Censure

Trois ans après, Damantang dresse le bilan de son département (document officiel)

Rénovation du Centre de Formation Professionnelle de Bordo /Kankan-2012

En application des instructions de la plus haute autorité de l’Etat, Son Excellence Monsieur le Président de la République, ce fascicule est élaboré. Il se propose de dresser un bilan des trois premières années de la mandature du Professeur Alpha Condé en ce qui concerne le Ministère de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation professionnelle (MEETFP).

Ce document se veut succinct et après un rappel des missions du Département, il aborde les réalisations dans une dynamique d’analyse comparative avec la situation de départ (une année avant la mandature). Il se termine par les perspectives.

Nous tenons à remercier tous ceux qui de près ou de loin, ont permis d’atteindre les résultats ici présentés et particulièrement nos partenaires techniques : PNUD, USAID, AFD, UNICEF etc. Nous remercions aussi Monsieur le Président de la République pour cette heureuse initiative qui procède de la politique de communication en harmonie avec la sagesse : « Ne dire que ce qui se fait et faire ce qui se dit.»

Puisse ce fascicule apporter une valeur ajoutée au patrimoine de Département de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle au service de nombreux jeunes désireux d’acquérir des compétences professionnelles.

I. Missions

La République de Guinée, à l’image de beaucoup de pays de la sous-région, a longtemps privilégié l’enseignement général au dépend d’une formation professionnelle et technique de qualité. Ceci s’est traduit dans les faits, par une inadéquation entre la formation et le marché de l’emploi.

C’est cette situation qui a conduit le Gouvernement Guinéen, à créer et définir les attributions et l’organisation du Ministère de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle par Décret D/2011/182/PRG/SGG du 08 juin 2011.

Ce Département a pour mission la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d’adéquation entre l’Emploi, l’Enseignement Technique et  la Formation Professionnelle, et d’en assurer le suivi.

 

Il convient de mentionner que l’enseignement technique et professionnel, a pour vocation essentielle, l’approvisionnement du marché de l’emploi en agents qualifiés et compétents, grâce à la formation initiale,  à la formation continue, à un apprentissage modernisé et performant. Il appuie également le secteur informel.

Ce système demeure un élément essentiel pour la maîtrise des compétences, du savoir-faire, des attitudes, des aptitudes et des comportements fondamentaux dans un contexte de compétitivité et de progrès technologique. Paradoxalement, ce système est le maillon faible du secteur de l’éducation en Guinée.

C’est pourquoi il est confronté à un ensemble de défis et de contraintes, auxquels il s’est affronté dans une vision prospective et avec des objectifs stratégiques adaptés aux réalités et aux contextes changeants d’un monde en pleine mutation, et qui, de plus en plus, devient un village où les connaissances et les informations s’échangent et s’influencent réciproquement.

Il s’est ainsi agit de prendre en compte tous les enjeux économiques et sociaux du développement des compétences qui sont très  importants au regard du  positionnement de notre pays dans la sous-région et des secteurs porteurs qui sont divers et nombreux. Ce sont entre autres : l’agriculture, les mines, l’industrie, l’hydraulique, l’énergie, l’hôtellerie et le tourisme, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), etc.

I.I Dispositif de formation

En 2010, les institutions d’ETFP étaient au nombre de 94 dont 44 privées pour 47 programmes de formation regroupés en 13 filières.

Le dispositif de formation du Ministère de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la formation Professionnelle compte à ce jour 127 institutions de formation reparties entre le public (54) et le privé (73) et développe 70 filières dans 46 corps de métier pour les secteurs primaire, secondaire et tertiaire. A ceci, s’ajoute le dispositif de formation de courte durée, constitué de 15 centres et qui assure une formation souple s’adaptant aux demandes sociales et économiques propres à chaque localité de notre pays et portant sur les filières : couture, maçonnerie, carrelage, bar / restaurant, coiffure, floriculture et peinture bâtiment.

Ces institutions sont rattachées à cinq Directions Nationales qui sont :

1 – Direction Nationale de la Formation Professionnelle et Technique (DNFPT)

2 – Direction Nationale de la Formation Initiale des Maîtres (DNFIM)

3 – Direction Nationale de l’Apprentissage et de la Formation Professionnelle  de Courte Durée (DNAFPCD)

4 – Direction Nationale de l’Enseignement Technique et Professionnel Privé (DNETPP)

5 – Direction Nationale de l’Emploi

En plus de ce dispositif de formation, il existe quatre autres entités spécialisées dans la formation professionnelle et technique initiale et continue. Ce sont : Le Centre National de Perfectionnement à la Gestion (CNPG), l’Office National de la Formation et du Perfectionnement Professionnel (ONFPP), l’Agence Guinéenne pour la Promotion de l’Emploi (AGUIPE) et l’Ecole Normale des Professeurs d’Enseignement Technique et Professionnel (ENPETP).

Le Centre National de Perfectionnement à la Gestion (CNPG) est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il a pour principale mission de mettre en œuvre la politique du Gouvernement en matière de modernisation de l’administration économique et financière visant le renforcement des capacités institutionnelles.

L’Office National de la Formation et du Perfectionnement Professionnel (ONFPP) est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il a pour principale mission de mettre en œuvre la politique du Gouvernement en matière de formation professionnelle continue et d’apprentissage. Il est administré par un Conseil d’Administration tripartite (Etat, Employeurs, Travailleurs), et est doté du Fonds National de Qualification Professionnelle (FNQP) financé par les entreprises à hauteur de 1,5 % de la masse salariale brute.

II. Réalisations

Les élèves de 1ère année Mécanique Auto /CFP-Bordo

Au cours de ces trois premières années de mandat du Professeur Alpha CONDE, bien d’innovations et de réalisations ont été opérées, pour un meilleur fonctionnement de cet important secteur de développement d’un pays qu’est la formation professionnelle et technique au service de l’emploi.

Au nombre des innovations, il convient de mentionner le renforcement du secteur par l’intégration de l’Emploi. En effet, en raison de l’importance qu’il accorde à ce secteur, le premier Président démocratiquement élu de notre pays a, dans la composition de son premier Gouvernement, décidé d’associer au secteur de l’enseignement technique et professionnel, celui de l’emploi, par la création du Ministère de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle. Ce qui implique la refondation de ce secteur et sa rénovation par la redéfinition de ses missions et de ses stratégies de développement institutionnel, en tenant compte des 139 propositions du quinquennat du Chef de l’État.

Le Département de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle a également engagé un vaste programme de restructuration de son système par la création, entre autres, des Directions Régionales de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (DREETFP) dans les chefs-lieux de Gouvernorat. Ce dispositif a permis, d’une part de rapprocher davantage le Ministère du public cible que constituent les élèves et leurs parents, et d’autre part de faire la promotion de cet important secteur d’enseignement, porteur d’emplois pour la jeunesse, auprès des populations.

La réalisation des activités a permis d’avoir les résultats en termes d’amélioration de l’accès, de la qualité et de la gouvernance. Ces résultats sont analysés ci-dessous.

3.1 Amélioration de l’accès :

Pour une année avant et trois années après la mandature, la situation est donnée dans le tableau ci-dessous :

Années                Effectif Filles      Observations

2010      23 260   10952    Année d’avant la mandature

2011      27 561   13068    Première année de la mandature

2012      33 305   15 560   Deuxième année de la mandature

2013      36 272   16 750   Troisième année de la mandature

Comme on peut le constater, l’effectif total des apprenants inscrits dans les institutions de formation de formation technique et professionnelle qui était de 23 260 (10 952 filles) en 2010 est passé à 36 272 (16 750 filles) en 2012, ce qui donne un accroissement assez significatif et qui dénote d’une prise de conscience des jeunes pour la formation professionnelle et technique. Cette situation est en cohérence avec la vision du Gouvernement qui veut former désormais pour l’emploi et offrir par la même occasion des ouvriers spécialisés pour répondre aux besoins sans cesse croissants des nouvelles entreprises notamment dans les secteurs minier et agricole. Par ailleurs, le nombre d’élèves de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle pour 100 000 habitants est passé de 189 en 2008 à 297 en 2012.

S’agissant de l’engouement des candidats, il convient de faire remarquer que de plus en plus de jeunes sont intéressés par l’apprentissage d’un métier et les effectifs des candidats enregistrés respectivement allant de 3 506 en 2010, à 5 598  en 2011, à 15 850 en 2012  et 17 675 dont 6 186 filles en 2013  donnent la meilleure illustration. Cette situation, à contrario, pose l’épineux problème de capacités d’accueil des institutions, un autre défi que le Gouvernement se doit de relever.

3.2  Amélioration de la qualité et diversification des filières

•             Rénovation du programme de formation initiale des maîtres de l’élémentaire

•             Disponibilité d’un curriculum pour l’expérimentation de la formation des éducateurs du préscolaire dans les Ecoles Normales des Instituteurs (ENI) ;

•             Renforcement des capacités des institutions de formation par la mise à disposition d’importantes quantités de matières d’œuvre pour toutes les filières en vue d’appuyer la formation pratique des apprenants.

•             Acquisition des tracteurs pour appuyer la formation dans les Ecoles Nationales d’Agriculture et d’Elevage.

Don de 4 tracteurs par Monsieur le Président de la République aux 4 Ecoles Nationales d’Agriculture et d’Elevage.

•             Formation de 518 jeunes cadres administratifs et financiers.

•             Formation d’agents des entreprises dont  500 travailleurs du secteur formel et de 2000 agents du secteur informel.

3.2.1 Mise en place de nouveaux dispositifs de formation en lien avec les enjeux des besoins importants en main d’œuvre:

En partenariat avec UDIMERA ‘’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie Rhodanienne’’ et sur financement de l’AFD, une étude de faisabilité des dispositifs de formation technique en   appui au développement du secteur industriel et minier en Guinée, a permis un montage opérationnel de partenariat public/privé, qui va permettre la mise en place de dispositifs de formation aux nombreux métiers du secteur minier, en vue de préparer une main d’œuvre compétente et compétitive capable d’appuyer la mise en œuvre des méga projets miniers que le Gouvernement entend lancer.

Le secteur minier en Guinée se caractérise par la multiplication des projets d’investissement qui devraient avoir un impact majeur en termes d’emplois. Les besoins de recrutements liés aux nouveaux projets sont estimés à 52.000 personnes pour la seule phase de construction pour les 6 prochaines années, auxquels s’ajoutent environ 20.000 emplois dans les activités d’exploitation ou de maintenance.

Ces recrutements interviendront dans un contexte de sous-emploi massif de jeunes adultes peu ou « mal qualifiés » (déscolarisés, sortants de l’enseignement supérieur sans perspectives professionnelles…). Les attentes de la population en termes d’emplois et le niveau de pauvreté se traduisent par une pression sociale forte à laquelle les groupes miniers sont les premiers exposés.

Aussi, ces recrutements interviendront-ils dans un contexte réel de pénurie de personnels qualifiés, résultant de la faiblesse du tissu industriel guinéen et du peu de moyens alloués depuis des années au système de formation technique et professionnelle. Le recours à la main d’œuvre expatriée venant de la sous-région ou même hors continent est souvent nécessaire dans ce contexte mais exacerbe les tensions sociales à proximité des sites miniers. De plus, l’inexistence de moyens de formation en Guinée au niveau requis, conduise les entreprises à assurer la formation de leurs personnels par elles-mêmes ou faire perfectionner leur personnel à l’étranger, ce qui pénalise leur performance industrielle.

3.2.1 Mise en place du Projet FORMINE

C’est dans le cadre de relever le défi des besoins en main d’œuvre pour un secteur porteur que le projet FORMINE a été mis en place. Modèle de Partenariat Public Privé, il permettra à la Guinée de former très rapidement une main d’œuvre locale capable de répondre aux exigences technologique de l’industrie minière. Les objectifs de la première phase du projet sont :

•             La relance de la formation des formateurs à l’ENPETP de Matoto,

•             La mise en place du CFP (Centre de compétences professionnelles) de Beyla en partenariat avec Rio Tinto,

•             La préparation d’une phase d’extension du projet à l’échelle nationale, qui associerait d’autres groupes miniers.

La relance de la formation des formateurs en ETFP permet de réactiver la formation initiale des formateurs à l’ENPETP et au CFP de Matoto. Il s’agit de mettre à niveau les programmes et les enseignants, et de rénover l’approche et les outils pédagogiques aussi bien à l’ENPETP (site de la formation pour la première année) qu’au CFP de Matoto (site pour l’année de formation technologique et pratique dispensée en stage).

Les résultats obtenus  à ce jour sont entre autres :

•             La rénovation pédagogique de la filière de chaudronnerie du CFP de Matoto;

•             L’organisation de voyage d’études à l’AFPA pour 2 formateurs de la filière chaudronnerie :

•             La fourniture d’équipements informatiques et l’installation de la connexion WiFi du centre de ressources de l’ENPETP;

•             La fourniture d’ouvrages pédagogiques et techniques à l’ENPETP

•             L’organisation d’un voyage d’études en Tunisie pour des gestionnaires pédagogiques de l’ENPETP ayant abouti à une convention de partenariat;

•             La formation des formateurs en (i) Didactique professionnelle; (ii) Pédagogie de la médiation; (iii) Pédagogie active;

•             La rénovation et l’équipement de la Direction du CFP de Matoto

Un des tracteurs offerts par le chef de l’Etat aux écoles professionnelles

•             Elaboration d’une Lettre de Politique de Développement de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (LPD/ EETFP)

•             Elaboration d’un manuel de procédure de gestion administrative, pédagogique et financière en vue d’une amélioration de la gouvernance.

•             Réalisation d’un annuaire statistique.

•             Equipement d’une salle informatique au CNPG avec 30 unités

•             Tenue de la première convention des Chefs d’établissements d’ETFP

•             La mise en place de Conseils d’établissements

•             Prise d’actes relatifs à l’immatriculation des nouveaux apprenants afin réduire les inscriptions frauduleuses, à la réglementation des frais d’inscription des apprenants et à la création des conseils d’établissement

•             Mise en place au sein du Département des cellules techniques. Dans le cadre de la redynamisation du système Emploi, Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, il s’agit de commissions de travail chargées de l’identification des filières en relation avec les domaines prioritaires du marché de l’emploi d’une part, et de la réalisation et du suivi des projets d’autre part.

3. 4 : Evaluation des besoins de main d’œuvre du secteur minier et industriel :

Dans le cadre du partenariat public/privé, des concertations entre les différents acteurs publics et privés du secteur ont permis d’évaluer les besoins potentiels en main d’œuvre à 52 000 personnes pour la construction pendant 6 ans. Cette main d’œuvre est appelée à opérer dans les projets miniers et industriels, pour la construction et l’aménagement l’exploitation des sites miniers, des installations de traitement du minerai, etc.

3.1.5 Amélioration de l’employabilité

Il faut mentionner l’organisation des Salons de l’emploi. En effet, Le Ministère de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi Jeunes et le Forum des Jeunes de Guinée (FOJEG) a mobilisé industriels et miniers, futurs pourvoyeurs d’emplois autour des Salons de l’Emploi qui ont été organisés successivement à N’Zérékoré, Kankan, Labé, Boké et Conakry.

Ces Salons ont abouti, entres autres, au montage d’un projet de réalisation de 21 maisons de l’emploi qui seront des centres d’information sur le marché de l’emploi pour les entreprises et les demandeurs d’emploi

Par ailleurs, il a été assuré la formation de 2000 primo-demandeurs d’emploi en informatique et en technique de recherche d’emploi.

Enfin, il convient de mentionner :

•             la création depuis 2011 de 210 000 emplois ;

•             la conduite d’une étude sur le travail et l’emploi décents en République de Guinée

•             le lancement des travaux de la première Maison de l’emploi, de l’entreprenariat et de la formation à Conakry

3.1.6 Organisation de la Table Ronde sur l’EET-FP :

Organisée du 08 au 10 juin 2011 sous la haute présidence du Chef de l’État, Son Excellence Monsieur le Président de la République, le Professeur Alpha CONDE, une Table Ronde sur ‘’l’enseignement technique et la formation professionnelle, au service de l’emploi et du développement’’, a permis :

•             D’adopter une nouvelle Lettre de politique de développement de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la formation Professionnelle contenant de nouveaux objectifs stratégiques, davantage adaptés aux réalités spécifiques de chaque localité de notre pays, et aux besoins des partenaires sociaux et des entreprises avec l’objectif de faire de ce Département un puissant levier pour l’éducation et la formation de citoyens capables de s’insérer positivement dans le processus de développement socio-économique ;

•             D’enregistrer la déclaration solennelle du Président de la République à faire du secteur de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, sa deuxième priorité après l’éducation de base.

•             De recommander la mise en place des dispositifs qui permettront d’améliorer le niveau de financement du secteur, grâce à une meilleure implication de tous les acteurs et partenaires nationaux, ainsi que les partenaires techniques et financiers dans le financement du secteur en vue de le replacer dans son rôle essentiel de moteur de la croissance économique et du développement durable de notre pays.

•             De recommander de la construction d’un véritable partenariat, entre d’une part les intervenants et les acteurs du secteur, à savoir les élèves, les parents d’élèves, la communauté locale et les employeurs, et d’autre part le Gouvernement et ses principaux partenaires techniques et financiers, de promouvoir une meilleure gouvernance et un pilotage du système à travers le renforcement des capacités institutionnelles, humaines et une gestion axée sur les résultats.

Un des résultats les plus importants pour l’émergence du secteur de l’emploi, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, et qui aura un impact durable sur le système éducatif,  est sans nul  doute l’engagement du Gouvernement à travers la déclaration du Chef de l’État de faire de l’ETFP, la deuxième priorité après l’éducation de base.

3.1.7 Des partenariats

•             Partenariat avec l’Association des Jeunes Guinéens de France ((AJGF) pour un appui aux différents projets relatifs à la promotion de l’emploi et à la formation des jeunes guinéens ;

•             Programme de coopération 2012-2014 dans le domaine de l’emploi et de la formation professionnelle entre le Ministère de l’EETFP et le Ministère Français du Travail, de l’Emploi et de la Santé à travers le GIP et portant sur le diagnostic de l’organisation de l’Inspection Générale, l’évaluation des besoins de formation, la formation des inspecteurs à l’audit et l’appui à l’élaboration d’un guide méthodologique d’audit;

•             Partenariat avec l’UNICEF pour la formation des 1800 jeunes démobilisés de Kalya dans les institutions de formation ci-après : CFP et ESSC à  N’Zérékoré ; ENAE et CFP/ PP à Macenta ; CFP à Guéckédou ; CFP- Bordo et CFP Ho Chi Minh à Kankan ; CEPERTAM – ENPT et CFP/ CF à Conakry.

•             Partenariat avec le SCAD pour la formation de 1000 jeunes à CEPERTAM ; au CFP de Matoto ; et au CFP de Ratoma.

•             Partenariat avec le Ministère de l’Emploi Jeunes et des Sports pour la formation de 500 jeunes au compte du projet hydro-électrique de Kaléta  à l’ENAM,CEPERTAM, CFP de Matoto et CFP de Bolé.

•             Partenariat dans le cadre de la formation, du suivi et l’accompagnement de 25 jeunes par métier au CFP de Donka avec l’ONG les Apprentis de Guinée.

•             Partenariat avec l’ONG Suisse ASF (Apprentissage Sans Frontières) dans le cadre de la réalisation d’un projet de développement des TIC en Guinée devant permettre la mise en place d’une salle multimédia à l’ENAM pour la formation des formateurs aux TIC, le renforcement des capacités des institutions avec la mise à disposition de 25 ordinateurs à l’ENPT, 25 ordinateurs à l’ENAM et 10 ordinateurs à l’ENSAC ;

•             Organisation, en partenariat l’ONG Apprentissage Sans Frontières d’un symposium sur l’apprentissage en Guinée ;

•             Contrat de partenariat avec AREEBA-Guinée à travers l’ENAM pour l’exécution des travaux de remise en état des bâtiments de l’Ecole Maternelle du Jardin 2 Octobre.

•             Appui à l’Entreprise ‘’ Les Apprentis de Guinée’’ dans le cadre du projet de formation de jeunes ouvriers dans le domaine de la construction du bâtiment.

•             Pose de la première pierre du CFP de Beyla avec l’appui de Rio Tinto  sous la présidence du Premier Ministre et avec la participation des membres du Gouvernement.

•             Pose de la première pierre des travaux de rénovation et d’extension du CFP DE Bordo- Kankan.

•             Pose de la première pierre des travaux de rénovation de la Maison d’Autriche.

•             Remise de trois ateliers offerts par la BID/ WACQF au CFP/ Maritime.

III.          Perspectives

En réponse aux enjeux de formation en Guinée, au regard des besoins importants d’une part et d’autre part en application des recommandations de l’étude de faisabilité de UDIMERA, les actions suivantes seront poursuivies et/ou menées.

Mise en place des Unités de Formation Mobiles (UFM) :

Pour subvenir rapidement aux besoins de main d’œuvre des sociétés minières et industrielles, il est  prévu de mettre en place des bases d’Unités de Formation Mobiles (UFM). Ces dispositifs qui préparent la main-d’œuvre de base non qualifiée (manœuvres et opérateurs spécialisés) et la main-d’œuvre qualifiée pour la construction, sont destinés à professionnaliser les jeunes adultes demandeurs d’emploi. Les formations dispensées sont de courte durée et centrées sur les gestes et compétences professionnelles.

Les UFM seront réparties sur l’ensemble du territoire, dans ou à proximité des bassins d’emplois et des  chantiers de construction. Ces dispositifs sont financés par les miniers et la gestion des bases UFM est privée.

Projet de construction de deux (2) Centres de formation à Kamsar et Kankan :

Pour l’exploitation et la maintenance des sites miniers, des installations de transport et des usines, une main-d’œuvre qualifiée de niveau technicien, technicien supérieur ou d’ouvrier qualifié est nécessaire. Cette main-d’œuvre for peu nombreuse en Guinée, doit être formée dans des centres de formation pour techniciens à vocation sectorielle (centres industriel et minier). A cet effet, deux centres à mission nationale, sont prévus, l’un à Kankan et le second à Kamsar.

Mise en place des centres sectoriels industriels et miniers (CESIM)

Pour le moyen et le long terme les nouveaux dispositifs seront les centres de formation des compagnies minières et les centres sectoriels industriels et miniers (CESIM). Ces centres doivent préparer la main d’œuvre  appelée à opérer dans les projets miniers, notamment dans :

–              La construction et l’aménagement des sites miniers, des installations de traitement du minerai, des voies de transport route et rail, des ports et installations portuaires, ainsi que des usines de transformation de la bauxite en alumine.

–              L’exploitation des sites miniers pour l’extraction et l’évaluation du minerai, le transport des produits par route et rail, le chargement et l’expédition des produits bruts ou traités par bateaux, la conduite des installations de transformation (raffineries bauxite-alumine).

–              La maintenance des installations et des équipements

Mise en place de Groupements d’intérêt économique (GIE)

Il s’agit d’un partenariat dynamique regroupant l’Etat et les Ministères, les compagnies minières, les sociétés industrielles, pour financer la formation dans les spécialités répondant à leurs besoins de main d’œuvre. Le premier de ces groupements est celui concernant le développement d’un dispositif de formation pour tous les métiers destinés à la construction et l’exploitation des nouvelles sociétés et industries minières. Toutes les sociétés évoluant en Guinée et intéressées à disposer d’une main d’œuvre locale compétente sont déjà disposées à participer au financement du GIE.

Partenariat dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme :

Tenant compte de l’importance des enjeux qui se dessinent, notamment dans le secteur de l’agriculture, des mines, de l’industrie, et conséquemment dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme, il est nécessaire de mettre en place un partenariat fécond et dynamique entre l’Etat et tous les opérateurs qui évoluent dans ce secteur qui gère le marché des grands réceptifs hôteliers. Les départements en charge de l’EETFP et de l’hôtellerie/tourisme doivent anticiper déjà en se retrouvant avec le secteur privé promoteur dans le domaine des hôtels, de la restauration et du tourisme. Par Arrêté conjoint, un comité interministériel de réflexion a été mis en place.

Pour le moyen et le long terme les nouveaux dispositifs seront les centres de formation des compagnies minières et les centres sectoriels industriels et miniers (CESIM).

Extension du Dispositif Post primaire (Formation de courte durée) :

La mise en place et le développement du dispositif de formation professionnelle de courte durée s’inscrit dans un processus à moyen et long termes et couvrira l’ensemble des régions du pays en 2015. Il s’agit de créer des filières de formation professionnelle de courte durée visant l’insertion professionnelle de 20% des sortants du primaire n’intégrant pas le collège, et 30% des sortants du collège n’intégrant pas le lycée, en 2015. L’approche de ce type de formation est de permettre l’orientation de la conception des centres de formation  vers la notion d’entreprises-écoles et de faire du dispositif un groupement d’entreprises-écoles.

Projet de construction de six (6) ERAM

Dans le cadre du développement et de l’extension de la formation professionnelle et technique à l’intérieur du pays, le Gouvernement a initié, en Novembre 2006  un projet de construction d’une Ecole Régionale des Arts et Métiers dans chacune des 8 régions administrative de la Guinée. Les frais de l’étude de faisabilité réalisée à l’époque par SONED Afrique ont été payés récemment par le Président de la République lui-même. Le financement des 6 premières a été bouclé cette année. Ainsi, pour 2014, le Royaume d’Arabie Saoudite s’est engagé à construire 4 Ecole Régionale des Arts et Métiers et le WAQF BID Guinée s’est engagée pour la réalisation de 2 autres.

Projet de construction d’infrastructures scolaires

L’arrivée certaine des méga projets miniers et industriels en Guinée riche en minerais, et le lobbying engagé par le Département de l’EETFP pour inciter d’une part les bailleurs de fonds à s’investir dans le secteur, et d’autre part pour encourager les élèves à s’orienter vers cet important système, ont produit des effets bénéfiques. En effet, les candidatures aux concours de recrutement dans les institutions de formation professionnelle et technique sont passées de 3000/5000 en 2009/2010 à 25000/30000 en 2012/2013. Ceci implique conséquemment l’augmentation des capacités d’accueil des écoles. Ainsi, il est projeté la finition des travaux de rénovation engagée en 2012 et la construction d’amphithéâtres dans les grands Centres de Formation Professionnelle.

Conclusion :

Le développement de l’enseignement technique et professionnel, secteur névralgique de l’économie nationale serait un gage certain pour créer la richesse nationale, réduire la pauvreté et prévenir d’éventuels mouvements sociaux en évitant de pénaliser la main d’œuvre guinéenne sur son propre marché de travail. Le bilan ici présenté, loin de nous, l’idée de l’auto satisfaction, mérite d’être consolidé et soutenu davantage en vue d’autres résultats au service du développement des compétences nationales.

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