Censure

Pouvoir et opposition mettent la dernière main aux préparatifs de la législature (Analyse)

Siège du Parlement guinéen

La mouvance présidentielle et l’opposition parlementaire multiplient les concertations chacune de son côté afin de mettre une dernière main aux préparatifs de la législature qui doit démarrer le 13 janvier.

C’est dans cette foulée que le président Alpha Condé s’est entretenu ce samedi avec les députés élus de la mouvance présidentielle, notamment ceux originaires de la Basse Guinée. Cette rencontre avait pour but de lever l’équivoque entourant la désignation du candidat au poste de vice-président de l’assemblée nationale, poste tant convoité par le président de l’Union pour le développement de la Guinée (UDG), Mamadou Sylla.

Cet homme bien connu des milieux d’affaires guinéens, pour avoir été président du patronat sous le règne de Lansana Conté, dont il fut très proche, a réussi à obtenir trois sièges de députés pour le compte de son parti, grâce à une alliance avec le RPG-arc-en-ciel. Ce qui aurait amené Mamadou Sylla à réclamer le poste de vice-président de la future assemblée nationale, comme il l’a reconnu lui-même à travers ses sorties dans la presse la semaine dernière.

Ces sorties étaient consécutives à la démission du secrétaire général de son parti Soriba Sorel Camara, qui a donné sa démission, en début de semaine, à travers une déclaration faite également par voie de presse.

Soriba Sorel a claqué la porte en compagnie d’une vingtaine de cadres, après avoir été suspendu pour « faute lourde », sur décision du directoire de l’UDG. Il lui est reproché de s’être  » désolidarisé » de la démarche de son président consistant à réclamer le poste de vice-président du parlement, pour le compte de la mouvance présidentielle.

Le chef de l’État et les députés élus de la Basse Guinée devaient lors de leurs échanges plancher une fois pour toute sur cette question de candidature de vice-président de l’assemblée nationale. Et d’après des sources proches de la mouvance, si jusque-là c’est Mamadou Sylla seul qui avait manifesté des ambitions pour la vice-présidence du parlement,

il est désormais établi que Saloum Cissé et Louncény Fofana, respectivement secrétaire général du RPG-arc-en-ciel et député uninominal de Forécariah, localité située à une centaine de kilomètres de la capitale seraient sur la liste des candidats de la mouvance présidentielle. Cette dernière voulait briguer deux des trois postes de vice-présidents disponibles au sein du bureau de l’assemblée.

Il conviendrait de rappeler que le parti au pouvoir a désigné déjà à l’unanimité le candidat pour le poste de président de l’assemblée. Il s’agit de Claude Kory Kondiano, le trésorier du parti. Un septuagénaire, proche du chef de l’État guinéen.

De son côté, l’opposition se démène elle aussi afin de choisir son candidat pour le poste de président et de vice-président. Un candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) qui a raflé 37 sièges sur les 114 serait le favori pour le perchoir.

Il reste maintenant à convaincre le leader de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG), Jean-Marie Doré, ancien Premier ministre de la transition, de renoncer à sa candidature, selon nos sources. Bien que celui-ci ait publiquement annoncé son intention de briguer le poste de président de l’assemblée nationale, son parti ne dispose que de deux députés élus. Ce qui pourrait constituer un sérieux handicap, affirment des analystes politiques.

En plus de ces tractations autour des postes à pouvoir au sein de la future législature, les partis essaient également d’outiller leurs représentants en termes de connaissances sur le rôle du député dans une assemblée. Le parti au pouvoir par exemple a organisé récemment un séminaire atelier pour ses élus, qui ont pu bénéficier de l’apport de spécialistes en droit constitutionnel et autres procéduriers rompus en la matière.

A cela, il faut ajouter les guides distribués aux députés par le Conseil national de Transition (CNT, parlement transitoire) en vue du renforcement de leurs capacités institutionnelles, un outil conçu pour faciliter l’accueil et l’installation des nouveaux élus. Il faut souligner que ce guide est un instrument devant permettra aux députés d’être au fait de la déontologie et de l’éthique de leur métier.

Les députés sont désormais situés sur la date d’ouverture de la nouvelle législature, à travers un décret pris le 31 décembre dernier par le président guinéen. C’est en prélude à cette rentrée parlementaire que la mouvance et l’opposition se dépensent sans ménagement, pour bien démarrer les travaux, avec le plein d’énergie.

Avec Xinhua

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