Le paysage politique guinéen est en train de se redessiner, à observer de près les résultats provisoires des élections législatives qui ont quasiment amené à une répartition des suffrages entre deux pôles, à savoir la mouvance présidentielle et l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti d’opposition.
Avec ses 53 sièges de députés sur les 114, le RPG-arc-en-ciel fait dorénavant office de formation politique majoritaire du pays. Le parti au pouvoir a enregistré un bond, à la faveur de ce scrutin législatif.
Ce score, bien que jugé en deçà de la majorité qualifiée, a été salué par le porte-parole de la mouvance présidentielle Moustapha Naité, qui, au lendemain de la publication des résultats provisoires par la CENI, a estimé que le score de 18% enregistré lors du premier tour de la présidentielle en juin 2010 par le RPG n’est plus qu’un lointain souvenir.
Lors de ce premier tour, il faut le rappeler, c’est l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo qui avait obtenu le score de 44%. Arrivant ainsi premier de tous les partis en lice.
Mais le RPG-en-ciel réussira un tour de force électoral, en raflant la mise au second tour, face à l’UFDG, qui fut battu d’une courte tête.
Une fois au pouvoir, le RPG a formé une alliance en regroupant en son sein une quarantaine de partis politiques, dont la plupart sont sans assise véritable. Prenant du coup la dénomination de RPG- arc-en-ciel.
C’est donc sous ce label que le parti a fait campagne lors de ces législatives. Le RPG-arc-en-ciel est ainsi arrivé en tête lors de ce scrutin, tandis que l’UFDG de Cellou Dalein Diallo arrive lui deuxième.
En obtenant 37 sièges, le parti de Cellou Dalein Diallo conforte sa position de deuxième force politique du pays. Même si Cellou Dalein clame lui aussi que son parti aurait pu mieux faire si les « élections avaient revêtu un caractère transparent ».
Il revient dorénavant à la Cour Suprême, seule institution judiciaire habilitée à trancher dans des contentieux électoraux, de juger de la régularité de ces élections.
Les partis de l’opposition et de la mouvance ont tous porté des réclamations à son niveau. On peut dire sans risque de nous tromper que le RPG-arc-en-ciel et l’UFDG sont les deux forces politiques du pays. Des pôles vers lesquels les autres formations politiques pourraient s’orienter.
Et c’est à cette configuration que l’on est en train de se diriger, en prélude à la mise en place de l’assemblée nationale.
Dans ce jeu d’alliances, les 10 partis qui ont bénéficié chacun d’un siège sont « courtisés » par la mouvance et l’opposition. Quatre ont déjà choisi le camp de la mouvance. Du côté de l’opposition, il faut noter la présence de l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré, arrivé en 3ème position avec 10 sièges.
La lecture des résultats provisoires permet de comprendre l’appui grandiose dont a bénéficié cette formation politique de la part de son allié de l’UFDG, dont le soutien dans certaines circonscriptions ont permis au parti de Sidya de gagner devant le RPG-en-ciel.
C’est le cas dans trois des communes de la capitale, âprement disputées avec la mouvance. Mais dont les résultats à l’uninominal ont été favorables à l’UFR.
En clair, au sein de la future Assemblée nationale, on assistera à un schéma présentant une majorité présidentielle, avec environ 60 sièges de députés sur les 114. L’opposition pourrait se contenter du reste des sièges.
Xinhua