Censure

Violences contre les journalistes : Témoignages de certaines victimes

Comme annoncé dans nos précédentes publications, plusieurs journalistes ont été violentés, leur matériel de travail détruit. Certains ont été admis aux urgences, au centre médical communal (CMC) de Matam, ce mercredi 31 octobre.

Talibé Barry, DG de City FM, a vécu la barbarie exercée sur les journalistes par les gendarmes de l’Escadron mobile n°3 de Matam. « Certains journalistes étaient déjà dedans. Par la suite, le grand nombre est venu. Tout est parti de l’attitude d’un gendarme qui était en faction devant le portail. Il a vu un journaliste qui avait un appareil photo accroché à son cou. Il l’a pris au collet, disant que le journaliste était en train de filmer. Il a fallu que les confrères qui sont là, y compris le président de l’URTELGUI, interviennent pour qu’il le lâche. Après, on ne sait pas ce qui s’est passé ; ils sont allés ramasser tous ceux qui sont à l’intérieur, ils les ont encerclés. Puis, ils ont été poussés par la petite porte. Ils ont été jetés au dehors, les uns après les autres. Il s’en est suivi une pluie de coups de matraque, de coups de pied. Ils nous ont pourchassés jusque dans le quartier. J’ai reçu un coup de ceinturon au flanc droit. C’était le sauve-qui-peut », témoigne-t-il.

Sanou Kerfalla Cissé, président de l’URTELGUI, l’un des journalistes victimes, affirme : « Ce qui s’est passé, je l’ai vécu au même titre que vous. Nous avons tous été violentés, bastonnés. Depuis 25 ans que je suis dans la presse, ce  que j’ai vu ici, ne s’est passé nulle part dans le monde entier. Donc, je demande à tout un chacun de garder son sang froid ».

Mamata Sanguiana Camara, journaliste du groupe Gangan, quoique femme, n’a pas échappé aux matraques et ceintures des gendarmes. « Cinq gendarmes ont couru vers nous, je me suis arrêtée. Ils sont venus attraper mes mèches, mais j’ai courbée la tête. C’est en ce moment qu’un gendarme a pris sa ceinture, il m’a frappé au niveau de l’œil droit. Pour éviter qu’on ne me blesse sur la figure, j’ai baissé la tête. Finalement, ils se sont rués sur mon dos, en me donnant des coups de poings. Ils ont déchiré ma chemise en menaçant de nous emprisonner », explique t-elle, avant d’ajouter que « ma respiration s’entrecoupait, on m’a amenée d’urgence à l’hôpital, où on m’a donné un peu d’air, on m’a massé le dos et administré une injection. D’autres confrères qui sont toujours à l’hôpital doivent faire la radio ».

Bhoye Barry pour guinee7.com

 

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