Censure

Affaire Simandou : Le ton monte entre Beny Steinmetz et Roger Agneli

Beny Steinmetz et Roger Agnelli

Selon la presse brésilienne, d’il y a quelques jours, depuis l’annonce du comité technique de révision des contrats miniers recommandant le retrait des droits de VBG sur Simandou et Zogota pour cause de corruption, la tension est montée d’un cran entre Beny Steinmetz, patron de BSGR et Roger Agneli, patron de Vale au moment où BSGR signait la joint-venture avec Vale.
Roger Agneli comme pour dire qu’il n’était pas au courant des faits de corruption autours des droits de BSGR en Guinée aurait déclaré: ‘‘Dans certains mariages on découvre, des années plus tard, que la femme a travaillé auparavant comme une prostituée ou le mari est gay.’’

Du tac au tac, Beny aurait répondu que Agnelli était ‘‘jaloux’’ des concessions que son groupe avait et que Agneli ne pouvait gérer.

En plus, ce dernier aurait déclaré que Steinmetz avait garanti que le chemin de fer pour exporter le minerai de Simandou allait passer par le Libéria, même si la loi guinéenne en la matière ne le facilitait pas. Environ 650 km séparent les côtes guinéennes du Simandou. Et le coût de réalisation du chemin de fer et des installations portuaires était estimé à plus de 20 milliards de dollars.

Il faut rappeler qu’au moment où BSGR a signé la joint-venture avec Vale, Agneli était à la tête du géant brésilien. Il a été contraint de quitter la tête de l’entreprise dont l’état brésilien est actionnaire à la fin 2011. Parce que Dilma Rousseff élue présidente, lui reprochait ses visées expansionnistes au lieu de s’occuper de l’emploi au Brésil.

Qu’à cela ne tienne, si les propositions du comité technique étaient suivies à la lettre et les droits de VBG retirés, Agneli aurait ainsi engagé Vale dans une sale affaire où elle perdrait 500 millions de dollars sans compter ses autres investissements aussi estimés à quelques 500 millions de dollars.

Selon des informations publiées par la presse brésilienne, Vale pourrait demander à Agneli qui a ouvert sa propre entreprise, d’être indemnisée s’il est prouvé qu’il avait par légèreté engagé l’entreprise dans un deal entouré de corruption.

Pour rappel, BSGR a eu les droits sur Simandou en 2008 et y a investi 160 millions de dollars. En 2010, il a vendu 51 % de sa participation pour 2,5 milliards de dollars à Vale.

Ibrahima S. Traoré

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