Censure

Lélouma, ce qui s’y est passé ce 14 avril

Le rassemblement de ce 14 avril

Dans la matinée du lundi 14 avril, le centre -ville de Lélouma, ville située à environ 60 km de la préfecture de Labé était en ébullition. De nombreuses personnes sont sorties massivement exiger le départ du préfet Samba Heri Camara.

Boutiques et magasins étaient hermétiquement fermés dès 10 heures. Une sono installée pour la circonstance. Des sages venus des Localités de Laafou, Korbet, Balaya et autres sous-préfectures. Dans sa déclaration, le Président de l’Union des Jeunes de Lélouma, Amadou Tidiane Diallo a tout de suite précisé que son association est apolitique. Et a ajouté : ‘‘Cette jeunesse a toujours été citée comme exemple pour sa qualité à cultiver et à préserver la paix comme le témoignent les événements tragiques et douloureux de 2007.’’

Le président de l’UJL, précise que ce regroupement a pour objectif d’exiger le départ du Préfet de Lélouma. Et explique : ‘‘Depuis son arrivée, le Préfet prône l’ethnocentrisme et la division, il y a un manque de dialogue total avec ce préfet.’’

Et accuse : ‘‘il y a l’attitude déplorable de certains cadres dont les uns font la navette entre les jeunes et le Préfet en l’occurrence M. Aboubacar Keita Gazalé du développement rural qui rapportent les fausses informations et qui enveniment les esprits paisibles des citoyens de Lélouma et les empêchent de travailler avec le Préfet, d’autres créent des divisions à base ethnique et rançonnent les citoyens. Je veux nommer le juge de paix, le sous-préfet de Sagalé et l’adjoint du sous-préfet de Korbet.’’

Amadou Lamarana Diallo, représentant des sages  s’est dit frustré du comportement du Préfet : ‘‘C’est un fils du terroir. Et depuis son arrivée, ces gestes et faits prônent la division entre nous. Cela a causé des blessés à Laafou. Il est temps que ça s’arrête.’’

Aminata Diallo, habitante à Korbet se dit indignée : ‘‘Nous vivons ici depuis des années dans la paix. Ce préfet est venu dire à des citoyens qu’ils sont libres d’aller défricher là où ils veulent, sans demander à personne. Et il y a eu des affrontements et des blessés graves. Il doit quitter. On veut qu’il quitte. Nous sommes des mères de famille. Nous voulons la paix.’’

Un émissaire du Préfet, relevant de la société civile, M. Dembaye, a annoncé sur place que le préfet : ‘‘demande de le rencontrer le 23 avril prochain pour trouver une solution afin que la quiétude revienne à Lélouma.’’ Mais cet appel n’a apparemment pas convaincu. Car certains ont continué à demander le départ du préfet. La tension était toujours vive lorsqu’on quittait Lélouma.

A rappeler qu’un conflit a éclaté entre ceux qui se disent autochtones et allogènes autour des terres cultivables. Les uns propriétaires terriens exigent des autres considérés comme leurs esclaves des rançons pour pouvoir cultiver. Ce qu’apparemment refusent ces derniers qui, depuis un certain temps, réclament aussi des droits sur ces terres. L’affaire est à la justice de paix de la ville qui, c’est le moins qu’on puisse dire, a du mal à trancher.

El Hadj Mohamed Koula Diallo, envoyé spécial à Lélouma

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