise Compaoré a été contraint au départ en 2014, ces deux chefs d’Etats décident par eux-mêmes, de ne pas faire couler le sang chez eux et de procéder à un changement générationnel dans la gestion de la chose publique.

Alpha Condé va-t-il emboîter le pas ?

Le président guinéen n’a jamais affirmé vouloir modifier la constitution avant 2020 afin de briguer un inconstitutionnel troisième mandat. Mais plusieurs de ses proches se sont essayés à ce jeu. Ce qui ne devrait pas être un débat, l’est devenu en partie grâce aux doutes qui subsistent dans les communications du président lui-même, quand il met en cause par exemple la durée des mandats présidentiels en Afrique, ou qu’il laisse entendre que « c’est le peuple qui va en décider », évoquant sa continuité à la tête du pays.

L’un dans l’autre, si Alpha Condé tient à ce projet, deux voire trois obstacles se présentent face à lui : l’opposition, la société civile et la pression internationale. En réalité, le Numéro 1 guinéen ne pourra pas avoir pour argument « Ouattara est candidat, pourquoi pas moi ? » / « Kabila l’a fait, pourquoi pas moi ? ». Sans oublier les bailleurs de fonds, qui ont compris qu’ils n’ont plus de temps à perdre en soutenant les régimes inconstitutionnels, dans un monde en perpétuel évolution.

Rendez-vous peut-être le 02 octobre, date anniversaire de l’indépendance de la Guinée, pour savoir ce qu’en pense Alpha Condé…

Alpha Mady pour guinee7.com

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