Les robinets sont à sec à Fria depuis deux jours. Selon nos informations, les groupes électrogènes qui permettent de pomper l’eau et d’approvisionner la ville sont en panne. ‘’Nous sommes en train de nous débrouiller pour dépanner les machines’’, nous a confié un ouvrier. La tâche selon cet ouvrier ne sera pas facile parce que ‘‘les charges sont énormes. La ville compte sur ces seuls groupes qui manquent par ailleurs de pièces de rechange’’.
Selon des témoins, trouver actuellement une goutte d’eau à Fria relève d’un parcours de combattant. ‘’Ici il n’y a pas de forages. C’est une cité où les gens sont habitués à de l’eau de robinet. Certains dans les quartiers ont des puits. Ceux qui ont la chance d’avoir cette eau la boivent sans tenir compte de ses conditions hygiéniques’’, témoigne un habitant de la ville autrefois ‘’Petit Paris’’ de Guinée.
‘‘Il y a forcément à craindre des maladies hydriques. Si l’eau consommée est impropre il s’en dire qu’elle provoque des maladies notamment diarrhéiques. L’autre problème c’est comment aller au besoin sans eau. Il y a à craindre une catastrophe humanitaire’’, alerte un médecin de la ville.
Pour rappel, l’usine de Fria est depuis 18 mois en arrêt. La majorité de la ville, depuis des mois, baigne dans le noir suite à cet arrêt. L’eau était fournie à la ville par des groupes électrogènes qui faute de pièces de rechange et d’entretiens ne tiennent plus.
Désormais au manque de salaire, depuis plus d’un an, viennent s’ajouter au calvaire des travailleurs, le manque d’eau et d’électricité. Quid du patron, Rusal, dans tout ça ? Il imbrique des arguments les uns dans les autres, telles des poupées russes pour ne pas faire face à ses obligations légales. Sous l’œil impuissant du gouvernement.
Ibrahima S. Traoré