Les transporteurs guinéens en partance pour la région forestière, fortement touchée par la fièvre Ebola avec sa centaine de morts en trois mois, sont confrontés à un manque criard de passagers, a appris APA lundi auprès des chauffeurs circulant dans les trois principales gares routières de Conakry. A la gare routière de Matam comme à la gare de Bambéto, en passant par la gare de Madina, les chauffeurs annoncent un ralenti du trafic des passagers surtout vers les villes forestières ou les capitales voisines comme Dakar ou Banjul. Si la baisse du flux des passagers est liée dans le premier cas à la fièvre Ebola, qui sévit en région forestière, dans l’autre en revanche, elle est liée à la décision du Sénégal de fermer sa frontière avec la Guinée même si elle a été récemment rouverte. Selon un chauffeur en partance pour N’zérékoré, capitale de la région forestière, un taxi de neuf places peut, faute de passagers, attendre un mois deux semaines à Conakry avant de pouvoir s’ébranler. Pour le retour, il lui faudra patienter quarante jours. Sur la ligne Conakry- Macenta aussi, l’une des premières villes forestières à être touchée par la fièvre Ebola, un chauffeur déplore le fait que les commerçants en provenance de la ville de Macenta refusent de rentrer une fois arrivés à Conakry. Selon Songa Camara, un convoyeur de gros bus sur l’axe Conakry- Kissidougou, les fonctionnaires originaires de la région forestière ont refusé de regagner leur ville respective pour y passer les congés d’avril. Pour sa part, un responsable syndical à la gare de Matam, a fait savoir que le transport terrestre a baissé à plus de 70 pour cent au lendemain de l’arrivée d’Ebola. « Dans la semaine où la maladie a été annoncée, le trafic a baissé à plus de 70 pour cent. A l’annonce de la maladie, nous n’avons pas eu cinq véhicules vers la forêt », a-t-il indiqué. APA