Censure

La prévention et la gestion des conflits dans les zones minières demeurent une préoccupation nationale

Un barrage érigé par la communauté sur la route d’une carrière à Fria (archives)

La prévention et la gestion des conflits dans les zones minières en Guinée demeurent un souci constant et une préoccupation pour le gouvernement et les acteurs concernés par l’exploitation des ressources minières.

C’est dans le but de trouver des solutions palliatives que le Système des Nations Unies (SNU) et la Chambre des Mines de Guinée ont organisé lundi une rencontre de concertation et de réflexion autour des problématiques de la consolidation de la paix, de la prévention et de la gestion efficiente des multiples conflits enregistrés dans les sites d’exploitation des mines.

Récemment, un partenariat entre le SNU et la Chambre des mines de Guinée (union patronale des mines) a été signé, avec une lettre d’engagement mutuel autour des axes stratégiques impliquant la mise en œuvre des activités dans le court, moyen et long terme.

Ces axes stratégiques concernent la prévention et la gestion des conflits dans les zones minières, la définition d’une stratégie nationale de responsabilité sociétale des entreprises minières, et la mise en place d’un plan national de l’emploi des jeunes et des femmes dans les zones minières.

De même, la vision des acteurs du secteur minier guinéen se focalise sur la contribution du secteur minier au développement local dans les zones d’exploitation, la mise en place d’un programme conjoint d’accès à la santé, à l’eau potable, à l’assainissement et la lutte contre les maladies endémiques, telles le paludismes, le VIH/Sida, etc.

Dans son intervention, le président de la chambre des mines de Guinée Mamady Youla a mentionné les efforts du gouvernement et des partenaires pour doter le pays d’un arsenal juridique répondant aux exigences dans le secteur minier du pays.

Toutefois, pour que ces efforts soient couronnés de succès, M. Youla préconise d’autres paramètres à prendre en compte dans l’intérêt du gouvernement et des investisseurs.

Au nombre des exigences, on note un environnement général des affaires propice à l’investissement, la sécurité pour les personnes et les biens, un système judiciaire assaini et efficient, un système bancaire performant et l’amélioration des infrastructures de base.

« Le secteur minier est un secteur d’activité ouvert et très exposé, notamment dans le contexte socioéconomique de la Guinée ces derniers années », a indiqué le président de la Chambre des mines de Guinée, en ajoutant qu’au cours de ces deniers années, nombreuses sont leurs membres (sociétés minières) qui ont été confrontés à des graves troubles dans leur région d’implantation, sans oublier l’impossibilité de faire avancer leur projet en raison de certaines contraintes.

Eu égard à cette cohabitation difficile, il a souligné la nécessité de la prévention et de la gestion des conflits, à travers la promotion du dialogue dans les zones minières entre les sociétés minières et les communautés rurales du pays.

Pour le représentant résident du SNU en Guinée Anthony Boamah, l’exploitation des ressources minières engendre le plus souvent des conflits entre les populations et les entreprises implantées dans les différentes zones minières.

Ceci s’explique par le mécontentement des populations autochtones, les revendications des travailleurs et la mauvaise gestion des ressources issues de l’exploitation et de la mise en valeurs desdites ressources du sous-sol.

C’est pourquoi, il a invité les acteurs à s’impliquer pour développer des outils et des mécanismes de prévention et de gestion des conflits dans les régions à haut risque.

Ce qui permettra de renverser la tendance de l’extrême pauvreté qui frappe la Guinée, alors qu’elle dispose de ressources naturelles considérables dans la sous-région africaine.

Au nom du gouvernement, le ministre guinéen des mines et de la géologie Mohamed Lamine Fofana a avisé que la signature d’une convention entre les entreprises minières et les collectivités à la base est envisagée pour éviter d’éventuel conflit dans les zones minières.

Il prévient que le manque d’engagement des entreprises en faveurs du développement local des zones minières, la dégradation de l’environnement, le problème d’emploi des jeunes, la surpopulation et l’inexistence des consultations entre les sociétés minières et les communautés constituent en soit les causes profondes de la genèse des conflits dans les zones.

La résolution de ces conflits passe nécessairement par un dialogue direct entre toutes les composantes de la chaine d’exploitation des mines y compris les communautés rurales, afin que les ressources tirées de cette exploitation soient profitable à tous.

Xinhua

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