Objet : la fièvre hémorragique EBOLA
Monsieur le Président,
De source officielle, on apprend que la fièvre hémorragique EBOLA sévit en Guinée depuis février 2014 et totalise de nos jours plus de 80 morts.
Pendant que les autorités sanitaires de la Guinée et de ses voisins sont inquiètes ; pendant que le Sénégal a fermé ses frontières terrestres ; pendant que le Maroc a annoncé à renforcer son dispositif de contrôle sanitaire aux frontières, en particulier à l’aéroport de Casablanca (par mesure de précaution) ; pendant que l’Arabie Saoudite a de son côté suspendu l’octroi de visas pour le pèlerinage à la Mecque de fidèles en provenance de Guinée (des précautions loin d’être superflues puisque EBOLA est l’une des plus graves maladies connues chez l’homme car, son taux de létalité peut atteindre 90%), la volonté de certains guinéens est à la fête.
Au moment où la communauté internationale vient au chevet de notre pays ; en longueur de journée, des publicités de manifestations de réjouissances diverses pullulent sur les médias. 80 morts dans un pays, c’est comme une catastrophe naturelle. C’est pourquoi, je profite de la rentrée parlementaire pour solliciter qu’il plaise à la représentation nationale que vous incarnez, d’initier une résolution interdisant toute réjouissance jusqu’à éradication totale de la maladie.
Monsieur le Président,
Je sollicite également qu’il plaise à l’Assemblée Nationale de voter à l’unanimité une résolution visant à faire passer les ressources allouées au budget de la santé dans la loi des finances initiale 2014 de 2,74% à 15% exceptionnellement tel que prévu par l’OMS et la CEDEAO. Le gap pourrait être comblé par l’imputation du budget de la Présidence de la République du montant équivalent. Rien que la diminution des voyages présidentiels (souvent improductifs) contribuerait substantiellement à rattraper ledit gap.
Monsieur le Président,
A chaque saison pluvieuse, de manière cyclique, le choléra resurgit et sévit de manière endémique dans notre pays en particulier en région forestière et en Basse Guinée.
Aussi, au moment où les premières annonces relatives à la fièvre hémorragique EBOLA ont été lancées, une épidémie de rougeole sévissait dans notre pays avec des milliers de cas signalés ça et là avec une riposte insuffisante à cause de la non disponibilité de vaccins pour l’ensemble du pays.
Que dire du paludisme qui tue plusieurs dizaines de milliers de Guinéens tous les ans ?
Monsieur le Président,
Gérer étant synonyme de prévoyance, je vous prie d’attirer l’attention de l’Exécutif sur ce qui précède car, avec la saison hivernale qui approche à grand pas ainsi que la conjugaison de tous les problèmes récurrents de santé publique de notre pays ajouté à la non éradication de EBOLA avant la tombée des première pluies, la panique populaire et généralisée que nous craignons tant risque d’arriver (que Dieu nous en garde).
Monsieur le Président,
Pour éviter à notre pays cette catastrophe, j’invite les représentants du PEUPLE que vous êtes de prendre vos responsabilités. Si vous le faites, vous rendrez service à la Nation et vous rendrez crédible près de l’opinion publique nationale et audible près de la communauté internationale. Si vous ne le faites pas, vous serez au nombre de ceux qui seront obligés de tenir la comptabilité macabre redoutée.
Dans l’espoir que mon alerte retiendra votre bienveillante attention, je vous prie de croire Monsieur le Président, en l’expression de ma très haute considération.
Conakry, le 5 avril 2014
l’Honorable Cheick Tidiane TRAORE
Président du Mouvement Pour la République « MPR »
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