En Guinée, huit femmes sur dix sont victimes de violences conjugales et domestiques, soit un taux estimé à 87% sur l’ensemble du territoire national, a fait savoir mardi la directrice nationale de la promotion féminine et du genre, Mariame Sylla, citant les résultats d’une récente enquête sociologique.
Selon elle, les résultats de l’étude montrent à suffisance les multiples formes de violence dont les femmes guinéennes sont victimes dans leur vie quotidienne ce, malgré l’existence de tout un arsenal juridique et légal de prévention contre ce fléau.
Ainsi, 92% des femmes enquêtées, dont l’âge varie entre 15 et 49 ans, ont été victimes au moins d’un acte de violence, dont 87,7% de violence émotionnelle, 75,7% de violence psychique, 49,6% de violence sexuelle dans leur union libre (mariage) de la part de leurs époux ou de leur partenaire sexuel.
Pour Mme Sylla, l’autre forme de violence subie par les femmes et surtout par la petite fille est la mutilation génitale féminine, pratiquée à hauteur de 95% dans le pays, en dépit des engagements des femmes exciseuses à abandonner cette pratique néfaste pour la santé de la fille et de la future mère de famille.
De même, elle a souligné que les mariages précoces restent encore largement pratiqués avec un taux élevé en Guinée soit 63%, par rapport à certains pays de la sous-région ouest africaine.
Pour faire face à ce phénomène de société qui prend encore d’ampleur dans le pays, les structures du gouvernement guinéen et les partenaires stratégiques s’engagent à mettre en place des dispositifs allant dans le sens du respect des réglementations protégeant la junte féminine.
Le ministère guinéen des Affaires sociales, de la Promotion féminine, de l’Enfance est le département de tutelle en charge de faire appliquer la politique nationale sur le genre et la promotion féminine.
Toutefois, ce département brille le plus souvent par son silence coupable et son absence remarquée dans la résolution des questions fondamentales auxquelles les femmes guinéennes font face au jour le jour.
Qu’à cela ne tienne, la directrice nationale de la promotion a affirmé l’adoption d’une stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes, assortie d’une prise en charge médicale et psychosociale des femmes victimes des actes de violence, ainsi que leur insertion socioprofessionnelle et économique.
Xinhua