Dakar/Conakry, 17 avril 2014 – La Commission européenne alloue 300.000 EUR (2,9 milliards GNF) à la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge (FISCR) pour appuyer les efforts de la Croix-Rouge guinéenne à contenir la propagation du virus hémorragique Ebola. Cette aide permettra aux volontaires de la Croix-Rouge d’être formés et protégés dans l’exercice de leurs activités au sein des communautés où des cas d’Ebola ont été signalés.
Le financement a été débloqué suite à l’appel d’urgence lancé par la Fédération, le 7 avril, et porte ainsi le total de l’aide de la Commission pour lutter contre l’épidémie d’Ebola à 1,4 millions d’EUR.
Ces fonds additionnels permettent de garantir le financement des trois axes prioritaires: la prise en charge clinique des cas à travers Médecins Sans Frontières (MSF) appuyés à Concurrence de 700.000 EUR, la surveillance épidémiologique à travers l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) appuyée à hauteur de 400.000 EUR, ainsi que la sensibilisation des communautés, une troisième composante vitale dans la prévention de la propagation de l’épidémie.
Les actions de la FISCR pour la sensibilisation communautaire comprennent la formation des bénévoles, le traçage actif et la surveillance des cas, la promotion de la santé ainsi que le soutien psychologique des patients, leurs familles et le personnel de santé. 400 bénévoles ont jusqu’ici été mobilisés par la Croix-Rouge guinéenne.
« C’est extrêmement important que les volontaires de la Croix-Rouge guinéenne puissent accomplir leur travail dans les meilleures conditions possibles. Sortir dans les communautés où la peur et parfois la panique se sont installées, isoler les cas suspects, s’assurer que l’hygiène et les mesures de sécurité entourant les pratiques funéraires soient respectées, nécessitent beaucoup de tact et de savoir-faire », a expliqué le Dr Jean-Louis Mosser, expert santé de l’Agence d’Aide humanitaire & de Protection civile (ECHO) de la Commission européenne.
La semaine dernière la Commission avait déjà augmenté son aide initiale de 500.000 EUR de 600.000 EUR complémentaires en faveur de MSF, d’une part, pour renforcer les interventions dans la gestion clinique, et de l’OMS, d’autre part, pour la surveillance épidémiologique, y compris des fournitures médicales, des équipements et de la santé du personnel.
Le 26 mars, six experts européens du projet Mobile European Lab (EMLab) pour les maladies infectieuses dangereuses sont arrivés à Guéckédou, en Guinée, avec une unité de laboratoire mobile qui est désormais pleinement opérationnelle.
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Contexte
C’est la première épidémie de virus Ebola enregistré dans la région. Cette épidémie a été annoncée publiquement par le gouvernement guinéen le 22 Mars à la suite de la confirmation de l’identification du virus Ebola par l’Institut Français Pasteur dans des échantillons de cas initialement associés à ceux de la fièvre de Lassa, qui est endémique dans la région.
Au 16 avril, 197 cas suspects dont 122 décès avaient été signalés en Guinée, et 27 cas suspects au Libéria dont 13 décès.
Découverte d’abord en République Démocratique du Congo et au Soudan en 1976, plusieurs épidémies de cette fièvre hémorragique virale ont été signalées en Afrique orientale et centrale, mais jamais en Afrique de l’Ouest.
Hautement contagieuse, la transmission d’humain à humain du virus Ebola se produit par simple contact avec le sang et les fluides corporels des malades ou décédés du virus. Aucun vaccin ou traitement n’est encore disponible pour cet agent pathogène, l’un des plus meurtriers avec un taux de létalité allant jusqu’à 90% en fonction de la souche.
Le projet EMLab est une initiative européenne financée par la Commission européenne. Elle comprend des partenaires d’Allemagne, de d’Italie, de la France, de la Hongrie, de la Suisse, de la Slovénie et du Royaume-Uni. Dans le cadre de la réponse internationale à l’épidémie d’Ebola en cours en Guinée, l’OMS et son Réseau Mondial d’Alerte et de Réponse (GOARN) a demandé la contribution d’experts de laboratoire du projet EMLab pour aider le Ministère de la Santé de la Guinée dans le diagnostic de la fièvre hémorragique virale.
L’équipe d’experts est composée de scientifiques de l’Institut Bernhard Nocht de Médecine Tropicale (Allemagne), de l’Institut de microbiologie de la Bundeswehr (Allemagne), de l’Istituto Nazionale per le Malattie infettive L. Spallanzani (Italie) et du Laboratoire P4 INSERM Jean Mérieux (France). Ils ont été rejoints par quatre experts d’ l’Allemagne, de France et de Hongrie le 15 Avril; une autre équipe prenant la relève quatre semaines plus tard.
Document transmis par la représentation de l’UE en Guinée