L’amélioration des données sur l’alimentation et l’agriculture et leur accessibilité sont des priorités absolues pour lutter de façon plus efficace contre l’insécurité alimentaire en Afrique, a-t-on appris d’une réunion de la 23ème Commission africaine des statistiques agricoles (CASA) qui se tient à Rome.
Telle est l’une des conclusions auxquelles est parvenue la CASA, qui se déroule au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome, et à laquelle ont pris part des experts en provenance de 35 pays.
« Nous avons besoin de statistiques actuelles, précises et fiables, pour mieux comprendre comment l’agriculture et la sécurité alimentaire et les facteurs économiques, environnementaux et sociaux interagissent et s’influencent mutuellement. Les décideurs peuvent ensuite utiliser ces informations pour concevoir des politiques, des programmes et des investissements propres à améliorer les conditions de vie des populations », a expliqué le directeur adjoint de la division de la statistique de la FAO, Josef Schmidhuber.
Une centaine de hauts fonctionnaires du domaine de la statistique examineront les progrès réalisés dans la collecte de statistiques environnementales, économiques et de sécurité alimentaire. Elles concernent des domaines qui vont des émissions de gaz à effet de serre aux investissements agricoles, en passant par l’élevage; ainsi que de données ventilées par sexe – ou liées à la parité hommes-femmes-sur la propriété foncière.
Il est crucial de disposer des statistiques fiables pour suivre les besoins aussi bien que les réalisations des pays. Par exemple, des données précises sur les dépenses publiques sont nécessaires pour voir si les pays consacrent bien au moins 10% de leurs dépenses totales à l’agriculture, comme ils s’y étaient engagés dans la Déclaration de Maputo, en 2003.
Les statistiques sur les dépenses publiques montrent que, jusqu’à présent, seuls le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Ghana, la Guinée, le Malawi, le Mali, le Niger et le Sénégal ont atteint ou dépassé l’objectif de Maputo.
« Bien souvent, ceux qui ont besoin de statistiques ne peuvent pas attendre; or il faut du temps pour construire l’infrastructure de collecte de données et mettre en place un système pour traiter et analyser les informations. On ne peut pas attendre que la demande vous tombe dessus. Il faut créer et renforcer les capacités au fil du temps de façon à être prêt à fournir les données requises quand il le faut », a déclaré de son côté Sangita Dubey, de la FAO.
Le programme de la réunion comprenait aussi des démonstrations de nouvelles versions de deux plates-formes informatiques de partage et d’analyse de données: FAOSTAT, qui accueille la plus grande base de données de séries chronologiques sur l’agriculture existant au monde et qui permet de trouver rapidement, de comparer et d’analyser des données sur l’alimentation et l’agriculture concernant environ 200 pays; et Country STAT, qui saisit des données provenant de différentes sources nationales et les harmonise conformément aux exigences de qualité et aux normes internationales.
La CASA se réunit tous les deux ans pour examiner et définir les priorités en matière de développement des systèmes de statistique nationaux du continent africain.
Xinhua