Des leaders de l’opposition guinéenne ont reconnu qu’ils n’ont pas été surpris par la confirmation de Mohamed Saïd Fofana, à la Primature.
‘‘Je pense que le président a tiré les leçons avec l’équipe sortante, qui a donné satisfaction, sinon il n’aurait pas reconduit le Premier ministre. Donc, un avis de caractère juridique ou politique ne se pose pas. Le président est libre de ses choix’’, explique l’ancien Premier ministre Jean Marie Doré, leader de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG).
Poursuivant, M. Doré qui a cédé son fauteuil de Premier ministre en janvier 2011, espère que la nouvelle équipe s’attache sérieusement à développer le dialogue avec les partenaires, les organisations politiques et sociales pour que la Guinée aille de l’avant. ‘‘Il faut que la nouvelle équipe puisse enfin affronter les vraies questions de développement et qu’elle puisse crédibiliser le pays aussi bien dedans qu’au dehors’’, a-t-il dit.
Pour le président du groupe parlementaire Libéral- démocrate, Dr Fodé Oussou Fofana, la confirmation de Mohamed Saïd Fofana à la Primature n’est pas surprenante. ‘‘Je ne suis pas du tout surpris, honnêtement et sincèrement. Je l’ai dit il y a un mois. L’histoire me donne raison. Je pense que le président Alpha Condé est dans sa logique’’, indique Fofana.
Toujours selon lui, le président de la République est dans sa logique des préparatifs des prochaines élections communales et communautaires : ‘‘Entre le développement économique comme la construction des infrastructures, l’amélioration des conditions de vie des populations et son éventuelle réélection en 2015, le choix n’est pas difficile. M. Alpha Condé a fait son choix’’, insiste Fofana.
Quant au leader de l’Union des forces républicaines (Ufr), l’ancien Premier ministre Sidya Touré, pense que la Guinée n’a pas besoin d’un nouveau PM mais d’un nouveau président : ‘‘Le changement de Premier ministre ne nous apportera rien. Si nous voulons prendre de nouvelles orientations et ne pas tomber dans les répétions du passé, nous devons changer de régime’’, estime Touré.
Nommé en janvier 2010 au lendemain de l’investiture du président Alpha Condé, ce natif de Forécariah, économiste, de l’ethnie Soussou, va diriger le nouveau gouvernement de mission qui sera formé avant le 21 janvier prochain, selon M. Condé.
Ce nouveau gouvernement devant terminer le reste du quinquennat intervient après les législatives du 28 septembre dernier.
Jugé très effacé, M. Fofana est baptisé imam par la presse locale, un qualificatif que lui a attribué le Chef de l’État en personne. Certains l’appellent également Premier ministre de l’Intérieur.
Durant ses trois premières années à la Primature, M. Fofana a en effet rarement effectué des grandes sorties à l’étranger, se contentant plutôt de représenter le Chef de l’État en province pour battre campagne ou faire des inaugurations.
Dans le passé, M. Fofana a été un haut cadre de l’administration publique notamment au ministère du commerce.
APA