Les autorités kényanes affirmaient, lundi soir, que leurs forces de sécurité avaient repris le contrôle du centre commercial Westgate et que tous les otages avaient été libérés. Mais les shebabs affirment détenir toujours des otages vivants. Le ministère des Affaires étrangères a en tout cas affirmé que plusieurs Américains et une Britannique figuraient parmi les assaillants. Le président kényan, Uhuru Kenyatta, doit s’exprimer dans les prochaines heures. Selon un dernier bilan, l’attaque a fait au moins 62 morts et 200 blessés.
Selon le ministère de l’Intérieur du Kenya, le centre commercial de Westgate est sous contrôle. Selon le porte-parole du gouvernement, les forces spéciales ne rencontrent « plus aucune résistance » dans le bâtiment pris d’assaut samedi par plusieurs hommes armés, une attaque revendiquée par les shebabs somaliens.
Cette nuit, elles ont passé au peigne fin les étages du bâtiment à la recherche « de personnes qui auraient été oubliées », selon le ministère de l’Intérieur. Mais selon des témoignages recueillis par notre correspondante à Nairobi, quelques échanges de tirs ont été entendus ce mardi matin dans le bâtiment. Les shebabs affirment détenir toujours des otages vivants. « Les otages qui sont détenus par les moujahidines à l’intérieur du (centre commercial) Westgate sont toujours vivants, choqués mais néanmoins vivants », affirment-ils sur Twitter.
Tous les otages libérés, selon les autorités
Les autorités ont dit lundi soir dit, qu’elles pensaient que tous les otages avaient été libérés, mais la prudence reste de mise. Selon les autorités kényanes, trois assaillants sont morts. Mais, ce mardi matin, on ne savait toujours pas quel était le sort des autres membres du groupe. Plus de dix suspects ont été arrêtés « pour interrogatoire », a seulement déclaré le ministère de l’Intérieur.
Le dernier bilan provisoire fait toujours état de 62 morts, autant de disparus, et près de 200 blessés. Plusieurs étrangers, dont deux Françaises, six Britanniques, un Sud-Africain, une Sud-Coréenne, une Néerlandaise, un Péruvien, deux Indiens et deux Canadiens ont été tués dans l’attaque.
Des Américains et une Britannique parmi les assaillants
Deux ou trois Américains et une Britannique figureraient parmi les assaillants, a déclaré la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed. Interrogée par la télévision publique américaine en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, elle est venue confirmer des informations parues dans la presse.
La ministre a indiqué que cette Britannique avait déjà commis des actes terroristes similaires « à de nombreuses reprises ». La police kényane avait affirmé plus tôt lundi se pencher sur des informations selon lesquelles la Britannique, Samantha Lewthwaite, veuve d’un des kamikazes des attentats de Londres de 2005, serait impliquée.
En ce qui concerne les Américains, a-t-elle expliqué, ce sont « de jeunes hommes, entre 18 et 19 ans (…) d’origine somalienne ou arabe, mais qui vivaient aux Etats-Unis, dans le Minnesota et dans un autre endroit ».
William Ruto : le Kenya est prêt à se défendre « quoi qu’il en coûte »
Le président kényan, Uhuru Kenyatta, doit s’exprimer dans les heures qui viennent sur la tragédie. William Ruto, vice-président du Kenya, dont la Cour pénale internationale a suspendu le procès pour crime contre l’humanité ouvert début septembre à La Haye, est intervenu à la télévision ce mardi 24 septembre.
« Le terrorisme doit être combattu et défait, quel qu’en soit le coût », a-t-il notamment déclaré, saluant la « solidarité » du peuple kényan et les « sacrifices » consentis par les forces de l’ordre dans leur confrontation avec les terroristes. « Même si nous avons défait ces terroristes par nous-mêmes, nous n’oublierons jamais l’aide de nos amis », a-t-il également déclaré, se disant « fier d’être l’un d’entre vous ».
« Nous continuerons à être ce que nous avons toujours été : un peuple tolérant, ouvert, démocrate et pacifique », a-t-il assuré. Il a cependant martelé que le Kenya était prêt à défendre son territoire, « quoi qu’il en coûte ».