Mercredi dernier, M. Alhassane Chérif, psychologue, physicien, membre de l’Association de médiation interculturelle et qui a fait de longues années en France a présenté ses deux livres au public. Il s’agit de: ‘’L’importance de la parole chez les mandingues de Guinée’’ et ‘’le sens de la maladie en Afrique et dans la migration’’.
Parlant du premier livre intitulé ‘’ l’importance de la parole chez les mandingues de Guinée’’, M. Alhassane Chérif a indiqué: ‘‘ l’écriture de ce livre m’a été inspirée par une expertise psychologique que j’ai faite au tribunal de Paris. Il s’agissait d’un monsieur guinéen qui vit là-bas et qui a un enfant surdoué. Je les appelle les enfants singuliers. Ils sont incorrigibles en matière de comportement. Ce petit là, pouvait dire à son maitre ce que vous écrivez n’est pas bon. Bien sûr que ce n’était pas bon, mais il n’avait pas le droit de le dire. Du coup, on lui faisait des mises à pied et revenait une semaine après et se classait 1er de sa classe. Il ne pouvait se tenir dans une classe. Moi, j’ai une expertise au tribunal de Paris et j’ai dit à son père de s’engager comme quoi son fils ne fera plus de bêtises. Son père refuse catégoriquement et dit qu’il ne signera jamais et qu’il faut qu’on le croit sur parole donnée. C’est là que j’ai commencé à réfléchir sur la parole’’. M Chérif indique que ce refus l’incitera à aller chez les griots de Kankan qui vont lui faire don des mythes de la parole de la
fondation du mandingue et de toutes les vertus liées à cette parole.
Et de préciser : « Ils m’ont appris qu’à tout moment démonstration est faite que la parole se situe au centre de tout acte humain. Elle participe aux cérémonies, aux rituelles, aux règlements des conflits, au processus de maturation de l’enfant.’’
Par rapport au livre : ‘’le sens de la maladie en Afrique et dans la migration’’, M Alhassane Chérif a d’abord précisé que pour écrire il faut toujours une motivation. Et d’ajouter : ‘‘Là, ce sont les médecins de France qui m’ont demandé de produire un livre parce qu’ils ont du mal à prendre en charge une thérapeutique des patients africains. Parmi eux, il y avait des médecins, des psychologues en charge de patients africains résident en France qu’on appelle les immigrés. Ces africains déjà installés viennent avec leur code culturel, leurs symboles et représentation face auxquels les spécialistes de la santé occidentaux sont totalement démunis et désarmés.’’
Et de poursuivre : ‘‘Face aux accusations sorcières sur le mal que j’ai, c’est la sorcellerie. Les soignants occidentaux sont désorientés quant à un diagnostic précis à établir. La difficulté majeure par rapport à l’élaboration de cet ouvrage a été de fixer une délimitation précise à l’Afrique quant à sa représentation de la maladie et de la recherche du sens.’’
El. Mohamed Diallo