Les Guinéens se souviennent de feu Lansana Conté, deuxième président de la Guinée indépendante, cinq ans après son décès intervenu dans la nuit du 21 au 22 décembre 2008 à Conakry, des suites de maladie.
En prélude aux festivités commémoratives, d’anciens ministres, parents, proches et alliés déferlent vers Bouramayah, le village natal à moins de 150 kilomètres au Nord de Conakry, pour marquer leur solidarité et exprimer leur compassion.
Cheick Ahmed Camara, militant de l’opposition actuelle, ancien ministre de l’économie et président de la commission d’organisation, dit vouloir faire de cette commémoration une préoccupation à dimension nationale.
« Nous avons impliqué toutes les sensibilités régionales du pays afin de donner à l’événement tout l’éclat qu’il mérite », dit M. Camara.
Depuis l’annonce de l’événement, l’actuel pouvoir et l’opposition composée d’anciens Premier ministres sous le règne Conté, se sont fait représenter à Bouramayah.
Cinq après sa disparition, nombreux sont les Guinéens, qui retiennent aujourd’hui les mérites de l’ancien « Président- Paysan » qui a su garder l’unité nationale à leurs yeux, alors que d’autres plus critiques indexent son autoritarisme.
Pour Louis Auguste le Roy, journaliste éditorialiste sous le régime défunt, par exemple, Lansana Conté a fait changer la Guinée de régime.
« A la place de l’autocratie, il bâti la démocratie. A la place du parti unique, il a mis le multipartisme. A la place des interdictions et des interdits, il a instauré la liberté ».
Pour sa part, Mohamed Alsény Conté, fils de feu Conté, fait une invite.
« En ce jour de souvenir, nous lançon un appel solennel aux Guinéennes et Guinéens pour consolider l’esprit d’unité et de convivialité gage de notre commune réussite ».
Parvenu au pouvoir le 3 Avril 1984, au lendemain du décès de son prédécesseur, Ahmed Sékou Touré, Lansana Conté, se décrivait lui-même comme un « paysan soldat ».
Il affirmait être entré en politique par hasard, et a dirigé son pays d’une main de fer pendant 24 ans et ce, jusqu’à son décès.
Au lendemain de son décès, de jeunes officiers de l’armée se sont emparés du pouvoir pour ouvrir une transition qui durera jusqu’à l’élection du président Alpha Condé fin 2010.
Avec APA