Censure

Voici comment (et pourquoi) la fille de Sékou Touré a pris la ‘‘citadelle’’

Symbole du pouvoir et siège de l’administration centrale, la commune de Kaloum a toujours été un bastion que les différents régimes qui se sont succédé en Guinée ont cherché à conquérir et à conserver, quels que soient les moyens.

Sous le régime de Lansana Conté, avec le PUP, parti au pouvoir. Kaloum était une citadelle ‘’imprenable’’ au point qu’on se rappelle que les premières manifestations de l’opposition de l’époque -RPG y compris- y ont été émaillées d’incidents. L’administration (voire même les populations de Kaloum) n’autorisait pas les marches de l’opposition dans ce qui était considéré comme un fief du pouvoir en place. ‘‘Partout sauf à Kaloum’’, semblait être le mot d’ordre.

Depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir, le RPG, son parti, cherche lui aussi à avoir Kaloum de son côté. Il réussit tant bien que mal à imposer le parti au haut niveau–en y gagnant les présidentielles et la proportionnelle des législatives-, mais peine à installer ses hommes. Le parti y a perdu l’uninominal pendant les législatives et maintenant les communales.

Ce qui signifie qu’il a forcément qu’il y a souvent des erreurs de casting quand il s’agit de choisir les hommes pouvant mener à bien les différentes listes du parti aux élections.

Ce problème de choix des candidats est doublé d’une mauvaise stratégie de campagnes électorales : distribution de billets de banque à des crieurs publics qui, naturellement n’ont de spécialité que faire du boucan dans les rues.

C’est justement là où Aminata Touré a tenu la palme aux candidats et faiseurs d’illusions, pardon de campagne du RPG : elle a fait une campagne responsable touchant des personnes qui votent. Et à moindre frais !

Par ailleurs, les historiens rappellent que c’est à Conakry 1- c’était l’appellation de Kaloum pendant la première République-, a toujours soutenu Sékou Touré qui habitait dans le quartier chaud et populaire de Sandervalia.

Syndicaliste puis homme politique très populaire sous la bannière du PDG-RDA, il deviendra maire de Conakry en 1956. Donc, celui qui sera le premier président de la Guinée indépendante avait comme base électorale Conakry et plus précisément la presqu’île de Kaloum. Quelque chose de particulier le liait aux Kaloumka qui prouvent qu’ils ne l’ont pas oublié en votant pour sa fille qui plus est une entrepreneure chevronnée capable de défendre des projets. Contrairement à ses adversaires.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

 

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