(Agence Ecofin) – Edwin Devakumar, le directeur gĂ©nĂ©ral de Dangote Cement la plus grosse capitalisation boursiĂšre de la Nigerian Stock Exchange a indiquĂ© que le groupe doublerait sa production de ciment en Afrique, la faisant passer Ă 40 millions de tonnes, selon une dĂ©claration faite dans le cadre du Reuters Summit, qui sonne comme une rĂ©ponse Ă l’annonce de fusion faite par les groupes français Lafarge et suisse Holcim.
Selon M. Devakumar, le dĂ©tail de cette progression laisse entrevoir une augmentation de 9 millions de tonnes sur la production actuelle de ses usines basĂ©es au NigĂ©ria, la portant Ă 29 millions de tonnes, alors que dans le mĂȘme temps, Dangote Cement devrait voir la production de l’ensemble de ses projets africains produire un volume total de 11 millions de tonnes.
Le groupe mise sur une politique de rĂ©duction de ses coĂ»ts de production et de commercialisation, une mĂ©thode qui lui a permis jusqu’ici dâaccroĂźtre ses profits. Un autre point fort sur lequel le groupe est en confiance est que l’ensemble de son expansion africaine a Ă©tĂ© financĂ© sur des fonds propres, un effort qui pourra ĂȘtre payant en 2016, oĂč le groupe s’attend Ă une production globale de 60 millions de tonnes par an.
« Une des raisons pour laquelle nous avons pu progresser autant en Afrique, c’est parce que nous n’avons pas de contraintes financiĂšres. Les autres majors du secteur en Afrique sont obligĂ©s de recourir Ă des emprunts pour rĂ©aliser des acquisitions sur le continent », a expliquĂ© Edwin Devakumar. Rappelons que le groupe Dangote Cement, dont les profits en 2013 ont atteint 1,16 milliard $, possĂšde des cimenteries du SĂ©nĂ©gal Ă lâAfrique du sud.
L’an dernier, Dangote Cement avait annoncĂ© un projet d’une deuxiĂšme introduction sur la London Stock Exchange avant de le mettre en veille. Des experts proches du dossier pensent que les question de gouvernance d’entreprise ont constituĂ© un dĂ©fi pour l’opĂ©ration. Officiellement, le groupe explique que les investisseurs n’avaient pas une bonne apprĂ©ciation de ses actifs en dehors du NigĂ©ria. « Les mentalitĂ©s Ă©voluent sur le sujet », a expliquĂ© le directeur du groupe.
Dangote Cement est le principal concurrent du groupe français Lafarge, en Afrique, avec une prĂ©sence effective ou envisagĂ©e sur les principaux marchĂ©s du continent. La fusion annoncĂ©e avec le groupe Holcim dont la filiale marocaine mĂšne une belle offensive sur l’Afrique francophone devrait aboutir Ă un coude Ă coude spectaculaire avec le NigĂ©rian.