Mercredi 13 novembre dernier, Mme Binta Ann avec sa maison d’édition, l’Harmattan Guinée, ont organisé une cérémonie de signature sur son livre intitulé: ‘‘Le Mariage par colis’’, au Centre culturel franco-guinéen.
Mme Binta Ann a révélé que ce livre résume l’ensemble des problèmes sociaux qui assaillent la jeunesse. Et d’expliquer: ‘‘J’avais envie d’écrire parce que c’est une passion. Le mariage par colis traduit en quelque sorte le mariage précoce, le mariage forcé, c’est-à-dire quand le conjoint est à l’étranger et la fiancée est en Guinée. On essaye de l’expédier sans qu’elle ne connaisse son mari. Ce qui est dommage, c’est que de moins en moins les familles expédient, ce sont les jeunes filles mêmes qui s’expédient. Elles se retrouvent sans aucune formation en occident, sans ressource. Et nous connaissons les conséquences qui sont la vente de la drogue, la prostitution. Donc, j’essaye de parler de ces différents problèmes.’’
Autre fait évoqué dans ce livre, selon Binta Ann, c’est l’immigration clandestine. Et d’argumenter : ‘‘Je me dis que je ne peux pas dire aux jeunes de ne pas aller en Occident parce que j’y étais. Mais avant d’aller en Occident il faut te préparer et il faut que tu aies le maximum de bagages intellectuels. Il ne faut pas que tu te lances seulement dans l’aventure sans savoir où tu vas, d’où tu viens. Quand nous partons, nous représentons notre famille, notre pays.’’
Et d’ajouter : ‘‘Le livre parle aussi des différents problèmes que connaît la communauté africaine à Paris. C’est un livre très drôle, même si ça dénonce des problèmes très sérieux. J’ai utilisé l’humour parce qu’en tant qu’éducatrice, en tant que formatrice, pour moi quand quelqu’un sensibilise, il va diplomatiquement. J’ai utilisé l’humour pour que le message passe mieux.’’
Outre cet ouvrage, Mme Binta Ann affirme qu’elle est auteure de ‘’ Awa : la petite mendiante’’ et un autre ouvrage sur les enfants soldats.
Et de conclure : ‘‘Après ces trois ouvrages, mon nouveau projet, c’est la production d’une dizaine de livres sur les enfants. Je milite pour le droit des enfants, des femmes, le droit de toutes les couches vulnérables. J’ai terminé les trois tomes. Ça va sortir à Noël. J’aborde aussi le problème de la réconciliation. J’essaye d’expliquer aux enfants que nous faisons partie d’une même et grande famille. Nous sommes tous des Guinéens. J’ai de grands projets pour notre fondation qui s’appelle ‘‘Binta Ann pour les enfants’’. C’est une fondation créée aux Etats-Unis en 2008. La fondation a un projet avec les enfants de la cité de la Solidarité.’’
Mme Binta AnnLamine Camara, écrivain et ancien ministre au sortir de cette dédicace a témoigné: ‘‘J’ai vu Mme Binta Ann, très à l’aise. D’après son parcours, j’ai surtout remarqué qu’elle n’avait pas perdu son temps. Elle a beaucoup appris. Ces ouvrages ont un caractère assez éducatif. Ils posent les problèmes sociaux de manière crue. Elle essaye d’y apporter des réponses. Une chose que j’ai trouvée très bien d’ailleurs sur l’un des ouvrages c’est le problème de la réconciliation qui me semble être traitée à fonds. Je pense que l’écrivain ne doit pas se contenter d’écrire de belles choses. Mais il doit écrire aussi des choses utiles et ne jamais oublier l’actualité de son pays. Surtout quand cette actualité nous interpelle tous.’’
M. Ahmed Tidiani Cissé, ministre de la Culture et du Patrimoine historique, parlant du livre ‘‘Le mariage par colis’’ a rappelé : ‘‘Je crois qu’on a le devoir de créer ici même le bonheur. L’amour n’est pas une chose commerciale, l’amour doit être une source de bonheur, de vitalité pour la transmission des richesses que nous avons reçues de nos ancêtres et que nous devons transmettre à nos enfants. Je dis bravo à Binta Ann, parce qu’elle est entreprenante. Je suis content.’’
A noter qu’à la fin de la dédicace, une troupe de théâtre s’est illustrée en lisant quelques paragraphes du livre de Mme Binta Ann.
El Hadj Mohamed Diallo