Censure

Un président, deux discours pour l’indépendance : Quelle cacophonie ! (Bah Ahmadou Hamzah)

Une réelle cacophonie règne autour de la communication présidentielle depuis un certain temps. La preuve, la dernière adresse du chef de l’Etat à la nation à l’occasion du 2 octobre s’est retrouvée sur les réseaux sociaux bien avant même son enregistrement pour la télé et la radio. Et depuis un certain temps, les journalistes reçoivent dans leurs mails des communiqués de la présidence qui n’émanent pas du bureau de presse mais d’individus qui n’ont aucune fonction officielle à la présidence. Du coup, pour le 2 octobre, la presse s’est retrouvée avec deux versions différentes de l’adresse à la nation du chef de l’Etat : celle officielle envoyée par le bureau de presse tout juste après la diffusion d’hier à 20 heures et celle qui s’est retrouvée dans la matinée sur les réseaux sociaux.

On remarquera que la première version du matin ne mentionne pas que les festivités seront célébrées en décembre à Kankan. Il y a forcément quelque chose qui ne va pas dans cette présidence.

En déplacement à l’extérieur, on voit le président guinéen avec des individus qui sont loin d’être des journalistes. Du coup, les informations attendues de ces déplacements ne viennent jamais.

Ces individus, totalement pris en charge par la présidence, y vont pour des séances de selfie, histoire de meubler leur page Facebook. La personne pour laquelle ils se sont déplacés n’apparaît même pas sur leur page Facebook. Et ça se dit communicateur.

Justement, à propos de la confusion qui règne, le directeur adjoint du bureau de presse a envoyé un message dans lequel il signifie que toutes les informations officielles de la présidence sont transmises par lui, ses mails, et de ne considérer aucun autre canal. Fort bien, mais il faudrait alors dire aux autres canaux parallèles de cesser de nous abreuver des communiqués présidentiels.

Et que le patron mette un terme à cette confusion. Déjà que ses deux collaborateurs directs, Kassory et Sidya ne s’entendent pas, on ne s’en sortira pas avec deux structures parallèles s’occupant de la communication présidentielle.

On comprend dès lors que le ministre Rachid Ndiaye ait pris ses distances. Lors de son dernier congé à Paris, il ne comptait plus revenir en Guinée n’eut été l’intervention des amis communs à lui et au président.

Ce qui aurait fait l’affaire de certains hiboux qui, depuis leur proximité à la présidence, sèment la cacophonie. Comme ils savent le faire à tout moment et en toute circonstance.

Bah Ahmadou Hamzah

Journaliste

622372377

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